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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
27 août 2011

ça sent la rentrée...

Outre le fait que je m'inquiète naturellement pour chaque rentrée, un peu comme un acteur avant une première, j'ai des raisons d'avoir des angoisses.


Tout d'abord parce que l'année s'est plutôt mal achevée, je ne reviendrai pas sur ces points déjà évoqués ici. Et le public qui arrive semble au moins aussi difficile à gérer, voire plus que celui des années précédentes. Il faut dire qu'avec des directives rectorales stupides du type "faisons passer tous les élèves en seconde, cessons les redoublements", cela commence à être compliqué sur le terrain.
Ensuite parce que j'ai eu un ou deux échanges de mails avec le proviseur-adjoint qui m'annonce, ravi de lui-même, m'avoir concocté un emploi du temps sur trois jours : je travaillerais (j'insiste sur le conditionnel qui me laisse un espoir) le mardi huit heures, le jeudi cinq heures et le vendredi sept heures. Pure folie. Si tel devait être le cas, je renoncerais aux deux heures d'ECJS pour "m'alléger".

Quoi qu'il en soit, ce serait une catastrophe malgré les jours de repos "compensatoires" : physiquement, il est extrêmement difficile de tenir plus de cinq ou six heures de cours d'affilée. Les profs qui passent ici le savent bien.

Ajoutons à cela la préparation pour l'agreg 2012, et me voilà bien coincée. Je sais bien que j'ai choisi de la repasser (mais en me  tenant à un autre rythme et une autre organisation), et que j'ai aussi voulu ce lycée. Cela ne m'empêchera pas de formuler ces inquiétudes- légitimes selon moi.

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Sinon, j'ai vécu un véritable revival avec le retour des cartables Tann's. Je me revois, petite, très fière d' en avoir un en cuir rigide. Le mien était gris-bleu, avec un cuir un peu rapé, et sur le modèle du bleu vif de la photo.
Aujourd'hui, ils sont en synthétiques résistants. C'est presque pareil, mais pas vraiment.

Toujours dans la veine de la rentrée, j'ai enfin classé mes cours de l'an dernier, trié, rangé, et... fait mon cartable.

Pas étonnant que j'aie mal au ventre avec tout ça !

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27 août 2011

Etirons les vacances

Pendant les vacances, je n'ai pu résister à l'envie de prendre en photo quelques affiches à l'orthographe défaillante...

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Mais aussi aux bons accords surprenants :

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Comme toi, on peut être vraiment surpris, même par Quick.

25 août 2011

Babillage

Hier, j'ai investi dans des ouvrages pour mes élèves mais aussi pour moi : puisque Médée de Corneille est au programme de l'agreg, je vais travailler cette pièce en seconde et en première. Il y aura aussi Sarraute et Reza sans doute. Car oui, j'ai la tête un peu moins en vacances : j'ai repris le travail par anticipation.
J'ai aussi acheté un livre pour Flûtine et moi : La cuisine des écrivains. Rien qu'à l'idée de lire des textes littéraires sur le sujet, je me réjouis. Et puis il me fallait autre chose que des lectures pour le lycée.
Je ne sais si j'ai épuisé mon stock de rêves/cauchemars concernant celui-ci pendant les mois de juillet et août, mais pour l'instant, ça va à peu près.

harry-potter- maggie smith

Après mes achats zintellectuels, j'ai filé à Opéra pour enfin voir le dernier Harry Potter. J'étais contente de parvenir à retourner seule au ciné. En dehors du fait que j'ai failli avoir une attaque en payant ma place 10,50€, j'ai apprécié ce moment.

En attendant ma séance, quelques personnes sont sorties d'une salle et l'une d'elles était à classer dans les médailles du concours de lapalissades (et de suffisance ? de naïveté ? de bêtise ?) : "Elle est magnifique, elle est comme moi : naturelle !", "Il faut le voir en entier, ce film !", "Génial, ce film ! Et les acteurs jouent, jouent, jouent ! Y'en a marre des effets spéciaux.", "Il est au-delà du jeu. J'applaudissais.", et "J'aime bien discuter avec quelqu'un qui a aimé le film".

Quant au film, il ne m'a pas déçue : j'ai été émue à deux moments bien précis, et j'ai apprécié que ce ne soit pas une simple bataille rangée, pleine de bruit et d'action. Cependant, j'ai trouvé le personnage de Harry moins proche, et sa "résurrection" très peu crédible (et non convaincante). L'actrice Maggie Smith me réjouit toujours autant, en revanche.

Quand Flûtine sera là, nous irons voir La Piel que habito grâce à France inter qui m'a fait gagner des places, mais j'ai des doutes sur mon enthousiasme face à ce film qualifié de "chirurgical"...

Sans transition, j'aime beaucoup la une de Libération aujourd'hui : "Se renier plus pour rogner plus", concernant la politique de rigueur pour les mois à venir. Tiens, ça me fait penser que je dois payer mes impôts. Quand je pense que certains riches demandent à être taxés et que le gouvernement cherche à se les mettre dans la poche...

23 août 2011

Instants d'orage

Juste parce que c'est beau et que j'ai eu beaucoup de chance de saisir cet instant avec un bien maigre appareil photo : mon iphone. Admirez au passage ma girouette avion...

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20 août 2011

Au-dessus des nuages

Je suis à nouveau parisienne, mais j'ai envie de prolonger le petit goût de liberté que j'ai ressenti cet été, comme rarement. Du travail pour la rentrée m'attend aussi, et pour l'agreg, of course...

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En attendant un véritable retour sur les ondes, sachez que j'ai encore randonné une semaine (en Savoie, avec Flûtine), que je suis toujours aussi amoureuse, que j'ai perdu deux kilos depuis début juillet et que je vais plutôt bien, je crois.

Ah, et puis j'ai écouté France Inter tout plein, et cette radio m'a fait gagner deux places de ciné pour le dernier Almodovar, mais je crains qu'il ne me fasse peur. Avant, opération Harry Potter : je ne fais pas encore partie des six millions de spectateurs français.

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7 août 2011

Jour 9 / Espalion / 47.317 pas / 24,5km

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La dernière étape a été le coup de grâce sur le plan de l'effort physique, mais nous n'avons pas eu une goutte de pluie malgré la nuit de déluge. Je m'attendais à une descente très longue mais M. et moi avons été surprise de débuter par de difficiles montées. Elle souffrait autant que moi malgré ses quinze ans de moins et son sac plus léger, ce qui m'a presque rassurée. Nous n'en voyions pas le bout de ces côtes raides.

J'ai pourtant profité du silence, du vent dans les feuilles, des dernières framboises chapardées, de la lumière, des paysages époustouflants depuis ces hauteurs, puisque je savais que c'était mon dernier jour.

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Les villages de St Côme d'Olt et Espalion sont vraiment beaux. Je m'en suis mis plein les yeux (désolée pour cette formule facile et galvaudée). J'ai fini par une série de montées pernicieuses, dont une pour atteindre une statue de la Vierge de Vermus dans les hauteurs d'Espalion. Il était encore grand temps d'arriver mais je ne voulais rien lâcher sur cette dernière étape.

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En bas, sur le village qui longe le Lot, il y avait l'église de Perse, déserte et belle. M., qui est du coin, est un guide personnel et me fait découvrir, malgré notre fatigue, Espalion. Nous nous quittons après le passage du vieux pont, alors en réfection. Je me retrouve seule, et je rejoins mon hôtel. L'accueil a été on ne peut plus froid : c'est un hôtel qui offrait un tarif pélerin, mais qui semblait ne pas assumer cette clientèle. L'hôtesse m'a regardée comme une pestiférée et a fui en m'ouvrant la chambre. Il s'agissait d'anciennes chambres de bonnes bradées, au papier décollé, aux volets rouillés et entièrement fermés. Quand j'ai ouvert, j'ai découvert un magnifique point de vue sur la ville, de l'église paroissiale en briques jusqu'à une colline.

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Ne voulant pas dîner dans cet hôtel, j'ai vite pris ma douche et soigné mes douleurs pour rechercher mon dernier tampon de créanciale. Une fois de plus, ce sont les couples du sud qui m'ont aidée dans le village. J'ai ensuite choisi mon petit restaurant (une pizzeria à l'orthographe variante), repéré l'arrêt du car pour le lendemain 8h et me suis promenée, en claudiquant.

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Devant mon assiette, j'ai eu envie de pleurer. L'heure de la fin sonnait, et l'accepter était difficile. Comme me l'a dit Flûtine au téléphone rapidement ce soir-là, "on pleure et on ne sait pas exactement pourquoi, mais on s'en fiche !".
J'ai sombré dans le sommeil vers 21h30. Je vous épargne la journée du retour, grise, longue, lourde, nauséabonde aussi.

J'ai oublié beaucoup de choses dans mon petit journal de Compostelle. Il reste assez informatif, volontairement : l'expérience vécue m'appartient, et reste difficile à expliquer. Je suis heureuse et fière d'avoir parcouru ce chemin, tant mental que physique.

Alors que vous lirez ces mots que j'ai programmé à l'avance pour vous, je marcherai peut-être déjà dans les montagnes ou m'y préparerai. Comme quoi, le chemin n'est jamais fini, en fait...

6 août 2011

Jour 8 / St Chély d'Aubrac / env. 32000 pas / 17km

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Le trajet du matin était magnifique. Au milieu des champs, des prairies, des vaches; dans le vent froid et vif...

La deuxième partie, après Aubrac, a été plus dure : il y avait environ 10km de pente. J'ai encore pas mal marché avec M., parfois en discontinu pour profiter du silence et des paysages, malgré les bavards impénitents.

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Le soir, dans le gîte, M. m'a fait un cadeau d'adieu tout gentil : elle a cuisiné pour moi des courgettes farcies, puisque nous avions une cuisine à disposition. J'ai été touchée par son geste. La journée s'est donc bien achevée, malgré une petite inquiétude pour l'hébergement. Quand je suis arrivée sur St Chély, il n'y avait plus de place dans les deux gîtes que j'avais repérés (les moins chers). Heureusement, au seul café du village, les deux couples du sud étaient là à finir leur repas, et m'ont sauvée : j'ai migré dans le gîte qu'ils avaient trouvé et qui n'était pas indiqué sur les guides de rando. M. a fait de même. J'ai eu une petite chambre de princesse, dormi dans le lit du grand-père de la propriétaire et me suis reposée sous les toits mansardés, alors qu'il pleuvait des cordes dehors.

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J'y ai aussi rencontré le seul moustique de la création qui a passé sa nuit à dormir, et non à me piquer.

Le lendemain m'attendait la dernière étape de mon périple, alors que j'avais envie de poursuivre : Espalion, à presque 25km.

5 août 2011

Jour 7 / Nasbinals / 38.200 pas / 21km

Partie assez tôt, arrivée tôt, vers 14h15, sans une goutte de pluie ! Bon rythme encore malgré un tendon périlleux. J'ai pris le temps de visiter le village après m'être installée au gîte communal, qui ressemblait particuièrement à un ancien pensionnat ou une ancienne colonie de vacances industrielle, mais à l'accueil sympa.

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J'ai vite fait le tour de Nasbinals, et donc profité d'un peu de temps pour me reprendre avant l'étape difficile du lendemain pour St Chély.

J'ai pris une limonade à la myrtille et un gâteau fait avec ces fruits, en terrasse, dans un rayon de soleil : c'était trop rare pour ne pas en profiter. J'ai décidé à ce moment-là plusieurs choses : 1) que je mangerais un aligot le soir; 2) que je boirais une bière blanche locale après ce repas, au gîte; 3) que j'allais m'acheter un Astro, le seul scorpion restant, dans ce bar. Voyez comme les ambitions d'une marcheuse sont réduites au soir du septième jour de marche...

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J'ai donc dîné comme prévu. Sauf que j'ai retrouvé dans le restaurant le groupe de quatre, avec qui je n'avais guère envie de manger, mais comment refuser dans si peu d'espace ? J'avais pourtant prévu de la lecture... Le service était extrêmement lent, la serveuse peu futée, l'aligot était bon, et pas assez chaud, hélas. Je suis même partie avant la fin, car la tête me tournait de fatigue dans le bruit de la salle, et que j'en avais assez d'écouter des banalités...

J'ai retrouvé M. au gîte, et nous avons partagé ma bière, en riant beaucoup. Les lits grinçaient à cause de ressorts antiques; pourtant, cela ne nous pas empêchées de dormir une fois de plus comme des loirs, pour nous lever à 6h30 le lendemain.

Malgré mes douleurs aux épaules et aux pieds, j'avais envie de continuer. Pour profiter de la récompense de chaque paysage, chaque nuage, chaque végétal...

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4 août 2011

Jour 6 / Lasbros / 36.307 pas / 21km

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Journée de marche avec M., au même rythme. Nous arrivons sur le plateau de l'Aubrac, très beau et venteux. Sans y être jamais allée, le paysage me fait penser à l'Irlande. La matinée s'écoule sur une bonne foulée : 15km en quatre heures. Nous passons par Aubrac puis Aumont-Aubrac. Pour des raisons de ravitaillement, il faut attendre l'ouverture de l'épicerie de ce dernier village, ce qui nous coupe dans notre élan. En effet, elle ferme de midi à... 15h.

Nous déjeunons sur les marches de l'église, en riant de fatigue. La pluie s'invite. Le groupe de quatre nous rejoint, puis nous décidons de prendre un pot dans le seul café ouvert. Envie de dormir, de s'arrêter vraiment mais il reste environ six kilomètres à faire pour rejoindre le gîte. Beaucoup de pélerins s'arrêtent à Aumont car c'est l'étape classique. Cependant, les prix sont prohibitifs. C'est pourquoi j'ai décidé, avec d'autres, de pousser plus loin jusqu'à Lasbros.

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L'arrivée est difficile car j'ai mal au talon et sur les derniers kilomètres, je me raidis chaque jour. Une petite chapelle très jolie nous accueille juste avant le village.
Le gîte est extra : grande maison avec vrais matelas, une baignoire-douche (avec, luxe extrême, un sèche-cheveux !), et surtout, surtout une machine à laver à disposition, ainsi qu'une... cheminée ! Il fait tellement frais pour la saison que les propriétaires nous lancent un feu, très réconfortant. Cela nous permet aussi de faire sécher nos affaires pour le lendemain.

Le repas est parfait après une journée de marche : soupe de légumes, pâtes, salade, yaourt. Je dîne en compagnie des deux couples sympa de la veille, et avec M..

Ce jour-là, en parlant avec elle, j'ai résumé mon régime, ainsi que mon expérience quotidienne du chemin ainsi : je l'ai fait sans douleur, mais non sans efforts.

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3 août 2011

Jour 5 / St Alban / 35.574 pas / 20km

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Du Villeret à St Alban, le chemin est relativement plat. Relativement. Il a plu pas mal dans la plaine en arrivant sur le Sauvage. Trempée, j'ai pris un thé pour ma réchauffer dans ce refuge. En repartant, il peluvait un peu moins. Nous avons marché à quatre, ce qui était sympathique mais sur la fin de l'étape, j'ai trouvé cela presque pesant : mes compagnons s'arrêtaient sans cesse pour faire des pauses, prendre des photos, manger, boire, papoter... C'est bien dans une certaine limite : le rythme de marche est systématiquement "cassé".

Nous avons déjeuné dans un refuge de l'église St Roch, qui était fort jolie. Une dame semblait nous attendre pour tamponner nos créanciales.

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En arrivant sur St Alban, nous avons été déçus : le village ne se découvre pas peu à peu, comme les autres. Nous tombons dans une zone assez déserte, où les hôpitaux psychiatriques, les services gérontologie se succèdent. Le village est très gris. Heureusement, le gîte était au bout de la pente que nous avons descendue. Il était temps d'arriver. Il s'agissait d'un gîte "solidaire". Je craignais un peu le côté anarchiste, engagé, altermondialiste "à fond" mais le couple qui tenait ce lieu était mesuré et fort sympathique. Le confort était rudimentaire dans les chambres, et le repas très sympa. Nous avons eu quelques instants de silence avant de dîner, pour penser à ceux que nous aimons ou que nous détestons. J'ai aimé cette idée.

J'ai partagé une chambre avec M., étudiante en médecine (qui a crû à son tour que j'avais une vingtaine d'années...). C'est avec elle que je vais marcher les jours suivants, et je recroiserai aussi deux couples du sud, simples et généreux. Je laisserai les autres marcher ensemble : ils ne pouvaient plus se séparer, ce qui me semblait un peu contraire à l'idée que je me faisais du chemin.
Mon tampon de créanciale a été mis par une petite dame sans âge, chez elle. J'avais même le choix entre trois tampons.

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Pendant le petit-déjeuner, le lendemain, j'ai vu que des roses trémières entouraient les fenêtres du gîte.

Lors de cette étape, quelque chose s'est passé : j'ai pris du plaisir à avancer, à marcher, à me dépouiller d'une façon plus immatérielle qu'en m'allégeant le sac. Je pensais que Flûtine aurait aimé me voir avancer d'un bon pas, à une certaine cadence, en oubliant presque la douleur au tendon d'Achille. Je me suis sentie forte, à ce moment-là. Et je n'avais pas envie d'arrêter le chemin.

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