Hier, par bravade, j'ai failli dire que je n'avais besoin de personne. C'est évidemment faux. L'instant d'après, je comprenais que j'avais besoin de quelqu'un précisément, et que mon mal-être venait sans doute du fait que je ne le retrouverais jamais : mon père. C'est étrange, aujourd'hui il fait quasiment le même temps qu'il y a quinze ans. En dehors de la pluie, tout y est : le ciel gris et bas, "lourd comme un couvercle", un silence digne d'un dimanche.
Quinze ans. C'était hier. C'est aujourd'hui.
Vers 4h30, je me suis réveillée en sursaut, avec des vers en tête que je n'ai pu noter. Ce qui est étonnant, c'est qu'ils ne concernaient pas la mort de mon père : j'étais dans la peau de la Fée, et je m'écrivais à moi-même.
Le mal de gorge s'est intensifié depuis hier. Somatisme ou non, à ce rythme, je parlerai très peu. On est sans doute face à ce que je cherche à atteindre.
Heureusement, les chats veillent sur mes silences.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D'une vaste prison imite les barreaux,
Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Entre deux larmes silencieuses, je voulais juste dire que j'ai passé la journée avec Comtesse, que nous avons fait le marché St Eustache, un bon repas, et de la compote ensemble. Elle s'est lancée dans les crêpes pour moi une fois de plus, aussi. J'ai découvert un thé étonnant avec elle, dont j'ai fait des photos (à venir, merci pour la patience). Je suis rentrée avec trois livres scolaires, un pot de compote (c'est ce que l'on partage avec les potes ?), la recette des cannelés et un lot d'amitié et de tendresse qui m'a permis de ne pleurer qu'une fois rentrée. Demain, promis, j'essayerai d'être moins dépressive dans mes posts.
Je viens d'écouter le premier discours de Barack Obama, histoire de faire une pause. Je ne sais pas si cette élection changera la face du monde ou si elle l'a déjà changée, mais je dois dire que ce nouveau président a un sacré charisme et une aisance étonnante. Il est noir, il a quarante-sept ans, il porte sur ses épaules les espoirs de millions d'Américains et d'autres peuples. Je n'aimerais pas être à sa place. Mais je suis contente de voir qu'un pays que l'on taxait des pires stéréotypes est capable d'un tel changement.
Malheureusement, autre chose a été voté cette nuit aux Etats-Unis, et ça, c'est loin de réjouir...
D'un côté, pas assez malade, de l'autre, un peu trop. J'ai décidé de rester à la maison aujourd'hui quand même. On croira ce que l'on voudra au lycée (week-end prolongé blabla), tant pis. J'en profiterai pour corriger un paquet de copies, et dormir. Cette nuit, le vent qui s'engouffrait dans mon volet donnait vie à des fantômes en grand nombre. Cela m'a réveillée vers 4h. Je suis cassée d'avoir somnolé après la sonnerie du réveil pendant près d'1h30... Mais je devais appeler avant 8h30 pour que les élèves soient mis au courant. Allez, je vais me faire mon deuxième café noir histoire de tenir la route -et mon stylo.
J'aimerais que quelqu'une m'espère le soir, m'attende, et prenne soin de moi. J'aimerais que quelqu'une me réchauffe et m'entoure de son amour en se lovant contre moi au coucher. J'aimerais que quelqu'une me rassure lorsque le vent souffle trop fort et s'engouffre sous mon volet comme des milliers de fantômes. J'aimerais que quelqu'une me trouve désirable. J'aimerais que quelqu'une veille sur moi et m'empêche de pleurer. J'aimerais que quelqu'une me trouve importante, nécessaire à sa vie. J'aimerais que quelqu'une m'admire et me trouve belle, à toute heure de la journée. J'aimerais ne plus avoir peur. J'aimerais ne plus avoir peur. J'aimerais ne plus avoir peur.
Comme je m'apprête à partir en week-end quelque part en Champagne (pas pour boire, petits sacripans !), je range un peu l'appartement pour ne pas être trop débordée dimanche soir au retour. Ce qui est le plus difficile à gérer, c'est évidemment les cours. Mais j'ai lancé pas mal de choses, et il ne me restera qu'à mettre tout ça au propre demain matin entre deux coups d'aspiro.
J'espère que ce changement d'air me fera du bien, même si c'est de la jonglerie avec tout le boulot que j'ai à faire en ce moment...
Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l'étoile
Peu m'importent mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon cœur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore, même trop, même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile.
Avant de vomir mon petit-déjeuner, je vous invite à lire cet article de Rue89 , celui de Bakchich, ainsi que le document officiel publié par le ministère de l'Education Nationale ci-dessous :
Le pas crissant de mes Doc usées dans la neige me plaît. Mon regard par-dessus les toits blancs des petites maisons qui me font face m'apaise. Le manteau blanc des champs et des espaces encore vides me fait sourire.
C'est bien, au milieu des coups de canif du coeur et de la folie de la reprise.
Et puis hier, c'était ma fête. Et non, je ne m'appelle pas Raymond.
* ils l'anlédisse * ils font présentire une fin machabre * les stuperfuges * C'est en 1772 que le siècle s'arrête * la morale qui close le texte * il est tout tourné * il fin de dénoncer la guerre * le loup loue Allah * une élévation animale terrestre * les carcaces de soldats * le malheureux paysage de cadavre * il fut déconsterné * les contrés orientale qui se bataille Jérusalem
Seconde, contrôle sur le Réalisme
* Mais croyant que se fut l'effet des coquillages qu'il eut un enfant neuf mois plustard, il ne savait pas que sa femme l'avait tromper. * ils organisèrent les noces, il fut enterré vivant. * toute sa famille ont éssaye de survivre par eux même * Au début, même proche de la fin... * il a survéqui * il est immigré de Marseille à Paris * toute l'eau engloutit tout * il n'est prouvait aucun sentiment * mais cette voici * le corps-billard * sa femme ne lui témoigne que de la méprise * les crocmorts * il se retrouve paralysé après être tombé dans les pompes * toute la famille moura après le renversement du radeau * enfet * inextrêmiste (= in extremis) * il se retrouve fauché et accepte un deal * c'est laba que... * elle est en sainte/ensinte/il la metta en seinte * aux furent à a mesure * seula (= cela) * neuf mois plus tard, elle tomba enceinte * le bord de mère * une fois remis de plomb * l'iniaurence (nuit beaucoup, en effet) * ils mouraient noyer * c'est l'histoire est comique * la cocucité d'Hector * par le bier de la façon dont l'historie est conté, on est omniciant
STG, interrogation sur la poésie
* le temps est l'ennemi de beaucoup de femme (propos tenu par un garçon, of course) * le soir elle était déjà fânie * une métaphore philé
Seconde, suite d'une nouvelle de Bradbury
* ils éclatèrent leurs joies * une situation incomprenable (les copies aussi) * je n'y crois pas mes yeux ! (et nous donc...) * il prenu son écu, courit / il prena son épée et parta au combat / ils courrirent, fermirent / ils galopirent / ils avençairent * et t'es-ce donc ça ? * sans furtivité * nessecair * sonner par ce choque, il se réveilli (j'aimerais me réveiller, moi aussi) * à l'équart * il les vincis (= vainquit) * mon âme tranquille dant l'haudela * actaquer * la que du dragon (= queue du dragon) * tant d'orreure * il a une alaine de fromage qu'on sent à 100 mètre de lui * son sozi * il tua légèrement le second chevalier * je n'en temps plus rien, tu sais bien que ya pus des hommes dans ce pays de dragon * il ne se rendez pas conte * un charoniare * l'un d'eux en silence s'écriat * il se jettait au sol comme un gros sac de patate * Attendaient ! ne me tué pas * il achevit le dragon. Je l'ais, exclama-t-il.
Pour ma part, j'achève cette première fournée grandiose... J'en garde sous le coude, sinon on n'apprécie plus et on met du temps à s'en remettre...
Voilà, c'est décidé, emballé c'est pesé : aux vacances d'avril, je partirai sur New-York ! Les billets d'avions sont achetés. Mon amie Kim va m'héberger. A moi la Grosse Pomme ! Je veux bien préparer mon voyage et en profiter autant que faire se peut. Je serai seule; j'aurais dû faire ce voyage américain à deux...
Si vous avez des adresses, des bons plans, des idées incontournables (je veux faire le Moma, exit cette proposition), des conseils, je suis preneuse !
Je me suis malheureusement réveillée assez tôt à cause d'un cauchemar. Une jeune femme métisse, ne disant mot, m'avait enlevée. Je me suis retrouvée enfermée dans une petite pièce avec une autre jeune femme, paniquée. Nous étions entourées de tas de plaques en bois colorées, portant chacune en guise d'inscription un prénom de femme. L'autre prisonnière m'expliqua que ces noms étaient ceux des victimes de la tueuse en série... Il y avait des panneaux partout... Sans savoir exactement comment, j'ai appris le nombre des victimes : 2031... J'ai vu ce nombre brodé sur une sorte d'immense chemin de table bordeaux. Dans mon esprit, après chaque femme tuée, son "ordre d'arrivée" était brodé...
Ensuite, il y a un trou dans mon rêve. Je parviens à sortir du cagibi je ne sais comment. Il y a un chaton blanc tacheté adorable. Et un homme de main de la tueuse qui fume une cigarette, et qui ne parle pas non plus.
Je découvre le lieu de notre séquestration : un immense entrepôt désaffecté. J'ai peur que le chaton soit tué. Ma comparse a disparu. L'homme aussi. J'entends la tueuse revenir mais elle reste muette. Je me cache dans une sorte d'armoire en fer. Je pense toujours au chaton même si je suis morte de peur.
Heureusement, mes chats me réveillent progressivement et m'empêchent d'assister sans doute à mon propre assassinat...
Aujourd'hui, je devrais faire plein de trukkkkks. Mais je suis dans une forme de grâcieuse mollesse, presque lascive...
Je reviens quand même de la Poste, où de joyeux drilles ont eu la bonne idée d'insérer -ah ah- des papiers dans les fentes de carte bleue des machines à peser automatiques. J'ai posté ma facture d'assurances pour 2009 (680€), une lettre pour F. à qui je n'avais honteusement pas écrit depuis quatre mois, et une confirmation de rendez-vous en institut pour début janvier.
Demain, j'emmène V. à un massage pour la détendre (elle en a sacrément besoin avec ses soucis matrimoniaux).
Mes copies patientent, la Wii fit m'appelle.
Envie de somnoler, là. Je dors pourtant plutôt bien en ce moment (même si j'ai rêvé que je me noyais cette nuit...), et me réveillle reposée au matin.
Etre prof, ce n'est pas être nonne, ni effectuer un sacerdoce, et encore moins faire passer les élèves avant soi.
J'essaye de trouver un créneau horaire avec les parents d'une élève de première depuis un moment. Pendant les vacances de Noël, je leur avais proposé différents horaires pour la semaine de rentrée. Pas de réponse. Au début du mois, leur fille, que j'interroge à ce sujet, me dit que ses parents n'ont pas répondu car les heures ne convenaient pas, surtout le midi. Ben voui, cela aurait été dommage de me prévenir. Je refais donc un message pour proposer deux horaires en fin de journée. Pas de chance, sur ce que les parents voulaient, j'ai réunion parents-profs jusqu'à environ 20h, excusez-moi de travailler. Et la semaine suivante, je termine plus tôt. Il faudrait que j'attende encore 1h30 après ma plus grosse journée. Je dis donc que je n'habite pas tout près, que je donne des cours particuliers blabla. Et en rentrant ce soir, je trouve une réponse hautaine de la mère disant qu'eux aussi habitent loin du lycée, qu'ils bossent etc et que "nous avons tous les mêmes soucis". Bref, elle me prend de haut et sous-entend que je fais preuve de mauvaise volonté. J'en ai marre que les parents estiment que nous devons être toujours disponibles, au garde-à-vous pour leurs enfants, qu'il leur paraisse étrange -voire inacceptable- que nous ayons une vie et que nous disions "non".
J'ai proposé encore quelques créneaux. Si rien ne convient, je dirai que c'est fort regrettable, mais basta.
Le prof de lettres qui raconte sa fille hystérique et à demi folle à 14 ans ("Tu ne sais pas la dernière de ma fille ? Comme on parlait avec ma femme et qu'elle voulait qu'on l'écoute, elle a pété mon écran d'ordi ! Elle est folle."), qui est systématiquement en retard à tous ses cours et fait semblant de s'en offusquer ("Putain, c'était la deuxième sonnerie !?), et qui laisse tout aussi systématiquement traîner sur les tables ses déchets (gobelets de café vides, détritus Mc Do...).
La prof d'anglais qui "adoooooooooooooooore Rihanna, elle est TROP belle !", et commence presque toutes ses phrases par "Mon mariiiii..." ou bien, grande variante, par "Géraaaaard, mon mariiiiiii..." (qui est prof de sport dans le même établissement). C'est aussi elle qui a découvert tardivement que nous avions des classes en commun pour le voyage en Irlande...
La prof d'espagnol à la voix qui agresse, et qui s'occupe des pots, collectes d'argent pour les cadeaux, bûches de Noyel, Beaujolais nouveau... Quand elle en annonce cela en salle des profs à la cantonnade, tout le monde semble s'en préoccuper comme de sa première tétine, et elle parle toute seule. Elle fait aussi partie de ces gens qui commentent TOUT ce qu'ils font : ah ben tiens je dois trier ma pochette, et puis je vais prendre un verre d'eau, ah mais où est mon stylo, je vais retourner à ma voiture, il faut que je fasse mes photocopies en prévision de...
Le prof d'allemand aux deux cents cravates (le chiffre est véridique) qui parle très fort, râle tout le temps, contre tout et tout le monde, et semble avoir des propos scabreux en cours...
Les deux profs enceintes qui vont accoucher à une semaine d'intervalle, et se comparent le ventre à chaque fois qu'elles se voient: "Oh ça pousse, hein ?" Oui, c'est fascinant. Donner la vie, blabla, nous sommes d'accord, mais savoir comment elles vont accoucher, je m'en passerais bien certains matins.
La prof d'éco super engagée dans le syndicalisme, à la voix de fumeuse qui râcle le fond de sa gorge toutes les cinq minutes, un peu survoltée, dans les nuages. Elle fait partie de ceux qui me demandent mon nom, ma mtière etc. Le seul truc, c'est que lorsque je lui ai dit que j''étais là depuis septembre, elle m'a répondu, interloquée : "Hein, t'es là depuis vingt-sept ans ?!" Dans la lune, je vous dis.
Le prof d'histoire-géo de deux mètres, qui se donne des airs de prof parfait : à l'écoute, sympa, apportant des croissants à l'administration, qui sait tout sur la pédagogie et la psychologie des ados. Le pire, c'est qu'il essaye toujours de faire de l'humour, d'avoir de la repartie, ou de rétorquer le bon mot intelligent, fin et drôle. En plus, il sifflote tout le temps pour montrer comme il est de bonne humeur et heureux de travailler. Cet homme parfait n'a jamais estimé qu'il pouvait me parler.
Le prof de physique-chimie super exigeant avec les élèves, et qui leur fait peur : cheveux courts au-dessus, longs sur la nuque, ongles démesurément longs aussi, pulls informes et infâmes. Il se donne des airs d'ours inspiré. Il a une tendance à accaparer la parole, surtout en conseil de classe.
Le prof de math qui m'a marché sur les pieds (au sens propre) une fois en se précipitant dans ma salle de classe car ses élèves avaient un contrôle. Il est toujours stressé, ne cesse de tourner et virer en salle des profs car il ne tient pas en place, et parle à longueur de temps. Il tente d'être drôle mais est le seul à rire. Il a des airs de psychotique effrayants.
C'est ce qui me vient pour l'instant, en étant tombée du lit à sept heures...
Edit du 02 février : en voici deux ou trois autres...
Le prof d'anglais faussement classieux et so british qui parle dès qu'il le peut dans la langue de Shakespeare pour faire profiter de son accent à tout le monde. Généralement, il rajoute à cela un sourire sur le côté du genre :"Si tu n'es pas initié, you can't understand". Avec sa fausse mèche-banane pleine de gel, ça me gêne.
Les profs -toujours les mêmes- qui te croisent aux toilettes mais qui éteignent en sortant avant toi, comme si tu n'existais pas. Ben oui, enfermée dans un wc, je disparais comme si j'étais à Poudlard. Généralement, ce sont les mêmes qui ne se lavent jamais les mains avant de sortir.
Du plus loin qu'il m'en souvienne, j'ai toujours eu peur des araignées. C'est une phobie assez commune, que j'ai eu beaucoup de mal à apprendre à gérer. Petite, je ne gérais rien. Adolescente, j'essayais de me contrôler car mon père détestait que je crie. Plus tard, quand j'ai connu S., je me suis reposée sur elle pour gérer ces aléas à huit pattes. Et j'avais l'impression d'aller un peu mieux, de moins paniquer. Mais depuis que je suis seule, cette phobie revient en bloc. Il y a eu trois araignées chez moi. Deux ont été aspirées, une tuée à la bombe (plutôt inefficace). La dernière a fait son apparition en fin de matinée, après mon grand ménage. Et j'ai retrouvé ce mouvement de panique irraisonnée. Les frissons, les petits cris, la frayeur de la rater... J'ai même enfilé des chaussettes avant de m'attaquer au problème : on n'est pas loin du toc, je sais. J'ai aussi dû appeler quelqu'un très vite pour me rassurer, tout ça. La Fée a répondu à l'appel.
Au final, donc, la bête immonde a été aspirée. Mais je me sentais ridicule, à réagir comme une enfant, sans parvenir à me calmer... J'ai même eu un début de mal de tête immédiat en la voyant.
J'ai compris alors que, seule, je me sentais moins forte.
Je ne suis pas mourue à cause de la mère de Lulu bien qu'elle fît 20cm et 20kg de plus que moi. Grande blonde prof de sport pas loin de la cinquantaine, si elle en avait décidé ainsi, je serais devenue balle de base-ball...
Le début de l'entretien a été tendu et le reste guère satisfaisant pour moi. Elle monopolisait la parole, me la coupait souvent, tout en prenant des airs de politesse et de grande conseillère. Ainsi, j'ai entendu quatre fois au moins "J'ai 24 ans de métier", ou encore des petites phrases faussement innocentes du type "Je ne suis pas là pour vous attaquer, je veux juste comprendre". Maintes fois aussi le verbe "conseiller" est sorti de sa bouche à mon égard, et là c'était vraiment pénible.: "Je vous conseille d'encourager Lulu et de la soutenir". Quand je lui disais que l'attention variable de sa fille n'était pas propre à mon cours mais aussi commun à d'autres matières, elle retournait cela habilement en un : "Je vous conseille de ne pas vous couvrir et vous cacher derrière les collègues, les autres matières n'ont rien à voir"... Par ailleurs, la dernière dissertation de Lulu, rendue hier matin, a culminé à 8,5. Interprétation de la mère : elle a été aidée par une amie ancienne prof à la retraite et agrégée; elle a fait la troisième partie presque pour vous faire plaisir... Sinon, le spectre de la demande de classe prépa a été brandi. Ce sur quoi j'ai été franche : je ne changerai rien à mes commentaires sur les bulletins ni à ma notation. "Oh mais bien sûr, ce n'est pas ce que je veux !". Ben voyons. Si elle savait que selon moi Lulu n'a pas le profil d'une élève de prépa... "Elle a eu les félicitations tout le temps depuis la 6ème !" Grand bien lui fasse. Traduction, donc, de tout ce discours pernicieux : vous êtes toute jeune, sans trop d'expérience, assez mauvaise, plutôt lâche. "Mais je ne suis pas venue pour vous agresser !" Cette pseudo défense a débuté quand je lui ai dit de façon ferme et directe que j'aimerais qu'elle arrête de critiquer ma façon de travailler et de dire qu'elle ne vaut rien. Elle ne s'est pas démontée et a joué son offusquée, mais j'ai dû la surprendre juste à ce moment-là. J'ai aussi eu droit au classique et désormais standard : "Vous avez des enfants ? Vous comprendrez quand vous en aurez." Ces phrases me donneraient presque envie de vomir.
En bref, je suis déçue de moi-même : je n'ai pas été percutante comme je peux l'être souvent. Nous mettrons cela sur le compte de la fatigue.
Mais quand même, ça m'enquiquine sacrément.
A bas le vilipendage !
Ajout du 01er février : j'ai oublié de vous dire que le portable de Goliath avait sonné trois fois, et que cela ne l'avait absolument pas gênée...
vous allez être déçus : il n'y aura pas de photos des dits burgers. C'était sympa mais pas transcendant. En revanche, avant, je suis passée sur Times Square de nuit et c'est magique ! J'espère que les photos prises seront réussies. Je les posterai ce soir seulement. Là il est 9h35, et je vais partir par une belle et fraîche matinée ensoleillée pour faire du shopping. Petits souvenirs, derniers achats tentation.
Bonne fin de journée !
Miss America
Edit de 18h25 heure locale : voici un panneau qui se trouvait dans les wc d'Island burger et que j'ai bien aimé !
Je viens de me réveiller. J'ai une tête affreuse. J'ai bien et mal dormi : bien à cause de la fatigue nerveuse sans doute, et mal à cause du frigidaire. Parce que la chambre est si grande qu'il y a deux lits, deux fauteuils club, un immense bureau, une télé, un frigo donc, une table à repasser... C'est une sorte de petit appartement, en somme. Il me reste à prendre une longue douche, m'habiller de mes vêtements qui puent, prendre mon petit-déjeuner à 10$ (au besoin, je complèterai parce que ça va être léger, je pense), revenir sur le net (je n'ai que ça à faire, en dehors de jouer à la Nintendo et écouter mon Ipod. Rebelote avec le lunch. Puis navette pour l'aéroport vers 18h, heure locale. Qui a dit que j'étais ronchon ?
Edit de 10h45 : j'ai pris ma douche à coup de savonnette pour récurer et décrapouiller tout ça. Bon, je suis propre mais j'ai la peau qui râcle. Je donnerais pas mal pour avoir une crème hydratante (surtout pour le visage). Après, petit-déj. J'avais un bon de 10$ mais ce n'était que pour le buffet chaud : on paye un supplément pour boire un café et un jus d'orange ! Bref, merci la carte Visa premier.
J'avais acheté au mois de septembre, dans une brocante, un pied de lampe type Art déco pour 5€. C'était une lampe champignon, initialement, mais le globe a été cassé.
Pour une somme si faramineuse, je me suis dit qu'essayer de la retaper serait une bonne idée. Et la lampe trainait dans mon appartement depuis des mois.
On oublie la wii balance et le bazar, merci.
J'ai donc tenté aujourd'hui de la remettre en état de marche et d'y ajouter un abat-jour. L'ensemble m'a coûté environ 30€.
Alors bon, le résultat final semble donner un truc du genre "J'me l'a pète en miss bricolo !" mais j'ai un souci de vis qui tourne dans le vide et rend instable le haut de la lampe. Une fois que j'aurais remédié à cela, tout ira pour le mieux.
Etape électrique
Résultat presque final
Bon, sinon, en soi, mes histoires de bricolage n'ont rien de fabuleux, mais j'évacue beaucoup en faisant des travaux manuels. Cela me vide la tête. Prochaine étape : les chaises et la table de balcon à nourrir, peindre, cirer. Demandez le programme !
Je voulais vous mettre une vidéo en ligne il y a deux jours mais elle est trop lourde. Zut et flute ! Bon, mon journal quotidien va être relativement court puisque mon programme a été changé contre ma volonté : j'ai loupé l'heure ce matin, et suis partie aussi rapidement que possible pour le bout de la ligne de métro W. Je voulais voir Ellis Island et la Statue de la Liberté. Arrivée sur place, je vois au loin une queue faramineuse. Je m'y mets et des gens devant annoncent deux heures d'attente... Je joue le jeu pendant environ vingt minutes. Une responsable du site vient jusqu'à nosu pour demander si nosu avons déjà des tickets. Ce n'est pas mon cas : je dois aller au Castle acheter mon billet. Une famille américaine qui était devant moi propose de me garder la place en attendant. Sympa. Je contourne donc le Castle et... n'en vois pas la fin. En gros, il y avait plus d'une heure de queue pour acheter le billet, et ensuite au moins deux heures pour prendre le ferry. J'ai manqué de courage. J'ai opté pour une autre solution : à la sortie du métro, il y a le Staten Island Ferry gratuit, qui passe devant la Statue toutes les trente minutes. Comme il faisait beau (d'où la foule), la traversée dans les deux sens a été douce. J'ai fait de chouettes photos avec le télé-objectif. La Statue n'est pas très haute, en fait : 45 mètres. Je verrai la semaine prochaine si j'ai le courage d'y retourner par temps pluvieux...
Ensuite, je suis allée voir les écureuils dans le Battery Park, j'ai mangé un bretzel sucré et une boule de glace citron (allez savoir pourquoi, je n'ai pas faim, ici). J'ai vu aussi le globe qui trônait entre les Twins towers, éventré et cabossé, mais encore reconnaissable.
J'ai repris le métro, dans lequel je me suis endormie... Je voulais voir le Disney Store de la 5th avenue et m'acheter une paire de bottes en plastique basses sur la 49th, mais le sommeil m'en a empêchée. Je suis rentrée vers 15h, à la grande surprise de Kim. J'ai voulu faire une sieste mais j'ai pu causer un peu sur MSN (dur de se croiser à cause du décalage horaire), j'ai tapé sur Word mon texte pour le défi du samedi, et me voilà !
Nous allons dîner ce soir dans un restaurant méditerranéen non loin de l'eau, pour rentrer pas trop tard : grande excursion demain d'environ 8km...
Il me reste encore le photos à traiter... Apiouh !
Ayè, mes histoires d'abattant wc prennent fin ! Je n'en pouvais plus d'avoir mon séant dans le vide, jonglant de gauche à droite, à cause d'un pas de vis défectueux. Là, j'ai investi dans du lourd, du solide, du résistant aux vis teigneuses : Wenko, une marque allemande qui a une certaine assise (mouarf !). Je suis tout émerveillée d'admirer mon joli abattant qui ne bouge pas d'un poil -argh c'est maladroit- d'un chouya. Et en plus, il est beau :
Je ne pousserai pas la vis le vice jusqu'à vous le prendre en photo ouvert. Quoique, en y pensant bien...
Consigne 59 : écrire un texte à partir d'une toile de Hopper, "Les oiseaux de nuit".
Phil s’affairait alors que nous
n’étions que trois oiseaux de nuit, en plein cœur de cette nuit estivale, à humecter
nos lèvres sur les tasses ou à faire semblant. Les cafés refroidissaient
souvent trop, mais Phil en resservait toujours du chaud de bon cœur.
Je finissais ma cigarette alors
que John et lui parlaient base-ball. Imaginant la tête que j’avais à cette
heure tardive, j’ai envisagé de me repoudrer le nez. Tout était lent. Je
manquais d’énergie pour aller jusqu’à la porte des toilettes, sur ma gauche. Je
savais aussi qu’elle menait aux cuisines, et à l’idée de nager dans des relents
de friture, mon cœur se soulevait déjà.
John avait maintenant les yeux
dans le vide. Je savais que l’on ne rentrerait pas de sitôt pour autant.
Mollement, je me dirigeai vers la porte de toilettes. J’entendis John parler au
troisième client, un type que l’on connaissait de vue et qui lisait son journal
en mangeant une part de cheesecake.
Etonnamment, je ne plongeai pas
dans des odeurs de graillon ou de cuisine : cela sentait presque le
propre. Un parfum citronné émergea puis disparut aussi vite qu’il était apparu
subrepticement. La porte des toilettes était à gauche. Au fond, celle des
cuisines. A droite, une autre porte sur laquelle était inscrit « Staff
only » et à laquelle je n’avais jamais porté vraiment attention. Mais là,
elle était légèrement entrouverte. J’entendis quelques bruits lointains. Sans
savoir pourquoi, prise d’une certaine curiosité, je m’approchai de la porte et
penchai la tête.
Il s’agissait des vestiaires pour
les employés. La pièce était sombre, à peine éclairée. Mes yeux se sont
habitués pourtant assez rapidement. Une employée, celle à qui je devais sans
doute la délicate odeur citronnée, me faisait dos. J’aurais dû m’éloigner
discrètement, car je devinai qu’elle allait se changer. Mais non. Je restai là,
immobile, incapable de bouger.
Elle portait une robe légère
surmontée d’une grande blouse blanche aux rayures roses. Au mouvement de ses
bras, je devinai qu’elle déboutonnait celle-ci. Sans comprendre, je me mis à
frissonner dans ce couloir étouffant. Je suspendis mon souffle. J’aurais
presque pu entendre le bruit des boutons pression se décapsulant tour à tour,
lentement. On sentait la fatigue de cette femme. Elle soupira en ôtant sa
blouse. La robe qu’elle portait était de couleur crème, aussi discrète que la
mienne était voyante. Pourtant, je crus deviner ses dessous…
Il fallait que je quitte cet
endroit, il était encore temps. Mais non. Aucun mouvement n’était possible. Si
je bougeais maintenant, la jeune femme serait surprise et je ne saurais me
justifier. Je sentis mon pouls s’accélérer d’un battement d’aile imperceptible.
Sa main droite alla masser sa nuque, doucement. J’étais suspendue à cette longue
main fine…
Elle s’assit sur le petit banc
derrière elle, toujours sans tourner la tête. Elle se pencha. Retira ses
chaussures. Et elle massa alors ses pieds délicatement. Je la vis relever ses
jambes l’une après l’autre, les appuyer contre les casiers des vestiaires, et
ôter ses bas. J’étais suspendue à ces jambes tendues comme un fil…
Les bas pendaient sur le banc,
pauvres voiles de tissu morts de n’être plus accrochés à ses cuisses. Elle
était toujours assise et ne bougeait maintenant plus. Sa tête était penchée en
avant. Elle refit les mêmes gestes que pour ôter sa blouse, mais cette fois-ci
avec la robe crème. Le bruit que fit la robe en tombant était splendide. A
peine un froissement d’ailes. J’étais suspendue au papillon…
Pourquoi ne bougeai-je toujours
pas ? Que m’arrivait-il ? J’étais hypnotisée par les gestes simples
de cette femme sans visage. Elle était en dessous et j’eus soudain très chaud.
Elle se leva, ouvrit un plus la porte de son casier, et en sortit une robe…
rouge. Elle l’enfila presque trop rapidement. J’étais suspendue aux courbes du
dos, à la cambrure délicieuse, aux fesses insolentes…
Elle tordit ses bras pour faire
remonter la fermeture éclair dans le dos, et noua la ceinture qui fit ressortir
sa taille. Je la vis ranger ses affaires, replier les bas, glisser la robe
crème et la blouse dans un sac. J’aurais eu largement le temps de m’éclipser.
Mais non. J’étais suspendue à la paire de chaussures rouges qu’elle allait
enfiler…
Elle glissa ses pieds fins dans
les escarpins carmin, ferma la porte de son casier, et fit ce geste renversant
d’enfin libérer ses cheveux qui étaient jusque-là attachés. Elle passa ses
doigts dans sa chevelure en agitant la tête sur les côtés, comme pour les
gonfler. J’étais suspendue à la toison épaisse…
Elle se retourna. Et me vit. Elle
ouvrit simplement la bouche en signe de surprise. Se reprit aussitôt.
Dignement, elle prit son sac, marcha jusqu’à moi avec ce que je pris dans la
pénombre pour un sourire. Je ne savais plus quoi faire. J’étais suspendue à ses
lèvres, à ses hanches, au bruit léger de ses talons…
Elle ouvrit la porte en grand.
Nous étions face à face. Mon cœur battait la chamade, mon corps battait le
rappel.
A mon retour dans la salle, John
me dit assez satisfait que j’avais repris des couleurs. J’allumai une cigarette
en tremblant. Et en souriant.