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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
21 mars 2009

La journée de la jupe

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Le souci des miroirs grossissants ou des loupes, c'est qu'ils peuvent déformer. Le film n'y échappait pas hier soir, forcément. Si l'on passe sur les incohérences et les impossibilités notables (les profs et le principal devant les caméras et "se lâchant", le jeune fille qui pianote sur le portable du grand méchant pendant que la prof cause avec son arme à la main, le coup de boule qui laisse Adjani sans une marque ni un nez cassé, les ados qui ont l'âge d'être en seconde ou première, les voir sortir de la salle sans aucun policier autour, etc...), ce film a été un coup de poing pour moi, je crois.
Certes, ma soirée avait été un peu lourde et j'étais légèrement à cran. Mais quand même. Comme le disait Télérama, le film commence sur une critique incisive, et s'achève en tragédie. On le sent. On est au coeur d'une tragédie moderne.

Les mots des collégiens sont ceux que j'entends, leur violence, leur absence de limites, leurs incohérences (que le scénario met bien en valeur : racisme, expressions toutes faites, notion d'honneur variable...) sont celles auxquelles je suis souvent confrontée.

Mettre en avant les origines arabes de la prof (et celles d'Adjani, n'oublions pas qu'elle est métisse) à la fin du film est une idée lumineuse (l'acteur qui joeu son père est très charismatique, d'ailleurs). Et cette réplique admirable après avoir entendu la prof parler arabe :

_ Madame, vous n'aviez pas dit que vous étiez...

_ ... prof de français. Je suis prof de français.

Toute sa foi d'enseignante est là, toute sa foi en l'école laïque, toute cette foi qui ne suffit pas à les sauver, à les amener plus haut qu'eux-mêmes, à transcender les inégalités, les injustices...

Jusqu'au bout, Sonia, cette enseignante abattue par tant d'idéaux déçus, aura voulu protéger ses élèves. Elle aura voulu être une justicière.

La dernière image, celle des filles en jupe devant son cercueil, est une jolie boucle, quoiqu'un peu surfaite. Je me suis dit, en me retenant de pleurer, que cela avait été peut-être sa seule victoire.

Moi, j'ai fait le bilan de mes échecs : échecs de prof, échecs de coeur, échecs de poids.

Et j'ai cessé de me retenir de pleurer.

(Mardi à 11h, Isabelle Adjani est l'invitée de l'émission Le fou de roi sur France Inter). Et n'hésitez pas à réagir, à donner votre avis, tout ça, parce que ce film s'y prête, forcément, et que c'est l'un des enjeux de celui-ci !

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1 mars 2010

Cahier rouge à spirales

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Opéra Garnier, hier, vers 17h30

Il faudrait que je raconte le train bloqué en pleine nuit et la descente improbable sur les voies.
Les rires et les imitations.
La balade dans Paris sous un soleil d'hiver parsemé de pluie.
La rencontre entre Comtesse et Flûtine.
Le Louvre un dimanche.
La lumière de ses yeux.
Le blé de ses cheveux.

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Les lectures à deux voix.
Le cahier rouge.
Le lait de soja.
L'expo Soulages surprenante.
Les envies de voyages, de visites.
Le vent dans mes volets et le balcon dénudé par celui-ci.
Mes projets de remise en forme.

Mais elle vient de partir. Alors...

13 juin 2010

RHPS

Voilà, ma première année en poste fixe s'achève. Ou plutôt, les cours s'achèvent. C'est le début des réunions pédagogiques, des oraux du Bac, des copies à corriger en un temps réduit, des orientations rocambolesques, des papiers administratifs sans queue ni tête... J'ai aussi ajouté des oraux d'entraînement pour mes élèves de ES, entre deux réunions, mardi et mercredi.
A part ça, je poursuis aujourd'hui mes séances de bricolage et réaménagement : j'ai démonté un meuble ce matin, par exemple, et vais le remonter chez ma mère en fin de journée. Comme il ne peut être télétransporté, nous allons faire des aller-retour nombreux et faire du sport avec tous les étages montés dans la journée.
J'ai encore trois gros sacs de choses à ranger.

Sinon, cela n'a rien à voir, mais mes renoncules ont été attaqués par de minuscules moucherons verts, et j'ai dû faire de grandes coupes radicales. J'ai donc deux jardinières quasi vides, maintenant. Mais les pensées fleurissent, fleurissent, fleurissent...

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Je dors mal, en ce moment. Ce matin, j'avais les yeux ouverts à 5h. J'ai forcé le sommeil jusqu'à 6h50. Pourtant, je me sens fatiguée. Je vais prendre un café, tenez. Je reviens après.

Voilà. un pti kawa force 4.

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Je disais donc que je dormais mal. Pourtant, après ma semaine surchargée (trois conseils de classe, dont un comme PP, et j'en passe), je devrais dormir comme un bébé.
Je crois surtout que je n'ai toujours pas évacué mes angoisses depuis l'enterrement de ma grand-mère, et que cela me travaille. Ce n'est qu'une théorie, mais qui me paraît plausible. ce énième décès me renvoie à la mort de ma mère et à la mienne : nous sommes dorénavant la seule famille de l'autre.
Et si je mourais demain, qui saurait ce que je ressens, ce que je pense, vraiment ? Avec Flûtine, j'ai trop l'impression qu'elle me comprend sans un mot, et j'ai peur de ne rien exprimer, finalement. Il faudra que je revienne sur ces points plus tranquillement.

Et puis il faut quand même que je parle de mon expérience du "Rocky horror picture show" avec Emy et ses amies. J'avais vu il y a fort longtemps des extraits du film. Je pense que j'étais trop jeune. J'avais même totalement oublié que Susan Sarandon avait l'un des premiers rôles...

rocky_horror

L'OVNI passe au studio Galande depuis des années, en version "interactive" : des acteurs jouent, commentent, animent pendant la diffusion du film.
On doit aussi apporter certains objets pour nous-même alimenter les réactions... Par exemple, j'ai été trempée pendant tout le film car nous avions été aspergés d'eau au cours d'une scène sous la pluie... Et puis en rentrant, j'ai retrouvé des grains de riz dans mes sous-vêtements et mes cheveux : durant les mariages, on se reçoit l'équivalent de la production en riz de la Chine sur soi...
Outre cet aspect, les acteurs ont opté pour une version archi trash du jeu : beaucoup de termes outranciers, du sexe -"du cul " serait plus juste-, des simulations d'actes sexuels avec des spectateurs, à demi dénudés de gré ou de force... Pourtant, l'ensemble est drôle et pimpant. On peut dire que l'on est bien loin des spectacles planplan et à la morale catéchisante. Je me suis dit d'ailleurs, en voyant la réaction excessive de certains spectateurs, qu'il devait y avoir une fonction cathartique à ce spectacle.
En conclusion, je ne suis pas fan, mais c'est une expérience à faire.

Je sens bien que j'avais mille autre choses à vous écrire, mais le temps presse avant mon petit déménagement... Allez, je file vers mes tournevis !

19 septembre 2010

Mignon potret

Dès potron-minet, me voici levée, car couchée tôt, donc réveillée tôt ! A 6h30, j'ai ouvert les yeux, et j'ai sommeillé ensuite une heure.

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Petit-déjeuner du dimanche : je me donne le droit à du pain grillé, et non à des biscottes. Mon programme du jour s'annonce chargé, et je pense que je l'étalerai aussi sur lundi...

  • Ranger l'appartement. Passer l'aspirateur et laver les sols. M'occuper de mes plantations de jardinières.
  • Aller chez Monop pour deux trois courses d'appoint.
  • Relire mes cours d'agreg, souligner, réfléchir, tenter de construire des plans... Lire les oeuvres. Encore et encore.
  • Préparer mes cours de la semaine.
  • Repasser l'Everest de linge qui m'attend.
  • Chercher les documents que l'assurance me réclame concernant le vol du scooter (pas retrouvé, évidemment). J'y apprends que ma franchise est de 308€. Je me demande ce qu'il me restera une fois cette somme retirée, sur un scooter qui avait cinq ans.
  • Remplir des papiers administratifs pour la formation d'agreg : je dois retrouver mon ancien numéro d'étudiante à la fac ! Impossible autrement d'avoir une carte d'accès.
  • Aller voir Tinette pour causer agreg.
  • Me faire tirer le portrait par quatre dans un photomaton.
  • Lutter contre l'envie de changer de tête en allant chez le coiffeur.
  • M'entrainer au tir.

Je sens que j'oublie des choses, là. C'est le comble.

22 mars 2010

Check up

Aujourd'hui, c'est la journée courrier. Paperasserie mais aussi lettres jolies. Entre autres, un constat sur les charges de l'immeuble qui augmentent, mais les prestations ne suivent pas. Mon loyer atteint 850€ avec un rappel des charges, et je commence à vraiment avoir du mal.
Financièrement, d'ailleurs, je tente des ajustements : je ne mange plus à la cantine, je résilie mon abonnement à Télérama, je songe à trouver une solution pour la voiture, j'ai réduit au maximum les dépenses nourriture,  je glisse des heures supplémentaires par ci par là, et je redonne régulièrement des cours particuliers. En bref, je suis très juste. Ce mois-ci, c'est la première fois que je reste autant à découvert.
C'est quand même dingue, en étant fonctionnaire, de ne pas parvenir à s'en sortir correctement.

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A part ça, j'ai encore perdu presque 800gr en une semaine. J'ai préparé des galettes de son d'avoine maison ce midi, et c'était fort bon.

Encore sept jours à tenir sans Flûtine.

J'ai corrigé un paquet de copies hier, et sur une nouvelle ultra simple de Zweig, certains STG n'ont rien compris, pas même le lieu ni l'époque où l'histoire se déroule...

Ah et puis il y a un moment que je voulais en parler sur le blog, et j'oublie systématiquement. Avez-vous remarqué comme nous sommes bombardés d'images et de sons, dans les endroits les plus incongrus ? A chacun de mes passages à la Poste, j'y pense : deux écrans plats diffusent en boucle une sorte de chaîne créée pour la Poste. Objectif : que les clients patientent mieux et râlent moins. Ils sont hypnotisés.
Au Monoprix, il s'agit d'écrans avec des recettes de cuisine. Sur le quai de la gare, on nous assène une radio de force. J'ai vraiment du mal à trouver tout cela normal. Je ne sais si d'autres s'en étonnent autant que moi, ou si globalement c'est accepté, toléré, voire apprécié.

Sinon, il fait beau, ici. Je vais remettre la table et les petites chaises en bois sur le balcon, je crois. J'aurais presque envie d'aller jusqu'aux parasols, histoire de dire. Le muguet a l'air de se plaire dans les jardinières, même si certaines boutures sont mortes.

Je vais sortir pour marcher un peu, m'aérer et poster mon courrier.

Je vais étrangement bien.

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3 octobre 2010

Les fleurs, les chats et moi

J'ai vu le soleil prendre sa place sur le matin, illuminer progressivement le balcon, alors que Flûtine faisait ses bagages et se préparait à repartir...
Là, le pti noirot dort debout à mes côtés, sur la table. Boule de poils apaisante, alors que mon ventre se noue au départ de Flûtine.
Mille choses à faire, que je crains de lister pour ne pas me dire que je n'y parviendrai pas.
Pendant ce temps, au lieu de passer l'aspirateur, je surfe sur le net, je discute avec une ancienne amie, je regarde les prix des casques de moto, je rêvasse, j'admire mes fleurs...

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Hier, à la fac, j'ai perdu une demie journée sur Racine (simples résumés de deux pièces, scène par scène, pendant trois heures...) mais le cours sur Montaigne était excellent. Ouf, car c'est un gros morceau !
Il me reste à bosser deux dissertations, à lire et relire et encore lire les oeuvres.

A cela, ajoutons les premières copies de lycée. Bilan : petit coup de fatigue, cette semaine.

Allez, je vous fais partager les images de mes jolies jardinières, et je vais faire le ménage...

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13 février 2012

Savoir et être

Comme je ne fais que des promesses, j'ai décidé de passer à l'action : vous trouverez ici un album de photos de Marrakech. Il s'achève sur mon bel achat de cartable cousu main, que je suis fière d'arborer en salle des profs.

Sinon, pour ce qui est de ma semaine bien pourrie, sachez que j'ai été piégée par des collègues de lettres pendant une réunion au cours de laquelle je demandais naïvement pourquoi la répartition n'était jamais la même selon les DST. Ou encore, pourquoi nous n'avions pas tous le même nombre de candidats à l'oral du Bac blanc. Réponse hallucinante : dorénavant, les agrégés en auront moins. Cela n'était jamais arrivé dans mon LycéeDésiré. Les temps changent, l'ambiance aussi.

J'ai aussi compris qu'avec Asa, je pouvais parler de tout sauf du boulot, de pédagogie, de notation.

Vendredi, j'ai pris une claque par des élèves désabusés de tout, alors que je leur parlais de choses qui me tenaient à coeur, qui me faisaient vibrer. J'éprouvais une sorte d'exaltation à leur transmettre tout cela, et certains ont pris un malin plaisir à me casser le moral, et d'autres m'ont lancé leur bêtise et leur absence de conscience en pleine figure... Le document étudié était celui-ci :

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 La fatigue aidant, les difficultés professionnelles de Flûtine et les miennes cumulées, la tension nerveuse, le fait de prendre sur moi depuis des jours (des semaines ?), la pression de l'agreg : tout cela cumulé, j'ai craqué ce week-end. J'ai renoncé au cours de la Fac samedi matin, et j'ai pleuré tout ce que j'ai pu. Il y avait longtemps que je n'étais pas passée par un épisode dépressif.

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Heureusement, j'ai vu en concert Michèle Bernard samedi soir à Ivry. Sa dose d'humanité et d'amour (osons le mot) m'ont fait du bien. Mon grand tour de presque 8km hier en marchant avec Flûtine aussi. Et la soirée avec MissR vendredi était très sympa.

Du coup, malgré la masse de travail colossale, je ne suis pas parvenue à corriger mes deux paquets de première. Un seul d'entre eux m'a pris trop de temps. Il faut dire qu'avec des fautes et des confusions à chaque phrase, j'ai de quoi faire...

Florilège :

* la fin du roman c'est ce qu'on attendait depuit le début
* les champ d'extermination nazi
* cela se réivèrera (= arrivera à nouveau...)
* horreusement que la fin c'est terminer ainsi
* ils l'empêtait (= ils l'embêtaient)
* les attrocitées commisent
* les origines de ce roman sont originaires de l'Amérique
* ils réflichisé
* il veut être kwaterback
* tous dégénair
* se faire discipliner
* malgré tout on fini cette ouvrage par une fin ce qui est rassurant pour le lecteur

Lecteur, j'achève cette séance déprime, ce qui est rassurant pour toi, car tout a une fin.

7 novembre 2011

Cachetouffer : s'empêcher de tousser la nuit pour éviter de réveiller l'autre ou essayer de dormir.

Dans le genre un peu stupide par honnêteté, je demande Virgibri : à l'arrêt vendredi, aphone, et passant des nuits extrêmement courtes à cause de ma toux agressive, je suis quand même allée au lycée samedi matin pour surveiller un DST de français. En gros, si je n'y allais pas, personne ne pouvait me remplacer : nous avons perdu mille heures d'aides depuis la rentrée (mais comme le dit le gouvernement, tout va bien dans l'EN), alors on fait du colmatage, du rafistolage et de l'exploitation de profs. J'étais donc dans la salle des profs, presque transparente de pâleur, et je croise l'adjoint.

Il me serre la main et me demande par automatisme si ça va mieux. Je lui lance, pathétique avec ma voix de chèvre, que non, évidemment. Et là, j'ai droit à une phrase que je trouve complètement vide, creuse, déplacée et énervante : "Ben, ça ira mieux lundi !"

Sachant qu'il y a des collègues absents depuis un mois, qui ne préviennent ni les élèves ni l'administration, et que je viens surveiller quatre heures un samedi matin, cette phrase a eu le chic pour m'agacer. Même ma grand-mère un peu simplette aurait trouvé mieux.

J'ai manqué de m'étouffer en l'entendant, mais aussi en évitant de faire trop de bruit face aux 43 élèves (deux classes, sinon, c'était moins drôle) que j'avais à surveiller. Ensuite, je suis partie pour la fac. Samedi soir, j'étais rincée. J'ai tenté de dormir sur un fauteuil du salon pour ne pas trop déranger Flûtine dans son sommeil; la cortizone me tenait éveillée à 3h malgré la fatigue.

Allez, j'arrête de me plaindre, mais il y avait longtemps que je n'avais pas été malade : j'avais oublié.

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Sinon, j'avais promis que je vous parlerais de la pièce "Le jour où Nina Simone a cessé de chanter". N'allez pas croire que cela raconte la vie de la chanteuse, loin s'en faut : j'ai été la première surprise par le thème. En fait, il s'agit de la vie réelle, dure, pleine d'humanité et d'horreurs, d'une femme libanaise, chahutée par l'Histoire du Moyen-Orient. L'actrice est aussi l'auteur du texte d'origine, publié chez Actes sud. C'est au théâtre de l'Essaion, à Paris, et c'est à voir car plutôt déroutant. Si vous y allez, prévoyez un maillot de bain : il fait atrocement chaud dans ce lieu.

Ce soir, nous allons encore sortir, cette fois-ci au cinéma, mais dans un cadre particulier... Je vous raconterai.

2 avril 2012

Appelle un ami

Je reviens d'un petit jogging modeste, mais c'est une remise en route. Je cours comme un métronome, avec une régularité sans faille. J'ai repris aussi les adbos, même si je ne m'y mets pas tous les soirs. Je mange super équilibré et je me régale. Pour résumer, la cure de remise en forme a commencé.

Il faut que je compense des mois de fatigue cumulée, le travail au lycée qui s'alourdit à cause d'une certaine ambiance, et des déceptions, des déconvenues dues à la préparation d'agreg... Pour autant, je ne regrette rien : j'ai tellement appris pendant deux ans, qu'il serait idiot de renier tout cela. Appris sur les auteurs, les textes, et moi, bien entendu, mais aussi sur ceux qui m'entourent.

Par exemple, j'ai beaucoup apprécié la réaction de trois ou quatre collègues, dont je me suis rapprochée cette année, et que j'aurais crues moins "sensibles". J'ai compris qu'Asa n'était pas une amie, au sens le plus beau du terme. J'ai constaté que Tinette m'aimait comme je suis, exactement. Je me tourne encore plus vers ceux qui sont francs, généreux, et qui ne cherchent pas à faire du mal -consciemment ou non.

Si je suis honnête avec moi-même, je sais très bien que je n'ai pas assez travaillé pour avoir l'agreg cette année. C'est dû en partie à l'usure de la première année. Je ne suis pas jalouse d'Asa, et c'est ce qui me rassure sur moi-même. En revanche, je prends très mal toutes les petites humiliations cumulées, l'absence de soutien ou d'aide, et surtout, surtout, les mensonges, volontaires ou non. Si j'en parlais maintenant, on penserait que je vis mal mon échec et que j'envie Asa. J'ai donc deux solutions : soit me taire à jamais, soit attendre un certain temps pour en parler plus calmement que nous ne saurions le faire actuellement.

A part ça, je redécouvre la volupté des voluptés intellectuelles : choisir un livre qui nous fait envie. J'ai cumulé au moins une vingtaine d'ouvrages en deux ans, en me disant sans cesse : "après l'agreg, après l'agreg...". J'y suis. Le premier roman que j'ai choisi est sombre, mais peu importe : il s'agit de La Route de Cormac McCarthy, dans une édition limitée. Je ferai sans doute une entrée juste sur mes lectures et mes activités culturelles du moment. Pour étirer le temps et le plaisir de retrouver le blog, des repères, des envies...

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Sigourney Weaver par Newton en 1983

 

Car je croule sous les envies, voyez-vous, messieurs dames. En premier lieu, des envies de lectures, mais aussi d'expositions : je vais nous offrir la carte Sésame du Grand Palais pour commencer par celle consacrée à Helmut Newton. J'ai hâte d'y être ! Il y aura aussi Berthe Morisot, entre autres.
Et puis dimanche, randonnée de 17km de prévue avec des gens que je ne connais pas encore mais dont je vais faire la connaissance jeudi soir. C'est l'aventure, je vous dis !

En plus de tout cela, je veux resserrer mes liens sociaux et amicaux. Avec un tel programme, j'en ai au moins pour six mois d'occupations !

 

19 août 2012

La promeneuse solitaire

Je commence à voir le bout du rangement. Ce n'est pas tout à fait fini, mais j'ai bon espoir d'en avoir terminé mardi. Il faut que je réorganise et trie la cave (les déménageurs ont posé n'importe comment mon barda) afin de pouvoir stocker, par exemple, mes archives d'agreg. Etrangement, je n'ai pas envie de les avoir sous le nez tout le temps...

Hier matin, je voulais faire du vélo en forêt, mais il y a eu une urgence vétérinaire : j'ai constaté la veille au soir que Clochette ne mangeait même plus les mousses dont elle raffole, et que des cris de douleur s'intensifiaient avec le temps. Bilan : elle a une gingivite, comme le noirot, mais en moins grave. Trois piqûres, et elle devrait aller mieux, mais avec la chaleur, elle est soit dans le lavabo, soit sous le lit. Difficile de faire un bilan pour l'instant.

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Donc, j'ai décalé ma sortie vélo à ce matin. Il faisait encore bon en partant à 9h. C'était une grande balade découverte de 2h30, entre forêt et ville. J'ai trouvé des citations de philosophe et un petit cimetière (!) au coeur de la forêt. J'ai effectué aussi en revenant un repérage de la gare la plus proche. C'était bon.

Cet après-midi, je vais un peu lever le pied avec le bricolage et le tri car je vais en faire beaucoup demain, après l'état des lieux de l'ancien appartement.

Je vais profiter de ce temps où l'on cherche la fraicheur pour poursuivre ma remise en question : je m'en pose pas mal, des questions, sur l'omniprésence du matériel, qui domine aussi dans ma relation avec ma mère, et sur mon attitude de retrait dans la plupart des situations que je vis. (Oui, je balance l'essentiel à la fin, je sais !)

1 mars 2013

Huit semaines

Ça y est ? Pour de vrai ? Il paraît que je suis en vacances... Il va me falloir plusieurs jours pour le comprendre vraiment, je crois. [Mode jérémiades on] Ce marathon de huit semaines, je n'en voyais plus le bout. La grippe a eu raison de moi (comme de trois millions de personnes) dix jours avant la fin des cours, et mon état de fatigue est sans doute plus profond que je ne crois. Nous étions tous, en salle des profs, dans un piètre état. [Mode jérémiades off]

Ceci étant dit, j'ai bouclé tout ce que j'avais à faire avant de partir : la remise des bulletins hier soir, les conseils de classe, les papiers à remettre à l'administration, les descriptifs et les textes du Bac pour mes collègues et mes premières (Bac blanc au retour des vacances), les rendez-vous avec les parents, les livres à lire et les devoirs pour les élèves (Fahrenheit 451, L'Ecume des jours, L'Etranger), les derniers documents complémentaires étudiés avec les premières... D'ailleurs, je suis heureuse de leur faire écouter du Mozart et du Ferré, de leur déboucher les oreilles avec d'autres musiques, en les regardant absorbés, voire écrasés par de tels morceaux...

Hier soir, une élève de seconde m'a touchée car elle n'ose pas venir me voir en fin de cours "pour ne pas déranger", et a profité de notre entretien avec sa mère pour me dire, enthousiaste : "J'voulais vous dire, c'est super vos cours ! Vous faites des liens avec l'actualité, tout ça. C'est la première fois qu'un cours de français me plaît autant ! Même Bougonne le dit !" (Bougonne est une élève qui fait toujours la moue, affiche un feint mépris en classe, et ne daigne pas souvent faire ce qu'on lui demande.)

"Ah, si Bougonne le dit, c'est l'ultime compliment, alors !" l'ai-je taquinée. Et sa mère de renchérir sur le fait qu'elle sait tout de mes cours (diable, il faut se méfier...) et rien des autres matières. Je reconnais que cela m'a fait du bien, surtout de la part d'une élève qui veut aller en techno et voudrait me garder comme prof l'an prochain. Ces rares satisfactions permettent de continuer, de se motiver et de tenter des cours nouveaux, aussi. Cela paraît sans doute misérable aux yeux de certains, de se contenter de si peu, et pourtant... La fatigue et la lassitude doivent influer sur ma réaction, aussi.

Une élève, bien fatiguée elle aussi, m'a lancé une jolie perle hier. Je parlais du lien entre La Fontaine, Louis XIV et Nicolas Fouquet. Je commence à me répandre sur le château de Vaux-le-Vicomte, la jalousie du roi, l'arrestation de Fouquet, la fidélité indéfectible de La Fontaine à son égard. Et là, je vois Diane, bonne élève, lever la main en fronçant les sourcils :

_ Mais c'est qui ce Fouquet, en fait ?

_ Le surintendant de Louis XIV, Diane. L'équivalent du ministre des finances qui...

_ Mais qu'est-ce quil a fait de particulier pour avoir un restaurant à son nom ? C'est quoi le rapport ?

Ma tête étonnée et l'amusement de ses camarades lui ont fait comprendre rapidement qu'entre le Fouquet's des Champs et Fouquet, il y avait un monde...

Il est temps de me reposer quelque peu, ranger la cuisine, et préparer des muffins aux myrtilles. Ensuite, dans la soirée, Cally arrivera avec des amis pour me livrer un sommier et un matelas neufs... Elle est pas belle, la vie ?

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30 avril 2013

Les dames de coeur

Demain, à cette heure-ci, je serai dans l'avion. Il m'emmènera vers un pays de l'est que je ne connais pas du tout, et dont on me dit le plus grand bien. Sept jours de dépaysement seront les bienvenus : étant donné ce qu'il me reste à affronter après, ce ne sera pas de trop.

Et puis construire avec Cally est important. Nos quatre mois se dérouleront là-bas, en terre étrangère.

J'angoisse quelque peu sur le plan financier car ce n'est pas le bon mois pour partir (impôts + charges), mais y a-t-il de bons mois pour cela ? J'ai envie de vivre, et je sens que Cally m'y aide et que je m'épanouis.

J'ai corrigé un paquet de copies sur cinq avant de partir : dérisoire, mais c'est déjà ça. Côté agreg, je stagne mais Montesquieu est très fin et très agréable à lire.

Sinon, j'ai découvert un autre restaurant gastronomique, dans lequel j'ai été invitée par ma délicate compagne. Il s'agit de "La dame de Pic" d'Anne-Sophie Pic, rue du Louvre. Il faudra que je prenne le temps de vous en parler...

Là, je dois encore aller à la Poste, passer à la médiathèque, faire ma valise, ranger l'appart. Si j'ai le temps, je poursuivrai cette entrée, promis !

 

bagages

24 mai 2013

"Ce matin y'avait de la givre !" dit une dame dans une boutique

Voilà, je sature. J'en ai assez de penser à mille choses à la fois, de courir après le temps, de sombrer sous les copies qui s'entassent telles le tonneau des Danaïdes, sans fin. Les secondes m'insupportent au point que je m'étrangle par moment en cours. Du coup, j'ai la voix cassée (aphone ce we ?). 

Comme j'ai rendu ce matin mes descriptifs de bac, pas peu fière du travail accompli, je suis allée me balader en sortant de cours : cette semaine m'a éreintée. Et quand je vois ce qui me pend au nez pour les quinze jours à venir, je préfère m'acheter deux paires de baskets pour oublier...

Alors, si je reprends dans le désordre, j'ai envie de vous parler tout d'abord du dernier conseil d'enseignement en lettres, qui a eu lieu vendredi dernier. J'ai été stoïque : je ne voulais pas m'élever contre le diktat d'Asa toute seule. Mais mes collègues sont montées au créneau sans prévenir, en étant courtoises et directes,  sans langue de bois. Asa refuse de laisser une seconde européenne, qu'elle se garde depuis au moins trois ans... Nos arguments, fort sensés et cohérents, n'ont rien changé : nous étions face à un mur. J'ai pu constater que cet accroc a permis de libérer la parole de nombreux collègues, qui n'en peuvent plus de l'autoritarisme donneur de leçons d'Asa. En gros, elle a des" vrais projets" et mérite de bonnes classes, elle... Elle a par ailleurs mis en avant le fait qu'elle passait l'agreg (pour la troisième année consécutive), mais il s'agit d'une décision personnelle à assumer, ce me semble.

Pour ma part, mon service serait plus original que je ne croyais : deux secondes (après quatre années à ce rythme, je maîtrise le niveau, je vous le dis !) avec ECJS, et les deux terminales L. A cela s'ajouterait une partie de la coordination, ce qui me fait plaisir. En plus, nous serions deux profs pour les terminales, et les cours seraient annualisés : cela me permettrait de pouvoir bien travailler l'agreg jusqu'aux écrits.

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A part ça, il y a eu ma semaine sur Budapest ! J'ai été frappée par les traces visibles de la guerre (la ville a été détruite à 60%) et du communisme dans ce pays. Par instant, on retourne cinquante ans en arrière (l'expérience du métro avec les poinçonneurs-contrôleurs est édifiante). On voit aussi partout de l'art déco, des façades burinées par le temps, de beaux vélos (des fixies)... Nos visites nous ont conduites dans des musées (holocauste, palais des arts), dans un cimetière semblable au Père Lachaise, le long du Danube marron-rouge, dans le quartier juif (la grande synagogue est impressionnante) et... à l'opéra.

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Le deuxième soir, nous sommes allées voir Madame Butterfly de Puccini. Je n'avais jamais assisté à une réprésentation de ce type, et j'ai adoré. On prendrait vite goût à ces sorties...
Et puis il y a eu l'expérience des bains. Je me suis baignée dans des thermes aux eaux pleines de vertus (c'est fou comme la peau travaille), entre 30 et 38°; le tout soit en plein soleil car il faisait très beau, soit en intérieur dans des galeries anciennes.
Côté culinaire, les plats sont bons mais ce n'est pas forcément très fins, plutôt familiaux. J'ai goûté un verre de Tokay blanc délicieux (même s'il le serve bien trop froid); j'ai tenté la réputée "maison du strudel" (celui aux cerises noires et chocolat paprika était délicieux, meilleur que les versions salées au saumon, par exemple); nous avons bu pas mal de bières et de limonades, et goûté au goulasch (la météo française en ce moment s'y prêterait particulièrement).
Donc, malgré le manque d'amabilité à l'égard des touristes, c'est vraiment une destination à recommander.

Et comme vous avez été fort patients, je vous ai mis en ligne un album photo idoine... ;-)

30 septembre 2013

Hauts les coeurs !

Il y a trois ans, j'avais 21h de cours hebdomadaires, et j'avais l'impression de mieux m'en sortir que cette année avec 18h. Je m'organisais pour l'agreg, et je gardais la tête hors de l'eau. Mais là, comment dire ? Les soucis d'emplois de temps (profs et classes), les acrobaties pédagogiques, les rattrapages administratifs ont eu raison de beaucoup d'entre nous.

Par ailleurs, comme je suis PP, coordinatrice, et tutrice, je ne vois plus le bout de mes journées. Ajoutez à cela les cours d'agreg, et le compte est bon. J'ai voulu tenter de participer à la nouvelle chorale du lycée, mais je crois que je vais devoir renoncer. Mes heures de trous ? Elles ont fini en photocopies/réunions/rdv tutorat/gestion de classe/copies (au choix ou en même temps).

La semaine dernière, il n'y a pas eu UN jour SANS accident sur la route. Je ne sais combien d'heures j'ai passé en voiture. Le soir, à 21h, j'avais l'impression qu'il était une heure du matin...

Pour parachever le tout, ma stagiaire (la prof qui ne va pas bien) ne va vraiment pas bien et j'ai dû en discuter avec le proviseur deux fois, ainsi que contacter l'inspectrice (au téléphone et par mail, j'adore ça). J'attends la suite des événements...

Vendredi soir, Cally et moi sommes sorties rejoindre certains de ses amis dans le Xème arrondissement (après un passage chez le coiffeur pour moi : j'avais l'air de sortir des 90's avec mes cheveux qui poussent trop vite). Vers 22h30, je comprenais de moins en moins ce que l'on me disait. J'ai tenu jusqu'à minuit trente quand même, pour m'effondrer, hagarde, jusqu'au matin. Puis j'ai enchaîné samedi sur un cours à la fac, en didactique : j'avais à peine lu le sujet, et surtout j'étais passée à côté de la problématique. Ça m'en a fichu un coup sur la nuque, je le reconnais. D'un autre côté, mon cerveau est décapsulé et c'est ce que je demande à cette formation, aussi.
J'ai ensuite récupéré Cally qui sortait d'une formation culinaire, et nous avons fait un peu de shopping dans des magasins de déstockage. Le wee commençait enfin.

Hier, mon dimanche a été tout doux et j'en avais bien besoin. J'ai lu un peu de critique sur Sévigné (qui m'intrigue de plus en plus), quand même. Cally cuisine pour moi des plats réconfortants et raffinés (et même des sushis !). Et moi, je lui ai fait aujourd'hui un cake au thé matcha et aux cranberries. L'amour nous va bien, et finalement, c'est juste ce qui compte.

7 janvier 2014

Allô, Sigmund ?

Je ne sais si c'est la reprise, le mois de l'agreg, mes cauchemars, le chauffage au sol, nos recherches immobilières ou encore autre chose, mais depuis hier, ce n'est pas la grande forme.

Bon, d'accord, je reconnais que l'agrégation y est pour beaucoup. J'ai beau prendre du recul, je déteste ne pas me sentir au point. Je crains les regrets.
J'en ai même cauchemardé cette nuit, avec Tinette qui m'aidait et Asa qui m'enfonçait (évidemment).
Pour les cours de terminale L, cela me fait le même effet : je suis inquiète à l'idée de ne pas maitriser mon sujet, et d'être dépassée. Pourtant, Eluard est ma tasse de thé littéraire depuis un bail, et le surréalisme, n'en parlons pas. Mais c'est l'époque des doutes, et chez moi, ils sont importants.

Le travail que j'ai à faire, tant pour le lycée que pour le concours, me désespère. Je ne devrais même pas être devant l'écran de l'ordinateur, mais c'est une façon d'évacuer un peu mes angoisses.

Sinon, j'ai profité du dernier week-end des vacances pour aller voir l'expo Depardon au Grand Palais, ainsi que le film The Lunchbox. Pour Depardon, j'ai du mal à savoir si je trouve que c'est un génie ou pas. Mais comme il le dit si justement, il prend des photos que tout le monde pourrait prendre, et que personne ne prend. Il y en a deux ou trois que j'ai beaucoup aimées, entre autres parce qu'elles me rappellaient celles de Saul Leiter.
Quant au film, j'ai passé un très agréable moment. L'histoire est assez simple, mais fort bien trouvée : à Bombay, des boites repas sont livrées tous les jours via un système d'orgnaisation sidérant. Une femme veut reconquérir son mari avec ses repas, mais il y a une erreur de destinataire... La fin reste ouverte : j'ai eu envie d'être optimiste. Nous avons eu très envie de manger indien après. Ce que nous avons fait !
Cette journée à Paris m'a encore une fois donné envie de me balader avec mon boîtier photo, et surtout de me rapprocher de Paris avec Cally...

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31 mars 2014

Deuxième tour de piste

Je me demande bien comment je faisais pour tenir mes impératifs au lycée, quand j'allais à la fac le mercredi après-midi et le samedi. La semaine dernière a été infernale. Je n'ose compter mes heures, mais ça doit tourner autour de cinquante, à la fourchette... Ce rythme de dingue m'a aussi permis d'avoir la tête dans le guidon, et donc d'éviter de trop penser. Ne pas penser pour panser, je confirme que cela fonctionne.

Je prends peu à peu du recul, même si cela se fera au fil des semaines, voire des mois. Je digère, cahin caha, et surtout je me dis qu'il est bon de se retrouver, soi, et soi avec les autres. Une sortie entre copines dans un pub, un week-end complet avec Cally, aller au restaurant, cuisiner à la maison (velouté de carottes au lait de coco et curry, gâteau grand-mère, tarte rhubarbe-framboises, agneau...) : voilà les plaisirs simples sur lesquels je m'extasiais déjà avant l'agreg, et qui me comblent encore plus aujourd'hui.

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Je me suis fait un tout petit cadeau, symbole de mon temps de loisirs retrouvé : un jeu d'énigmes pour ma console 3DS. Sinon, je suis très sage, en prévision des frais à venir pour changer de lieu de vie. Ah si, j'ai investi dans de la gelée royale, absolument nécessaire pour que je ne m'écroule pas.

A part ça, je suis allée voter, évidemment. C'est vrai, ce n'est pas évident pour tout le monde, j'oubliais l'abstention grandissante, qui permet à un certain parti de s'installer confortablement, tout en regardant les autres s'écharper. Une sorte de charognard politique.
A ce propos, je suis atterrée (et fort naïve) de voir certains maires être réélus, alors qu'ils n'ont plus des cassseroles aux fesses, mais des marmites en fonte. Ces maires qui pratiquent le clientélisme, qui volent les communes, s'octroient des services sans vergogne : les électeurs les choisissent encore et toujours, et massivement.
Vous excuserez les majuscules mais JE NE COMPRENDS PAS. En en discutant avec Cally, j'ai trouvé son interprétation intéressante : selon elle, les différences entre les très riches et les très pauvres se creusent. Ainsi, les pauvres rêvent d'être un jour riches et jettent leur espoir là où ils le peuvent. La télévision ne fait que renforcer cet espoir vain (épouser un homme jeune, beau, riche qui offre une rose à une femme convoitée dans une horde de femelles prises pour des objets sexuels; gagner une somme importante en répondant à des questions stupides; devenir célèbre parce qu'on a de gros seins en plastique; se prendre pour Madonna ou Bowie parce qu'on chante sous sa douche depuis tout petit et que Jennifer nous fait des compliments; etc).
Du coup, des électeurs votent pour des escrocs car ceux-ci réussissent. Peu importe la manière. Honnêtes ou malhonnêtes, on s'en moque.
J'espère rester naïve quand même encore longtemps, et croire que l'on peut "réussir" tout autrement, avec le style, et certaines valeurs en bandoulière.

Ou alors je désespère.

3 septembre 2010

Rentrée & C°

Voilà, le rythme de folie a débuté... J'ai passé deux jours de rentrée au pas de course, en faisant du 9h-18h non stop. Beaucoup de blabla, de réunions, de paperasse, et un planning de dingue pour moi cette année.
TOUS les mercredis après-midi et les samedis complets, je serai à la Fac.
Mon emploi du temps n'est vraiment pas terrible pour l'instant, avec des trous de gruyère du genre : 3h d'attente le vendredi pour faire cours 2h d'affilée à une classe de 15h à 17h (les collègues comprennent la difficulté de cette tranche horaire). Le mercredi, pour l'instant, je n'ai pas le temps de déjeuner, car je fais du non-stop 8h-18h entre le lycée et la fac. J'ai demandé des changements, mais je n'ai encore aucun écho.
Sinon, pour mes voeux, un seul d'entre eux a été respecté : j'ai mon lundi. Pour le reste, je ne voulais pas être PP, ou alors en dernier recours en première, et je le suis dans une seconde "difficile". Heureusement, cette année mon co-PP est excellent. Je voulais squatter une salle (mes copines en ont une d'attribuée chacune), je suis sur quatre salles, réparties sur deux étages dont un qui ne correspond pas au labo de lettres.
J'ai donc, comme prévu, une seconde européenne, une seconde "difficile" et une 1ère SMS avec uniquement des filles.

Au milieu de ce bazar de rentrée, Flûtine est repartie. Après presque deux mois ensemble sans interruption, je me sens écrasée. C'est mon premier coup de mou depuis des mois.

Alors hier soir, avec Asa, on a pris une bière (oui oui, une bière blanche bien fraîche) dans un pub près de chez elle, et on a mangé sur place. Je voulais rentrer le plus tard possible dans mon appartement vide de présence humaine.
Le pub, c'était après ma visite chez le médecin. Ma doc a fait comme si elle n'était pas au courant de ma perte de poids, et a semblé ravie d'apprendre que j'avais minci autant.
Petit bilan de santé : mon coeur a ralenti (avant, j'étais à plus de 100 pulsations/mn au repos, et je suis passée à 72), et ma tension artérielle aussi (je suis à 10.5 mais cela ne l'inquiète pas). J'ignorais qu'un régime avait ces effets secondaires. En bref, je suis en bonne santé.
Pour m'encourager, outre mon certificat pour la reprise du tir à l'arc, elle m'en a fait un pour la natation afin que je poursuive mes efforts et que je sois bien. Je lui ai dit que je l'encadrerai pour le clin d'oeil.

Sinon, au programme des prochains jours : préparer mes premiers cours, et ce n'est pas rien. Lundi, inscription au tir. Mardi, je serai à la manifestation. Trop, c'est trop. J'en reparlerai peut-être ultérieurement.

Et ce soir, soirée copines du lycée à laquelle on a convié notre nouvelle petite stagiaire pour qu'elle se sente intégrée à l'équipe. Oui, il y a des profs comme ça, et plus que l'on croit. Et sur ces bons sentiments que l'EN compte, d'ailleurs...

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1 août 2012

"La perspective de vivre non loin des feuillus me réjouit"

Voilà, je suis aux portes de mon futur chez moi, je signe demain après-midi... Quelle étrange sensation que celle-ci, oscillant entre fierté d'avoir mené ce projet de bout en bout avec ma mère, d'investir vraiment, de quitter un lieu dans lequel j'ai habité quatre ans, de se projeter dans un autre...

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Il y a aussi toute la question de la filiation : à qui sera transmis ce bien en cas de décès ? Je n'ai plus que ma mère, et mon père et ma grand-mère paternelle ne peuvent pas voir ce que j'ai accompli. J'aurais adoré les silences satisfaits quoiqu'un peu angoissés de mon père, et l'enthousiasme envahissant de Mamy, qui aurait voulu "des photos, des photos, ma poule !" pour se faire une idée... Elle m'aurait aussi aidée à sa façon, en m'offrant, sans aucune insistance, là un canapé, ici un pot de peinture. Sa générosité se mêlait à un fort égocentrisme, mais elle était irrésistible. Je pense beaucoup à mes morts, au moment de cette transition importante dans ma vie. Je crains même de pleurer au moment de la signature.

Ce soir, je verrai l'appartement vide et je ferai le point avec les vendeurs, fort sympathiques et précautionneux. Demain, j'aurai les clefs. MES clefs.

Nda : J'écris ce mot avec un F depuis mon adolescence car C., cette prof-amie qui a sans doute été mon premier amour, avait dit une fois en cours que dans cette lettre, on voyait la serrure. Je voyais dans cette remarque une poésie infinie. Depuis, je n'ai plus jamais écrit le mot "clef" autrement.

Ensuite, viendra le temps de la peinture avec de courageux bénévoles, puis l'encartonnage des livres, et le déménagement...

Et sinon, cela n'a rien à voir, mais j'ai fait environ 1400 abdos, trois joggings et une piscine en cinq jours. Bilan : 300gr de perdus. Pffff.

 

4 mai 2009

Salades

Ce matin, les élèves n'avaient d'yeux que pour mes baskets New Balance turquoise et mauve : "Youèh, m'dame, elles sont chouettes vos baskets !" Cela a duré jusqu'à mon départ, en les croisant dans le hall : ils en parlaient même à leurs copains ! Mouarf.

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Sinon, la semaine dernière, j'avais le cerveau en décalage horaire : j'ai mal lu le planning du collège et j'ai oublié une semaine complète. Je n'aurai donc pas ce que je vous ai annoncé initialement comme repos (cela me paraissait énorme aussi...). Le vendredi 22 devait être voté au CA mais aucun collègue n'en veut car il faudrait rattraper sur deux samedis, ce qui les dépasse... Mais moi, cela me fait décaler une visite toute douce au bord de la mer. Pffff !

La wii m'a dit hier soir que j'avais perdu 700gr depuis la dernière fois (c'est-à-dire avant New-York)... Mais comme je suis rouillée ! Et je me suis remise à la cure de salades diverses et variées...

A part ça, le midi, quand je le peux, j'écoute France Inter. C'était le cas en rentrant aujourd'hui. Une femme parlait de peinture moderne, c'était assez génial : on sentait l'intelligence dans ses paroles, la mesure, tout ça... Une chroniqueuse du Fou du roi est intervenue pour dire qu'elle trouvait l'ouvrage trop scolaire, trop subjectif, et parlait de son rapport à l'art. Tout cela fourmillait d'idées, d'opinions. La chroniqueuse disait qu'elle était à NY avec sa petite-fille, à qui elle avait demandé de choisir deux toiles dans chaque salle de musée et de dire pourquoi elles lui avaient plu. J'attendais l'enchaînement, quand soudain j'ai reconnu la voix hautement désagréable de Jean-Marie Bigard. Et là, la vulgarité débarqua : "C'est comme dans les bars à putes : on en choisit deux et on en parle après entre nous ! Ah ah !"
L'auteur est Françoise Barbe-Gall. Je vous conseille malgré tout de podcaster l'émission, en oubliant d'écouter Bigard...

Sinon, au programme du jour, dans un ordre ou dans un autre :

  • vider le lave-vaisselle
  • ranger la cuisine
  • tenter de cuisiner un clafoutis léger à la rhubarbe
  • essayer un milkshake maison à la fraise
  • prendre des photos de divers trucs que je dois mettre en ligne
  • ranger un peu le salon (Val, compatis steuplé)
  • appeler l'entreprise qui doit changer le tablier de mon volet de chambre
  • réfléchir au nouveau défi littéraire lancé samedi
  • arroser mes géraniums

Edit de 17h20 :

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20 décembre 2010

Que philosopher c'est apprendre à mourir

Il est grand temps de faire un petit signe sur mon blog, je trouve. Alors, un peu dans le désordre (et vous remettrez dans l'ordre !) :

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Le concours blanc est passé. J'ai bien angoissé les derniers jours, puisque je suis dans la phase de doutes (jenesaisrien, jeneconnaisaucunecitation, jenelispasassez, jenesuispasauniveau). J'ai choisi le sujet sur Montaigne et la mort. Alors que je notais mes maigres idées, j'ai constaté au bout d'une heure d'épreuve, que la plupart des agrégatifs vivaient vraiment ce concours blanc comme un entrainement : ils avaient leurs cours, leurs notes, leurs fiches et leurs livres sur la table. Naïve que je suis ! Et moi j'ai ramé. Alors j'ai sorti les rares citations que j'avais sur moi, sans enthousiasme et sans que cela fût véritablement une aide.  Enfin, je me dis que j'étais bien plus dans les conditions de l'agrégation qu'eux, mais l'ego en prend encore un coup. Mon plan n'était pas trop mal, mais il manque de contenu. J'ai rendu seulement deux copies doubles, 1h15 avant la fin de l'épreuve...

Je me suis shootée à l'humex pour pouvoir tenir en fin de semaine, car le rhume me faisait la tête en chou-fleur. Etait-ce de la somatisation, de la fatigue ou les deux, je l'ignore.

Sinon, dès samedi soir, je me suis sentie en vacances en allant écouter avec Flûtine trois groupes totalement inconnus du grand public et dans des styles différents aux Trois Baudets. Nous avons d'abord marché sous la neige, et nous avions bien plus chaud que froid. Ensuite, une fois dans la salle, j'ai découvert Syrano, un groupe très enthousiasmant, entre  les Ogres de Barback, les Têtes Raides et Zebda. Vers 23h30, j'ai eu un coup de barre mais tout cela m'a fait du bien après l'épreuve de la journée.

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Hier, flemmardise au matin (ah, dormir sans s'inquiéter du réveil !) puis sortie dans Paris, musée du jeu de Paume : exposition sur André Kertesz, un photographe que j'aime beaucoup car les thèmes que j'affectionne (les lignes, la solitude, les ombres...) et son regard me semblent très proches. Mon propos pourrait paraitre prétentieux, mais ses images me touchent beaucoup, bien plus par exemple que celles de Doisneau, même si je reconnais leur importance.

Ensuite, autre promenade pour aller vers Madeleine, afin de diner chez planet sushi : j'ai gagné un bon d'achat de 30€ récemment, et nous nous sommes régalées pour finir cette délicieuse journée.

Normalement, les prochains jours seront sous le signe de l'art moderne, du théâtre, et la neige, au lieu de nous freiner, nous entraine dehors avec bonheur.

11 septembre 2011

Racouniffe : n.m. Basilic qui perd de sa fraicheur, indiquant que l'été s'en va.

Je pense que le jeudi et le vendredi, j'alimenterai peu mon blog : ces journées vont me lessiver. J'avais oublié à quel point je donnais de moi-même en cours chaque heure, et quelle pression l'on peut s'imposer en période de rentrée, de façon consciente ou non. Le vendredi, je suis au lycée de 7h30 à 16h15, et je donne six heures de cours, par exemple.

J'ai l'impression que cette année, les données sont inversées : mes deux secondes me laissent perplexe (ils ont leur matériel, ont fait le travail, restent calmes, lèvent la main pour répondre, etc) et ma première d'adaptation -je dois lui trouver un surnom-, comment dire ? Je ne la sens pas.

Du coup, je dois redoubler de travail pour, d'un côté, alimenter l'appétit des secondes (ce qui ne signifie pas qu'ils ont un beau niveau pour autant, mais qu'est-ce que c'est agréable d'avoir des élèves devant soi !), et de l'autre, cadrer la première.

Sinon, je suis allée hier matin à la réunion d'accueil pour l'agreg 2012. Je me suis sentie un peu comme à l'époque de la prépa : légèrement ironique face à mon expérience, pour pouvoir survivre... Nous verrons la suite des événements. Au retour, quand j'ai lu Rabelais, je me suis endormie. Même résultat qu'avec Robbe-Grillet l'an dernier. Zut.

Pour changer le rythme de l'agreg, Flûtine et moi avons décidé d'aller voir des spectacles fréquemment, et je suis ravie d'avoir déjà quelques places en réserve... Je vous dira lesquelles progressivement. Na !

 

Globalia

A part ça, je fais de la littérature buissonnière avant de me coucher. Je lis une contre-utopie, Globalia de Jean-Pierre Rufin. J'avais dans l'idée l'an dernier de la faire lire en lecture complémentaire mais c'est trop long. Dommage, car ce n'est pas mal du tout.

Vendredi soir, pour évacuer mes deux journées intenses de cours, je suis allée au cinéma avec Pumpkin. Nous avons vu RIF, grâce à Ed qui m'avait donné deux places gratuites. Autant le dire tout de suite, ce film est d'une platitude absolue, ne décolle jamais et nous n'avons pas su pourquoi il avait été tourné. Pourtant, ça nous a amusées de voir un navet.

 

RIF

Sinon, j'ai décidé d'accepter l'offre de Free qui a racheté Alice et de passer à la freebox version 5. J'aurai peut-être moins de bugs du modem. C'est étrange, d'ailleurs, comme il se déconnecte de façon intempestive toutes les dix minutes quand Flûtine est là. Je sais qu'elle a de l'électricité, voire du magnétisme dans les mains, mais c'est troublant. A chaque fois qu'elle repart, je n'ai plus un seul bug...

Là, il pleut et le noirot s'est couché le long de l'ordi, près de moi. Il cache son nez sous mon bras. J'ai mal à la tête (la migraine trainait depuis jeudi, la voici). Mais je vais préparer quand même mon agenda pour avoir l'esprit tranquille.

6 janvier 2012

C'était quoi ce tunnel ?

J'aimerais voir un peu la lumière, après cette semaine épuisante, alors que nous venons de reprendre...

Les angoisses de l'agreg + des secondes amorphes qui freinent des quatre fers + des agacements contre les élèves et les collègues + un rythme de dingue + une commission éducative + un conseil d'enseignement tendu comme un string (spéciale dédicace aux expressions d'Emy) + l'absence de Flûtine + des nuits trop courtes car agitées (impossible de m'endormir tôt étant épuisée) = mauvaise semaine.

Je ne sais même pas par quoi commencer mon développement. Dois-je développer, d'ailleurs ? Je pourrais aussi vous épargner mes jérémiades, et parler plutôt de ma galette de l'amitié pour Asa et Tinette hier soir, pendant une séance de travail sur Rabelais (prions ensemble : "De l'écrit Rabelais sera banni !", on répète et on enchaine, au fond), qui était délicieuse !

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Ndlr : c'était une galette des rois aux pommes.

Ou encore de l'album de Carmen Maria Vega que je me suis commandé d'occasion et qui m'amuse beaucoup. Ou bien des DVD que j'avais commandés à prix cassés sur Cdiscoucou, et ils m'ont envoyé à la place un adaptateur TNT dont je n'ai que faire. Et de la complète de Six feet under que j'ai méchamment entamée.

Ou bien de la délicate attention de ma copine collègue d'anglais toute marrante, MissR, qui m'a rapporté du Saint-Nectaire et du bleu d'Auvergne de la susdite région, comme ça, pour le plaisir de m'en offrir. Ce qui est amusant car, de mon côté, je lui avais trouvé un roman d'Orhan Pamuk dont elle raffole. Sans que l'on se dise rien, on s'est fait de petits cadeaux. J'adore.

Ou encore de ma remise en question concernant ma notation : il y avait longtemps que je n'avais pas réfléchi à cela, et l'échange de copies avec Asa a permis que l'on parle de cette question hyper délicate ensemble. Je pense que je suis trop axée sur le négatif dans les copies, et trop exigeante face à la langue. Tout cela est à nuancer, énormément. Mais je suis contente de vouloir m'oxygéner, changer, évoluer dans mon métier -encore. Pourvu que cela dure...

Sinon, là, je me fais un revival en écoutant Rod Stewart (oui, je sais...); j'ai lu en littérature buissonnière Il avait plu tout le dimanche de Delerm avant de l'offrir à Tinette; et j'ai écouté Flûtine à la flûte traversière sur une démo ancienne, et je me suis gonflée de fierté.

Et puis demain, je pars la rejoindre et je ne reviendrai que mardi avec elle. J'ai demandé ma journée parce que quelque chose d'important aura lieu lundi pour Flûtine, et je voulais être là pour ce moment. Je n'abuse jamais des "raisons personnelles", alors là, oui, sans scrupule, je pars. Avec dans ma besace, Rabelais, des copies, et du vin blanc à tomber par terre... d'extase.

Et j'irai chez le coiffeur m'alléger la tête ! Y'a du boulot, j'vous jure...

15 juin 2012

Back to Bac

Deux migraines ont eu raison de moi en six jours. Je guette les rechutes, je gère tant bien que mal les agressions diverses qui pourraient me faire à nouveau basculer vers une crise (mon conseil d'enseignement a été de celles-là...). Aliments, bruits, odeurs, luminosité : tout est référencé, classé, mais sans succès.

Je ne sais si ce sont mes démarches solitaires en banque qui me font cet effet, ou bien la fin de l'année. Comme je fuis les chiffres, et surtout ceux liés aux finances, chaque rendez-vous en agence bancaire me désarçonne :  quand on me demande si j'ai des questions, c'est le black out. Je me repose sur S. qui m'aide à clarifier tout cela, mais je cherche encore mon "bonheur". Pas grave, je suis tout à fait dans les temps, j'ai un dossier fort simple et fort sain d'après ce que je vois. Je vais démarcher dans deux autres banques, et je ferai mon choix.

Sinon, la fin d'année est aussi étrange que toutes les fins d'année. Je pensais échapper au Bac, et puis non : hier, en arrivant au lycée pour le conseil d'enseignement (pour ceux qui n'ont pas la tête dans le casier, c'est un rdv entre profs de la même matière, qui permet de répartir les classes entre nous pour l'an prochain ou de discuter pédagogie -ah, ah), j'ai découvert une convocation urgente pour le Bac. Seule consolation : le lycée est vraiment très près de chez moi, c'est même celui où j'ai effectué mon année de stage (mauvais souvenir). Bilan : j'aurai 58 candidats à l'oral, et 60 copies à corriger en une semaine. L'adjointe m'a dit : "Mais c'est tout à fait faisable : vous en corrigez plus en moins de temps, habituellement !" J'ai eu un léger sourire en coin, un petit silence puis, avec un geste de la main partant du menton jusqu'au ventre, j'ai dit : "J'intériorise ma joie, là." Piquée au vif mais restant en apparence très cordiale, elle m'a rétorquée que je le faisais très bien. J'ai acquiescé.

Pour ce qui est de l'an prochain, j'aurai finalement encore deux secondes (je me suis gentiment "sacrifiée" pour une collègue qui m'avait poignardée dans le dos il y a environ trois mois, et qui a été scotchée que je le fasse : je n'ai pas tendu l'autre joue pour que l'on me frappe, j'ai plutôt voulu enterrer la hache de guerre) et une première S d'accompagnement (pour les élèves passés de justesse, qui auront du tutorat). J'ajoute à cela un groupe "littérature et société" et de l'ECJS. Comme je serai sur deux classes avec des équipes qui me plaisent bien (dont ma collègue d'HG très tendance et super sympa, que je baptise ici Hype). Je ne m'en sors pas si mal. Et le mail reçu ce matin de la coordo à qui j'ai rendu cet immense service me prouve bien que j'ai eu raison d'être "généreuse" : cela ne me coûte pas grand-chose, finalement, et je me sens sereine de l'avoir fait. Elle regrette qu'il y ait tant d'individualisme dans l'équipe, et s'étonne encore que j'aie été la seule à faire un effort... Pour ma part, il n'y a plus trop d'étonnement, hélas.

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Pour finir cette entrée, je vais enfin vous parler de l'expo Degas. Flûtine avait très envie de la voir, et j'étais curieuse aussi. Suivre le fil des esquisses, des inspirations du peintre était intéressant à voir, mais Degas ne provoque pas d'émotion particulière chez moi. Je regarde ses toiles en curieuse, pas en passionnée. Je n'ai aucun soulèvement de joie, pas d'exaltation. En fait, au cours de l'expo, j'ai eu deux grands moments sur des toiles... de Gervex et Bonnard. Il s'agit de Rolla et Femme assoupie sur un lit, dont j'avais déjà parlé ici. Aucun regret d'avoir vu cette expo, vraiment, d'autant que j'ai découvert un aspect de Degas que j'ignorais (plus sombre et audacieux que ses toiles de danse), et pourtant pas de souvenir marquant, en dehors de deux peintures qui n'étaient pas de lui...

26 août 2012

Un Chesterfield, ça habille

J'ai eu envie d'écouter Texas en rentrant de mon jogging, sans trop savoir pourquoi. Il faut dire que les cd de ma dernière colonne à repeindre sont parterre, et que l'album en question dominait une pile.

Ma journée de dimanche a été douce : j'ai passé une première couche de peinture Ripolin "écorce" sur mes derniers meubles à éclaircir; j'ai déjeuné frugalement; j'ai terminé la lecture d'un roman de Pascal Garnier, L'A26; je me suis endormie ensuite sur mon canapé tout beau tout neuf; j'ai passé la deuxième couche de peinture et je suis allée courir en forêt.

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Là, le riz cuit, et je préparerai ensuite les crevettes au shoyu et à la sauce soja.

Alors, il est vrai que les finances vont s'avérer difficiles dans les prochains mois, mais je me sens vraiment habiter ce lieu et cela réduit mes angoisses.

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Un petit mot du roman de Garnier, quand même (mes lectures estivales n'ont guère été évoquées dans ce chambardement) : j'ai pensé aux films dans lesquels Yolande Moreau joue, non pas parce que l'un des personnages porte son prénom, mais parce qu'on en dirait une version noire, sombre, sanglante. Il y a un malaise et pourtant le roman se lit aisément. On semble au coeur du désespoir, du vide, de la folie qui prend le dessus -ou la conscience ? Un autre roman de Garnier me tente depuis longtemps : Lune captive dans un oeil mort. Quel titre, non ?

J'ai aussi terminé une biographie sur Virginia Woolf, et je meurs d'envie de relire les oeuvres de celle-ci avec un autre regard, mais je crains de ne toujours pas être au niveau pour les atteindre, les étreindre... Je les ai lus trop jeune, c'est sûr, mais rien ne garantit qu'une seconde lecture à quasi quarante ans se passerait mieux. Je me sens tellement proche de ce qu'elle voulait exprimer, et Proust comme modèle avec ça...

Sinon, je sais que je dois plonger dans la préparation de mes cours mais je recule cela à mercredi au moins : demain, un tour dans Paris pour deux trois bricoles à faire, et mardi j'irai au musée avec ma mère... Une première.

 

11 novembre 2012

Des vacances, vraiment (2)

"J'ai vu aussi l'autre expo du Grand Palais, "Bohêmes" : intéressante, surtout la partie sur le XIXème siècle avec une mise en scène assez juste (murs au papier déchiré, par exemple). Et j'ai enfin vu en vrai la toile de Georges de la Tour, avec le jeune homme qui se fait joliment trousser par "La diseuse de bonne aventure".

(Ma note sera à continuer mais Ed s'est levée depuis le début de ma rédaction à 9h, et je dois me préparer avant d'aller voir "Dans la maison" d'Ozon cet aprèm et il faudra aussi que je vous parle de Melody Gardot, de L'Avare et de Racine par la Racine... Teasing !)"

Je reprends donc le fil de ce que je disais il y a quelques jours.

Ed et moi sommes allées voir le dernier film d'Ozon, Dans la maison. Il est difficile de ne pas trop en dire, mais voici le pitch : Luchini (génial, évidemment) interprète un prof de lettres marié à une galeriste d'art contemporain (Kristin Scott-Thomas, un délice) et mène sa vie de prof sans grand enthousiasme, jusqu'au jour où un nouvel élève de seconde s'avère être un potentiel futur écrivain. Un échange se crée entre eux, qui tourne parfois au malsain car la réalité rencontre la fiction, et la fiction repose sur la réalité...

Ozon

Le film lui-même s'interroge et nous interroge sur ces tiroirs imbriqués, et sur l'inspiration artistique "réaliste". Jusqu'au dix dernières minutes, j'étais totalement "dans" le film : et puis tout s'accélère, et on y croit de moins en moins... ce qui semble être la volonté d'Ozon : où le vrai ? où est le réel ? cette fin est-elle vraiment la fin ?

Outre ce rapport ambigu entre le prof et l'élève (les adolescents sont tout aussi excellents dans leurs rôles), il y a des passages très drôles, surtout quand on est dans le milieu éducatif (les premières minutes du film sont grandioses). C'est donc un film à voir, et à revoir, je pense. Y a-t-il des gens dans la salle qui veulent en parler ?

Sinon, je suis allée deux fois au théâtre  : l'une pour voir une mise en scène de L'Avare de Molière pour jeune public (au théâtre Michel), et l'autre une présentation drôle et enlevée des onze tragédies de Racine (créée au festival d'Avignon en 2010, et qui tourne depuis), Racine par la Racine. Pour l'une comme pour l'autre, je vous suggère d'y aller : c'est bien fait, c'est drôle, c'est énergique; ce n'est ni pompeux ni docte et c'est pourtant intelligent. L'Avare s'adresse tout autant aux adultes qu'aux adolescents (il y a de véritables trouvailles côté mise en scène).

Enfin, pompon sur le cake, Flûtine et moi avons vu Melody Gardot à l'Olympia lundi dernier. Nous avions les places depuis six mois, presque incrédules. Le concert a été... comment dire ? au-delà de nos espérances, parfois trop intense pour Flûtine. Les musiciens qui accompagnent Gardot sont époustouflants, et la dame elle-même est sublime : sa voix, identique à celle des albums, est un véritable velours sur lequel on glisse; ses facilités vocales sont déroutantes; et physiquement, quelle grâce ! Quelle féminité "facile", au sens où celle-ci se dégage naturellement de Melody Gardot.

melody-gardot-photo-dl-michel-thomas

melody-gardot

Telle que nous l'avons vue

(Photo de M. Thomas)

 Elle était très touchante de ne pas vouloir quitter la scène de l'Olympia car elle était là, à Paris, heureuse et épanouie. Le concert a duré presque deux heures trente, et après trois rappels, la dame est sortie comme une fée de scène, s'appuyant légèrement sur sa canne, et ses talons sans fin...

Et demain soir je vais à un concert seule, alors que j'ai deux places... La vie est mal faite, parfois : c'est si bon de partager ces moments-là.
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