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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
22 novembre 2011

Ma vie aux épices

Samedi, j'avais concours blanc de didactique. Cela signifie plancher sept heures d'affilée. J'y suis allée non pas pour quémander une note qui me rassurerait, mais pour me rassurer en parvenant une troisième fois d'affilée à finir une copie dans cette matière, sans honte. J'ai rempli mon contrat : j'ai choisi un corpus sur le théâtre, contenant cinq textes; j'ai rendu 14 pages et, même si l'ensemble est assez plan-plan, j'ai fait ce que l'on attendait de moi j'attendais de moi. En revanche, ce type d'exercice épuise plusieurs jours d'affilée. (Et après, folle que je suis, je suis allée donner un cours particulier de niveau première...)

Nous avons peu bougé ce week-end, du coup. Peu importe : le lycée demande beaucoup de travail en ce moment, étant donné que les conseils de classe approchent à grands pas.

Et puis j'ai reçu trois rapports d'incidents en deux jours sur "ma" classe, dont un grave : une élève, plutôt calme, amorphe habituellement, a eu une crise de délire en plein cours. Je pèse mes mots : il s'agissait vraiment d'un délire psychotique. Les élèves étaient terrifiés, parait-il, et ma collègue a beaucoup de mal à s'en remettre. C'était violent et dangereux, mais personne n'a été blessé.

J'exerce un métier plutôt risqué, finalement.

Violence-a-l-ecole

Donc aujourd'hui, mise au point, heure de vie de classe, gestion -comme je peux- de tous ces rapports. Ce soir, trois tas de copies m'attendent, mais je ne suis pas certaine d'enchainer vaillamment...

J'ai des velléités de correction, disons. Des envies de sorties dans Paris, de shopping un peu pour renouveler mes pantalons et mes pulls (car mesdames, messieurs, j'ai encore perdu un kilo environ, ce qui amène notre compte à... ROULEMENTS DE TAMBOUR... 22 kilos de perdus !), de restaurant, de soirées avec des amis (mais beaucoup ne sont pas sur la région parisienne et se reconnaitront, pfff).

pain

J'ai aussi fait la première vraie soupe de ma vie (on ne rit pas, au fond de la salle !) et un délicieux pain d'épices hier soir.

A part ça, je suis encore et toujours très amoureuse.

 

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30 novembre 2011

Et c'est le temps qui court...

Je n'ai pas forcément le sensation de courir, mais force est de constater que le temps file, que je m'active, et que je ne passe pas beaucoup de temps derrière l'écran, sauf pour travailler...

Encore hier soir, j'ai improvisé, très inspirée, une présentation musicale en complément du cours sur le théâtre. Ce matin, les élèves ont donc entendu pour la première fois Juliette et les Rita Mitsouko. J'étais contente de moi, mais cela m'a pris une partie de la soirée. Ils ont aussi visionné la pièce de Sarraute, Pour un oui ou pour un non, avec Dussolier et Trintignant. Je n'ai peur de rien, vous voyez...

Sinon, je suis encore malade, et cela commence à m'agacer : je suis un roc, que diable ! Un roc qui tousse et a la voix fragile...

A part ça, Flûtine est repartie aujourd'hui, et après quasiment deux mois de vie commune, ça fait tout drôle... Heureusement, elle va revenir vite.
Nous sommes allées dimanche voir l'exposition Fra angelico au musée Jacquemart-André. J'avais pris des billets coupe-file, mais cela n'a pas suffi : il y avait vraiment trop de monde, et faire la queue devant chaque tableau empêche de s'y plonger. Moi qui adore la grâce des peintures de Fra Angelico, je n'en ai pas retenu grand-chose, hélas. D'autant plus qu'il y avait énormément de toiles... d'autres peintres. Je me doutais de cette astuce, pourtant je trouve toujours malhonnête de ne pas l'annoncer clairement (surtout avec des entrées à 10,50€ en promotion à la Keufna...).

Uccello st georges dragon

Uccelo, Saint Georges et le dragon

J'ai maintenant très très envie de voir  l'expo du musée d'Orsay sur Wilde et les pré-raphaëlites. Vivement les vacances...

27 décembre 2011

Une bouffée de fromage ?

Soirée raclette entre amies hier soir... Asa, Tinette, Dolly, Flûtine et moi. C'était plein de vie, ça pétillait ! Et c'est bon dans cette grisaille ambiante...

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Il faudra aussi que je vous cause de la lesbienne invisible, de Fred Tousch, de Chanson Plus Bifluorée, et puis, et puis, et puis...

J'ai aussi des angoisses, et cela m'embête.

 

26 mars 2012

Pastéis de nata

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Après un voyage en car de vingt-six heures, trois nuits de neuf heures, quelques larmes, deux spectacles, et des plats de légumes réconfortants, je reviens un peu par ici. Inutile de dire que rater l'admissibilité n'était pas dans mes projets. Le plus dur, c'est qu'Asa l'a eue. Je suis traversée par mille pensées et sentiments contradictoires, que je tâche d'assumer pour ne pas les garder en moi et qu'ils pourrissent sur pied...

Pour l'instant, je n'ai guère envie d'en dire plus : l'ensemble manque de clarté. Disons que je dois essayer d'oublier les gens autour et les opinions que je leur attribue sur moi, pour me recentrer sur moi-même. Le retour au lycée cette semaine me fait peur, en fait. Je me sens fragilisée.

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A part ça, le voyage sur Lisbonne s'est bien passé : pas d'incidents graves, pas de pertes humaines, rien de catastrophique. Nos quarante-deux adolescents étaient majoritairement très bien, hormis quelques exceptions, ce qui est naturel. Les journées étaient chargées côté profs, et nous étions bien fatigués après ces quelques jours sous le soleil portugais, mais cela en valait la peine. J'ai beaucoup aimé la ville et ses environs. Le style manuélin est splendide. Et j'ai évidemment goûté aux pâtisseries fameuses de Belém.

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Demain, je retournerai en cours avec le coeur lourd de beaucoup de choses : l'agreg ratée, le retour de Flûtine chez elle, un kilo pris au Portugal, la crainte de devoir affronter les abrutis de service...

En attendant, donc, je vais préparer mes cours, et poursuivre ma liste de projets divers et variés pour les mois à venir.

 

10 juillet 2012

Le vide et le plein

Comme à chaque fin d'année scolaire, et en particulier pour celle-ci, j'ai des angoisses. Les activités multiples, la gestion des problèmes en tout genre, l'activité intellectuelle (agreg et cours), les relations humaines (professionnelles, amoureuses, amicales) retombent comme un soufflé, d'un coup. La fatigue me tombe dessus, aussi, mais j'ai du mal à récupérer rapidement.

De plus, je sais que ces vacances seront déterminantes puisque je vais déménager, et donc changer de vie. Une sorte de grand vide, totalement empli. Oui, je sais, c'est paradoxal.

J'ai en plus dans la tête des idées bien floues pour la rentrée et les cours de l'an prochain. J'ai même fait un cauchemar de fin août (les élèves ne m'écoutaient ni ne m'obéissaient, c'était la révolution dans ma classe) il y a deux nuits. Il faut que je me détende, docteur.

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A part ça, j'ai acheté ma peinture (titane et forge, j'ai hâte de m'y mettre) et trouvé deux bureaux (un simple mais splendide pour Flûtine, un d'angle en métal et verre pour moi) bien bradés. Sachant que je rêve d'un grand Chesterfield marron vieilli dans le salon, il faut bien que j'économise quelque part. J'ai aussi repéré un clic-clac pas mal du tout pour la chambre d'amis. J'ai investi dans un VTC Gitane d'occasion, qui est à la révision, là.

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Si je résume, j'ai la tête à ma nouvelle vie, et cela est à la fois excitant et tétanisant.

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15 juillet 2012

Fridigolère : adj. Etre très organisé, presque à l'excès.

Voilà, la voiture est quasi prête pour le départ de demain matin : le porte-vélos tout neuf (acheté moitié prix sur le goodcoin) a été installé sans que je m'y coince les doigts; les affaires de camping sont dans le coffre; ma valise est en stand by car je dois repasser. J'irai rejoindre Flûtine et son vélo dans le Berry, et nous repartirons pour sa ville, où il semble faire beau -ce qui relève du miracle à l'heure où à Paris nous rêvons de chocolat chaud, soupe ou autre plat d'hiver.

Puis, dans la semaine, direction Avignon. Ce sera une première pour moi. Nous camperons en dehors de la ville, car tout est archi complet. Nous rejoindrons chaque jour le festival à vélo. Et puis je reviendrai ici vers le 25, dans l'attente de la signature définitive de l'appartement (je suis au taquet, je ne vous dis pas !). Ensuite, ce sera encartonnage, peinture, déménagement, emménagement.

Cette nuit, la première depuis plus d'une semaine, j'ai réussi à dormir huit heures, et à me lever après 7h du matin. Un exploit en soi. Je pense que je ne vais pas prendre mon ordi pendant ce court séjour pour tenter de déconnecter un peu. Je pense encore trop au boulot, et je pourrais être tentée de travailler...

A part ça, j'ai repris le running et je sais que je peux tenir environ 25mn. J'en ressens les bienfaits, comme si par la transpiration j'éliminais tout le mauvais. Pas seulement les toxines, quoi.

J'ai pas mal réfléchi à mon histoire de canapé superbe, et je vais certainement descendre en gamme : j'ai trouvé deux sites qui vendent des chesterfields en croûte de cuir et non en cuir pleine fleur, ce qui permet de gagner... 50% sur celui de Maisons du monde. Il faut savoir être un tant soit peu raisonnable, quand même. D'autant qu'il me reste à acheter les fauteuils de bureau repérés chez mon amikea, et qu'ils ne sont jamais soldés. Pfff.

Bon, le repassage m'appelle, et même si je n'ai pas envie de lui répondre, je vais m'en débarrasser.

repassage geluck

 

 

12 octobre 2012

Piflouter : tenir le cap malgré la fatigue.

Il faut bien reconnaître que je suis, en quelque sorte, noyée. J'ai aussi peu de temps qu'à l'époque où je préparais sérieusement l'agreg. C'est donc du grand n'importe quoi.

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Dès que débute mon mardi, je suis en apnée jusqu'au vendredi 11h. Et cette semaine, mon mardi a commencé à 6h (rien que de très normal) et terminé à 22h puisque je devais aller à une présentation d'un projet théâtral auquel je fais participer mes élèves de seconde (ceux qui sont choupinoux et que nous gérons Hype et moi en tant que profs principales). Autant dire qu'une journée de seize heures, ça use d'entrée de jeu. Enfin couchée, j'ai compris que j'allais retourner au lycée seulement huit heures après...  Je devrais songer à m'installer une tente ou un sac de couchage sur place, peut-être.

Le reste de la semaine semblait moins chargé, et pourtant. Huit heures de cours hier, dont quatre heures de secondes le matin, cela vous impose d'être un sportif de haut niveau pour tenir le choc. Plus sérieusement, la contrainte physique et l'énergie que demandent nos cours me sidèrent toujours. Et on n'a même pas le temps de s'amuser un peu avec les collègues que l'on aime bien en salle des profs : peu de place à la détente, hélas, et nous ne parlons que travail...

Porsche

Au milieu de tout cela, j'ai décidé de changer de voiture pendant que la mienne a encore un brin de valeur : ma Ford est trop spacieuse pour moi seule, et très honnêtement, je m'ennuie avec sa motorisation. Je cherche donc à vendre celle-ci, et à me trouver une Twingo dynamique et économique d'occasion (vous vous attendiez à une Porsche ?). Même une Fiat 500 avec plus de 50000km est trop loin de mon budget, c'est dire.

Puisque nous parlons voiture, j'ai débuté ma journée de ce matin avec un magnifique PV de 90€ attrapé à 7h10 : pour éviter une attente de vingt minutes afin de passer un rond-point outrageusement mal fait, j'ai emprunté, comme un tiers des conducteurs du coin au moins, un raccourci. Il s'agit d'une rue à double sens, avec une voie bus. Au bout de deux cents mètres, je vois les girophares, trop tard (comme un nombre considérable d'autres conducteurs ensuite).

Le gentil policier me demande si je sais pourquoi je suis contrôlée. Je prends mon air le plus innocent et ahuri (à cette heure-là, je suis encore plus au point que d'habitude) et je glisse un timide : "A cause des travaux ?" Que nenni, évidemment. Normalement, j'aurais dû avoir un retrait de quatre points et 180€ d'amende. Je n'ai eu "que" 90€ à payer. Je n'ai quand même pas remercié le policier qui m'a verbalisée, hein. Mon talent de comédienne, en revanche, me vaudrait parfois quelque récompense.

Pendant que ce monsieur remplissait laborieusement mon PV (20mn pour le faire...), je m'impatientais. Oui, parce que le pire dans tout cela, c'est que malgré mes finances peu reluisantes, je ne pensais qu'à une chose : je vais être en retard au lycée. Je me demande si ce dévouement n'est pas un peu grave, quand même.  J'ai même prévenu Miss R au cas où, mais je suis arrivée au lycée deux minutes avant la sonnerie fatale, me précipitant à la photocopieuse -comme s'il en allait de ma vie que les premières aient un corrigé la veille de leur DST de type bac. (Car oui, j'y retourne demain quatre heures, pour surveiller mes louveteaux)

J'y ai croisé Asa, qui opère un jeu très adolescent avec moi depuis quelques jours : elle m'ignore, comme si j'étais transparente. Mercredi midi, elle n'a pas eu d'autre choix que de manger en face de moi à la cantine. Pendant tout le repas, elle ne m'a pas parlé ni regardée et a ostensiblement évoqué le sujet qui nous oppose : l'aménagement de la salle des profs. Je n'ai rien répondu, j'ai testé mes résistances. Ce qui m'agace le plus, c'est que son mépris m'atteigne. Auparavant, j'aurais royalement ignoré cette attitude. Mais avant quoi, me direz-vous ?

Avant que l'amour ne m'adoucisse, sans doute.

En bref, son attitude me chiffonne, et j'ai deux alternatives : soit continuer à faire sembler d'ignorer son mépris et sa colère; soit la prendre entre quatre yeux et lui demander directement pourquoi elle me fait la tête. Seul souci : elle va nier totalement et me dire que je me fais des idées, que tout va bien, blablabla. Pfffff, pourquoi est-ce que je perds du temps à ces gamineries ?

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Mon robin qui me fait Robine (à gauche)

Et puis cela n'a rien à voir, mais je voulais quand même évoquer ici ma reprise du tir. J'en suis à deux entrainements seulement, et j'y prends du plaisir malgré un manque d'endurance certain. Tirer des branches d'une puissance de 32 livres, c'est bien beau, mais je ne passe pas actuellement le cap des quarante flèches par séance. Il n'empêche que j'ai de beaux restes, puisque j'ai fait "un robin" : j'ai éclaté une flèche sur une tirée précédemment, au même endroit. Du coup, les gens présents dans le gymnase m'ont baptisée "Robine". J'ai trouvé cela plutôt sympa.
Quant à leur regard, je vois bien dans celui-ci que j'ai gardé une certaine aisance. On m'a déjà proposé d'aller tirer avec les équipes et les compétiteurs... Comment ? Je me flatte ? Ah, vous croyez ?

25 mars 2013

On reprend du collier

En attendant la livraison de mon nouveau frigidaire aérodynamique, quelques nouvelles encore fraîches.

Je viens d'achever la correction d'un commentaire sur un texte d'Aragon, j'ai amorti le choc avec les cours de seconde, le soleil brille, et le noirot est à nouveau en forme.

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Mon week-end a encore été fort savoureux, puisque nous avons profité de nos journées et que j'ai quand même travaillé quelque peu. Samedi, balade dans Paris avec une séance ciné annulée, donc vadrouillage du côté de Réaumur, déjeuner dans un restau italien pas piqué des vers, minuscules achats dans les boutiques d'accessoires de cuisine. Le soir, fin de correction des copies (avec perles en cadeau à la fin de ce post, c'est mieux que Bonux). Le dimanche ? Quel dimanche ? Il s'est déroulé si vite que je n'ai rien vu ! Mais il s'est surtout achevé sur un booking de voyage pour les prochaines vacances... Le soir, Cally nous a préparé une délicieuse tarte poireaux/saumon/crevettes pour recycler au maximum les produits de mon frigidaire.

A part ça, je ne m'en sors pas avec "la vieille" (Sévigné) comme la surnomme Cally : les notes sont en grand nombre, n'éclairent pas forcément le texte, et je navigue à vue sans bien tout comprendre (l'écriture épistolaire était très codifiée au XVIIème siècle). Je me suis mise à douter quant à ma capacité à repasser l'agreg, c'est dire.

Bien évidemment, je n'ai guère envie de reprendre demain les cours, surtout avec les secondes. Je sens que ce troisième trimestre va être difficile sur bien des plans. Ou alors je m'inquiète trop.

Pour se détendre (?), le collier promis sur mes copies de S :

* il s'appuis sur le réel et le transpassent
* les actions entreprises sont vraissemblables (sortir avec un femme par exemple est réel et vrai)
* il est devenu assez dur dans sa tête
* au plus près de cette ligne on trouve un blabla peu intéressant
* c'est donc très mal organisé (ben oui, Aragon est connu pour ça et pour ne pas être intéressant)
* une atmosphère de doute et de raisonnements non finis
* il aurait aimé qu'elle soit un peu bruni (commentaire en marge : "Carla ?")
* la seconde proposition ressemble à un épiphonème (non, non, l'élève n'a pas été aidée : je n'emploie jamais ce terme technique, mais elle, si)
* dépressiatifs
* que les cheveux de la femme ait les cheveux plus beaux
* cette dérivation (commentaire : "Nous ne sommes pas en mathématiques")
* la vérédité (= la véracité)

Quant au bac blanc, ce fut... le festival le dernier jour des oraux :

* un apologue est un texte écrit pour une personne morte
* Montaigne est parti en Amérique pour fuir la guerre
* 1870, c'est la première guerre mondiale
* la guerre est assez méchante / il aimait pas trop la guerre [Rimbaud] / la guerre, c'est dur donc il faut pas la faire
* Segalen est noir comme Césaire et il critique la France avec la négritude
* un pamphlet est une couverture
* elle ne doit faire aucune escarpade
* en 1963, on écoute Mozart, de l'opéra, des choses calmes
* Césaire critique ce qu'on fait en Amérique et la négritude c'est plein de violence
* Césaire est un philosophe des Lumières
* le symbolisme, c'est quelque chose qui reste en littérature
* un inceste sur son beau-fils, c'est pas très commode [Phèdre chez Racine]

16 juin 2014

Derrière les cartons, il y a...

Il y a bien sûr eu le déménagement, et donc un (court) laps de temps sans internet. Surtout, les cartons, encore vaillants, eux, ont occupé la place. L'administratif domine encore, et le bac est bel et bien là à son tour.

Ceci explique donc cela.

Passés ces différents tracas et ces incontournables obligations, je dois dire que je me sens parfaitement bien dans ce nouveau nid, perchée face à Paris : quand je lève la tête de mon bureau, la dame de fer me salue, avec la tour Montparnasse qui lui tient compagnie.

Je gagne environ quarante-cinq minutes (!) de sommeil en plus le matin, et comble du luxe, je me fais surprendre en arrivant au lycée en maximum quinze minutes au lieu de... quarante-cinq, voire cinquante minutes auparavant. Certes, surveiller les épreuves du bac n'est pas une sinécure, surtout quand on doit gérer des soucis d'organisation latents de l'adminitration; certes la centaine de copies de terminale L qui me tend les bras ne me réjouit guère; certes nous sommes exangues par ce déménagement; mais quelle récompense et quelle satisfaction de voir sa jolie vie se simplifier encore ! 

Le vrai luxe est là, je crois : dans la simplicité. Je reste donc contemplative, et je me mets à rêver de sorties parisiennes pour rattraper ces semaines de tunnel (j'ai raté Matthethorpe et je m'en veux terriblement), pour parachever ce doux bonheur.

En attendant, je relis Lorenzaccio par crainte d'avoir un sujet en TL sur cette oeuvre, et par souci de maîtrise de la pièce. Je continue à ranger mon farfouillis dans les cartons. Je cherche les bibliothèques de mes rêves. Et je m'occupe au mieux de Cally et moi, car l'essentiel est là.

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30 janvier 2014

La vie des lettres et la vraie vie

La première étape est passée, ouf ! J'ai rempli mon contrat : deux copies terminées, sans honte et sans regrets (mais avec plein de doutes, évidemment).

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En didactique, le pire est arrivé : la poésie engagée, du XVIème au XXème (Du Bellay, D'Aubigné, Hugo, Aragon). J'ai souri de tant de difficultés, et j'ai attaqué vaillamment les textes. En dissertation sur auteurs, je redoutais Eluard, extrêmement glissant. Nous avons eu la marquise de Sévigné. J'ai souri, parce qu'au final, je l'aime bien cette vieille peau démesurée. C'est cette épreuve qui me taraude un peu : j'ai rendu deux copies doubles seulement, alors que mon plan me semble pas mal, que j'ai inséré trente citations et que j'ai tenté de tout expliciter (mon défaut est d'être trop synthétique). Je ne sais si cela pourrait me pénaliser fortement.

En tout cas, le sort en est jeté. Il faudra attendre mi mars au moins pour savoir ce que mes productions ont donné. D'ici-là, et dès samedi, je retourne en cours à la fac.

Pour l'instant, la pression n'est pas encore retombée, et la vraie fatigue se fait attendre. Je me suis sentie comme électrique sur mon tréteau d'artiste devant les secondes, à 8h ce matin. Et malgré une sortie scolaire au théâtre déprimante cet après-midi, je suis encore debout. Je crains la chute... Si chute il y a.

Mais je relativise énormément, en regard de ce que quelqu'un que j'aime beaucoup vit depuis la semaine dernière : une (très ?) mauvaise nouvelle côté santé. Punaise, la vraie vie fait mal, aussi.

7 février 2014

"Les petits justes" (Eluard)

En une semaine, j'aurais eu beaucoup de choses à exprimer ici. Mais cet espace de liberté, je le restreins et je m'auto-censure. Non pas que je veuille donner raison à certains collègues, mais j'ai sans doute mieux à faire que d'exprimer mes déceptions récentes, et ma perplexité. Je n'ai pas non plus à me justifier sur certains positionnements, ni ici, ni ailleurs. J'ai juste du mal à comprendre que l'on réduise le monde de façon manichéenne à "ceux qui sont dans le juste", et "ceux qui sont contre".

Alors je vais vous parler de mes récentes sorties, plutôt.

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Tout d'abord, l'exposition Cartier au Grand Palais. Honnêtement, j'y suis allée parce que j'ai la carte Sésame mais je n'étais pas particulièrement emballée. Beaucoup de monde se pressait autour des vitrines, souvent inaccessibles. Passé cet agacement premier, je me suis progressivement prise au jeu : les bijoux, quoique parfois datés, voire surannés, sont splendides. Sur le plan technique et artisanal, ce sont des merveilles. Et puis l'exposition a un côté glamour qui lui confère un certain charme. J'ai été aussi bêtement touchée de voir l'épée d'académicien de Cocteau. Enfin, la scénographie lumineuse est splendide (projection de bijoux superposés au plafond et sur les murs).

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Dans la foulée, puisqu'il s'agissait de se détendre un peu après l'agreg, nous avons vu YSL au cinéma. Ce n'est pas le film du siècle, mais j'aime décidément beaucoup Guillaume Gallienne : il est méconnaissable après son propre film, Les garçons et Guillaume, à table !. Le côté obscur et fragile d'YSL est souvent une découverte, mais je suis curieuse de voir l'autre version filmique de sa vie, qui paraitra dans quelques mois : c'est celle qui n'a pas été cautionnée par Pierre Bergé...

Sinon, la fatigue de l'agreg m'est tombée dessus à partir du vendredi soir, et j'ai du mal à m'en remettre. Il faut dire que le lever à 5h50 tous les matins n'arrange rien, ainsi que les cours à la fac repris dès le samedi.
Avec du recul, je n'ai toujours pas de regrets concernant mes copies : je n'aurais rien ajouté de mieux ou de pire, je crois. Alors il suffit d'attendre les résultats... deux mois.

En attendant, les relectures de la comparée sont au programme de mes prochaines semaines. Je commence par Nathalie Sarraute. Et bien sûr, je ne quitte pas les bancs de la fac, au cas où j'irais aux oraux, sait-on jamais...

10 juin 2012

Frappe avec ta tête

En fait, une méchante migraine qui trainait depuis lundi (grosse émotion de l'achat de l'appart) a eu raison de moi hier soir : après avoir revu l'expo Helmut Newton avec Miss R, j'ai atteint l'acmé de la crise, et dû renoncer à une sortie dans un pub avec une collègue de sangria et miss R. Pfff. Après son départ, j'ai dormi douze (!) heures d'affilée. Là, je traine encore un léger mal de tête, comme la queue d'une comète, mais ça n'a rien à voir avec hier soir. J'irai tout à l'heure courir un peu pour faire circuler le sang et évacuer les potentielles tensions.

J'ai aussi envie d'aller voir De rouille et d'os car il est joué en bas de chez moi, mais je ne pense pas que ce soit un film à aller voir seule. J'ai fini ce midi de regarder la saison 5 de How I met your mother : c'est sympa comme série, mais je n'ai pas autant ri qu'à l'époque de Friends. Je vais changer totalement de registre en passant à la dernière saison de Damages, dont Harry est devenu accro -grâce à moi.

Sinon, Flûtine m'a fait une surprise en m'envoyant l'album tant attendu de Camille, Ilo Veyou : je le voulais avant sa sortie, je l'ai terriblement voulu avant le concert, j'ai enragé de ne pas l'avoir après le concert. Voilà chose faite. J'ai aussi entendu récemment Claire Denamur sur Fip, et j'ai craqué en me l'offrant d'occasion sur Priceminister. Flûtine, quant à elle, se passe en boucle le dernier album d'Ariane Moffatt. Quel plaisir de vagabonder d'une chanson à l'autre, avec autant de facilité : où est l'époque où nous nous précipitions sur la chaîne hi-fi, pour enregistrer ce qui passait à la radio sur une cassette audio ? Le bouton pause était toujours bloqué pour pouvoir aller plus vite. Et nous priions pour que le présenteur donne les références du titre... Là, on lance Shazam, ou bien l'autoradio affiche les références. Au pire, on peut aller sur le site internet de la radio pour voir toute la programmation à la minute près. C'est peut-être pour toutes ces raisons que j'apprécie autant ce vagabondage musical ouvert à tous les vents. Mes élèves semblent souvent désabusés et tournent beaucoup autour des mêmes chanteurs, voire des mêmes titres, sans se rendre compte qu'ils ont accès à... tout, s'ils le veulent. Il y a de quoi s'y perdre et être blasé, sans doute.

J'y songe, à chaque emménagement, j'ai "baptisé" les nouveaux murs avec La Callas. Je ferai certainement la même chose dans le prochain...

Et puis cela n'a rien à voir, mais je m'amuse pas mal avec l'application photo Instagram. Des preuves ? En voici :

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19 juin 2012

Queen of stickers

Surveiller le bac me parait bien plus épuisant que de faire cours : on tourne, on vire, on guette, on colle des étiquettes, on agrafe parfois, mais aussi on lutte pour ne pas s'endormir en lisant (je vois à la tête de certains candidats perplexes qu'ils ne comprennent guère qu'on cherche encore à lire alors que les cours sont finis), on s'agace contre certains collègues qui ne se gênent pas pour prendre des pauses d'une heure trente, qui n'arrivent jamais, ou en retard : surveiller, c'est donc porter une loupe sur ce qui est déjà un microcosme, et l'on s'en passerait bien parfois.

Après deux jours complets à ce rythme (levée plus tôt car je fais partie de ces profs qui arrivent effectivement 25mn avant le début de l'épreuve de 8h tapantes), j'ai la tête un peu farcie. Je me sens fatiguée d'être restée statique. A l'idée aussi de faire passer 58 candidats à l'oral la semaine prochaine, je me noue un peu : j'ai l'impression que je vais imploser. Je ne parle même pas des soixante copies à venir (en série techno, donc loin du niveau d'écriture que j'ai connu ces deux dernières années au bac, dans des établissements assez huppés).

Mad-Men

A part ça, j'ai regardé la saison 1 de Mad men : je m'attendais à quelque chose de plus enlevé, voire de drôle, mais il y a une lourdeur étonnante dans cette série. Ce monde masculin dominant fait enrager, et la tourmente de ces hommes n'excuse pas grand-chose. Je ne sais pas si j'aurai envie de voir la suite. J'hésite aussi, car la mise en scène n'est pas fulgurante.
En revanche, j'ai eu la mauvaise idée de commencer la saison 3 de Damages, et comme je la trouve presque à la hauteur de la première, j'ai un problème : je dois délayer au maximum pour faire durer, tout en me précipitant pour voir la suite de chaque épisode. C'est infernal. (Et je reconnais que je trouve Glenn Close totalement séduisante)

Glenn-Close

Côté musical, j'écoute Camille et Claire Denamur actuellement. J'ai des envies de Nina Simone, je crois.

Et puis je continue à démarcher les banques pour mon crédit. Je pense me décider avant la fin de la semaine. Quel plaisir j'ai pris à envoyer mon préavis pour ma location...

 

2 juillet 2012

Zorro, Bernardo & consorts

zorro

J'ai fini les z'oraux vendredi avec des candidats apocalyptiques, qui ont atteint l'exorbitante et scandaleuse moyenne de 04 / 20 ce matin-là... Déphasée, je suis rentrée, j'ai déjeuné dans un état second et puis pendant que j'étais au téléphone avec Flûtine, quelqu'un a sonné à l'interphone. J'ai craint mon proprio qui débarque toujours sans prévenir. Puis j'ai entendu frapper à la porte quelques instants plus tard. Dans mon état, j'ai repensé aux cambrioleurs qui avaient agi de jour et j'ai commencé à vraiment m'inquiéter. Entre temps, j'avais raccroché, et Flûtine m'envoyait des sms que je ne lisais pas. Elle m'écrit "chuis là" : je comprends "ne t'inquiète pas, je suis là, près de toi en cas de besoin".

Je ne croyais pas si bien dire : Flûtine était vraiment là, derrière la porte ! Elle a débarqué par surprise. Voilà qui m'a permis d'illuminer ma semaine. Nous avons fait quelques sorties pour son boulot, dans des endroits improbables et sympathiques (des salles de concert dont je n'avais jamais entendu parlé); nous nous sommes reposées; nous avons profité du balcon car bientôt il sera trop tard...

Je crois aussi avoir choisi la peinture pour le salon et les deux bureaux. J'irai dimanche les acheter avec mon bénéfice de la brocante. Je me suis aussi offert la Rolls des blender, en promotion (ce qui vaut le coup étant donné le prix de départ), pour ma future super cuisine : un Kitchenaid artisan, rouge flamboyant.

Là, Flûtine est repartie depuis ce matin, et j'ai corrigé neuf copies de bac édifiantes : celles du sujet d'invention. Que passe-t-il par la tête des profs qui fabriquent les énoncés ? Il fallait écrire un poème (hum) sur l'adolescence (hum hum, alors qu'ils sont en plein dedans, c'est fort judicieux) et argumenter en vingt lignes environ pour expliquer ses choix. Ce fut grandiose...

Extraits :

  • "j'aurais aimé que vous les comprenâssent de façon plus claire, surtout que je ne comprend pas trop parfois ce que j'écris"
  • "c'est la chamade dans les artères de mon coeur"
  • "une caresse de fierté"
  • "les poils les plus aventuriers traverseront tout mon ventre pour s'installer dans cette zone humide et délicate de mon corps"
  • "la vie est trop courte pour être baffouée"
  • "on a beau être au Moyen-Age à nos jours les ressentis de cette période de vie sont les mêmes. Rimbaud nous en dit long et nous le catégorise également"
  • "lorsque vous lisez un roman vous ne retennez pas exactement toutes les lignes"
  • "devant penser à toutes ces choses moins drôle de la vie qui ne m'on jamais fait sourrire"
  • "avec une importance loin d'être nul"
  • "ces poèmes ainsi que le mien prouve la réalité de cette adolescence qui resteras éternelle"

Je vous laisse goûter et apprécier, car je me demande combien j'en aurai au final sur soixante copies...

8 septembre 2012

Il existe encore des contes de fée

Hier, j'ai vécu l'un de ces moments qui justifie tout le travail fourni, les coups de blues et les déprimes momentanées, qui dépasse les attentes et surprend, au bon moment.

baguette magique

Après mes cours du matin, une surveillante frappe à la porte et me demande si je suis bien Mme Virgibri. J'acquièsce. Soulagée, elle me dit que quelqu'un me cherche partout, c'est une maman.

Très vite, je réfléchis et me dis qu'il n'est pas possible que j'aie commis un impair en une journée de rentrée, quand même. Et j'aperçois la dame. Je la reconnais : c'est la mère de l'un de mes anciens élèves de seconde (en 2011-2012). Je l'avais rencontrée par deux fois à l'époque où j'avais son fils , et eu au téléphone. Atteinte d'un cancer, elle gérait ses enfants au mieux, car le père était "absent". Son fils, R., avait de mauvais résultats en seconde car son voeu de fin de troisième n'avait pas été respecté : il rêvait de faire un BEP comptabilité, et ses professeurs l'avaient poussé à aller en seconde "car il avait le niveau". Ce genre de logique me donne des boutons, mais je ne m'y attarderai pas.

Il était donc malheureux. Il attendait que l'année passe, sans avoir conscience qu'il fallait nous parler de ce projet, et surtout qu'il ne serait pas prioritaire en fin de seconde pour ce type d'orientation.

Sa mère avait donc bousculé un peu les choses en nous expliquant son projet. Dans l'urgence, nous avions pris contact avec l'établissement privé qu'il visait. Nous avions préparé le dossier, pris contact avec la CPE et j'y avais ajouté une lettre de recommandation pour cet élève calme, sérieux et triste en nos murs. J'avais bien précisé à sa mère que les chances de R. étaient très minces, pour ne pas lui donner de faux espoirs, mais elle y croyait. Elle m'avait fait comprendre à demi mots qu'elle voudrait voir son fils heureux avant de mourir, si elle ne survivait pas à son cancer...

Hier, donc, j'ai appris que le dossier de R. avait été choisi pour passer des tests d'entrée dans cette école. Il était tellement motivé qu'il en était sorti premier, alors que tous ses concurrents étaient des fils à papa... Sa soeur s'était engagée pour payer ses frais de scolarité. Depuis, il est dans les premiers de sa classe, il est heureux et épanoui. Cerise sur le gâteau : il a décroché une bourse au mérite, qui lui paye maintenant sa scolarité.

Sa mère pense que ma lettre de recommandation a joué pour beaucoup, et que j'ai plus ou moins sauvé son fils car je l'ai écouté. Elle m'a tendu une assiette de pâtisseries marocaines pour me remercier. Je n'ai pas pleuré, mais j'ai frissonné à son récit. Quand je le raconte ou l'écris ici, cela produit ce même effet. Je ne sais pas quelle est ma part dans cette réussite, et peu importe : R. est heureux et n'a finalement pas été broyé par le système comme tant d'autres.

Mon année a été illuminée par cette dame.

 

25 juillet 2012

Des plus, des moins, des plus

Après avoir parcouru environ 1500km, et être partie une semaine, voici mon bilan d'un séjour oscillant entre ville, campagne, montagne, festival d'Avignon et Pilat.

Les plus

Nous avons vu douze spectacles en trois jours au festival d'Avignon, que je découvrais pour la première fois. Il y a eu de belles découvertes (dont je reparlerai).

Il a fait beau. Notre nouvelle tente de camping est pas mal du tout, spacieuse et verte.

J'ai essayé mon nouveau vélo d'occasion entre Vedène et Avignon, puis dans le parc du Pilat. J'ai revu un lieu important dans mon histoire personnelle, lié à Michèle Bernard, au bout de dix-sept ans (si mes calculs sont bons)...

J'ai aimé bouger et ne pas rester fixe en un lieu.

Chambéry est une ville charmante, ornée de tas de portraits de J. J. Rousseau, forcément.

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J'ai mangé plein de salades. Et j'ai perdu 1,1kg (on ne se moque pas des 100 grammes, merci).

Un joli hâle est visible sur mes bras.

Vivre sans ordi et quasi sans téléphone pendant une semaine était salutaire.

 

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Les moins

J'ai rayé la voiture au niveau du coffre et commis pas mal de maladresses. Un enjoliveur s'est fait la malle je ne sais où.

Un PV a orné mon pare-brise.

Mon boîtier numérique semble avoir rendu l'âme d'un coup : je n'ai pu prendre que deux photos avec.

J'aurais pu basculer sur mon iphone, mais j'avais oublié le chargeur. Ah ah.

Le vélo est tombé à la perpendiculaire du coffre pendant que je roulais sur l'autoroute à 130 km/h hier. J'ai plié l'un des deux rails du porte-vélos, et grandement abîmé le vtc (la roue arrière est complètement bloquée). Mais j'aurais pu tuer quelqu'un si le vélo n'avait pas été tenu par des sangles, alors...

La distance géographique entre Flûtine et moi commence à être problématique.

La tente s'est envolée un soir à cause du mistral, qui nous a d'ailleurs empêchées de dormir deux nuits.

Certains spectacles d'Avignon sont outrancièrement mauvais. Je trouve cela scandaleux, quand je pense que l'on paye au moins 10€ la place, même avec un pass préférentiel.

 

Mais

Les peines matérielles ne sont rien en regard de ce qui est important.

Mes géraniums blancs et rouges sont splendides sur mon balcon.

Je suis amoureuse, encore.

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Et j'ai appris aujourd'hui que j'allais signer chez le notaire le 2 août !

16 août 2012

Incrédule et sereine

Je suis installée à mon nouveau bureau de métal et de verre, assise dans mon fauteuil tout neuf. Dehors, des enfants jouent : c'est le seul réel "bruit" de la journée. La cloche ponctue la journée quand je suis là.

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Les cartons se vident et s'enchainent. J'en ai encore pour plusieurs jours d'aménagement, mais j'aime ça. Même si je ne peux pas parler à proprement de vacances, et que je suis fatiguée (mes deux premières nuits ici ont été massacrées par Clochette qui voulait absolument entrer dans le dressing, entre 3h et 6h du matin), je crois pouvoir dire que je suis bien.

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Aujourd'hui, j'ai nettoyé l'ancien appartement pour l'état des lieux lundi. Aucun pincement, pas de tristesse, voire un soulagement d'être partie de là. On m'a volé, outre mon casque de moto, la boîte de transport des chats qui était dans la cave commune. J'ai dû fabriquer un carton pour y mettre Clochette, ce qui m'a sacrément agacée, juste pour le principe. Il était temps que je parte de là. Et puis mon lieu de vie était totalement lié à mon travail, ce qui ne provoque pas forcément la détente.

Ici, j'ai déjà fait deux joggings en forêt, dans un cadre idyllique. Micahuète peut témoigner que j'ai effectivement couru, même si cela reste modeste. Hier, je suis allée à vélo au marché. En fait, je suis entre ville et campagne. Si l'on m'avait dit que je choisirais ce type de vie il y a quelques années, j'aurais ri. C'est bon de savoir que l'on peut changer.

Il va me falloir un peu de temps pour m'habituer à dire pleinement "chez moi".

Et pendant ce temps, Flûtine parcourt 300km à vélo vers le sud, sous le cagnard, et force mon admiration.

17 octobre 2012

I'm a poor lonesome cowgirl

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J'envisageais cet après-midi de travailler avec ferveur : préparer un grooooos contrôle puis corriger en partie l'un des trois paquets de copies qui m'attendent. Las : le contrôle est bel et bien fait (oui, il est beau) mais j'ai sombré ensuite sur le canapé, en tentant de lire une page de Philosophie magazine. J'ai dû dormir presque deux heures.

A la fois je m'en veux d'avoir en quelque sorte perdu du temps, et je me dis aussi que c'est une question de survie pour ma semaine. Les secondes m'ont éprouvée depuis mardi, tant par rapport à leur attitude en cours qu'à leurs remarques, qui me désespèrent parfois. Il faut du temps pour se remettre de ces passages éprouvants. J'aimerais pouvoir, comme certains semblent le faire, appuyer sur un bouton qui effacerait certaines parties de mes journées, et n'en garder nulle trace.

A part cela, j'ai vendu ma Ford hier soir à une petite jeune fille toute contente, et cela m'a fait plaisir de la voir repartir avec. J'irai chercher ma petite Twingo vendredi après-midi. En attendant, c'est scooter sous la pluie ou transports en commun. Rien de bien grave, mais je ne dois vraiment pas rater l'heure le matin. Même en m'étant couchée fort tôt hier, j'ai eu du mal à émerger.

J'aurais dû me réjouir ce soir de l'arrivée de Flûtine, mais elle ne sera là que bien plus tard, après mon anniversaire, au moment des vacances. Les raisons de ce report sont plausibles et cohérentes, pourtant j'ai pris un coup sur la tête en l'apprenant. Sa présence parvient toujours à alléger mes semaines, trop lourdes à mon goût ces temps-ci. Là, je dois encore et encore "tenir", seule.

Octobre est rarement un mois léger pour moi, alors je vois sans doute avec un filtre un peu sombre, je le reconnais...

Et pour parler d'autre chose, j'ai regardé "Homeland" que Hype avait gravé. J'ai été quelque peu déçue car l'ensemble est prévisible et "so american". Pas d'accroche particulière, à tel point que j'ai raté le final de la saison deux en la regardant. Dommage.

homeland_promo

 

13 décembre 2012

15 + 12 + 12

réveil

Mardi: lever 5h50, départ 6h45, sept heures de cours, réunion parents-profs de trois heures non stop, retour à 21h.

Mercredi : lever 5h50, départ 6h45, quatre heures de cours, quatre heures d'oraux blancs de Bac, retour 18h.

Jeudi : lever 5h50, départ 6h45, huit heures de cours, et une réunion parents zappée car je suis rincée d'être corvéable à merci, retour à 18h.

Au milieu de tout cela, des interrogations, des certitudes, des doutes, des espoirs, des cauchemars, des rêves, des rires et des pleurs. J'ai la voix fatiguée.

A suivre...

 

23 décembre 2012

Indigestion

Je n'ai pas eu le choix ce matin : j'ai dû faire mes courses alimentaires courantes, alors que les supermarchés sont blindés de gens qui veulent soit faire plaisir, soit se faire mousser, soit s'obligent à faire la fête et surtout dépensent beaucoup. Bref, il y avait du monde. J'ai crû qu'en arrivant à l'ouverture, cela serait une bonne idée. Las, il n'y avait même plus de caddy disponible sur le parking.

J'ai parcouru les rayons en automate, évitant de penser comme j'aurais pu le faire, au repas simple qui nous aurait plu, à Flûtine et moi. Je vais au contraire tâcher de me purger sur le plan alimentaire : fromage blanc, son d'avoine, endives, fruits. Cela ne sera pas si évident de s'y astreindre : j'aurais envie de "me faire plaisir" en mangeant ce qui me plaît pour "compenser". Puisque je n'ai plus à plaire, pourquoi faire des efforts ? Mais je tiens trop à ne pas sombrer, alors je vais tenter de prendre soin de moi, quand même.

Mon image de moi est déplorable à l'instant où je vous écris. Je me sens terriblement non attirante, pas sexy, pas intéressante. Je me demande si je vais retourner chez le coiffeur, ou bien laisser pousser mes cheveux de façon hirsute : je ne me sens pas féminine. Le fait que Flûtine soit attirée par Mamie Nova a de quoi me perturber, voire m'anéantir.

mamie nova

Je sais aussi que j'aurai beaucoup de mal à me sentir attirée par une autre car je n'aurai de cesse de comparer ces femmes à celle que j'ai en tête, pétillante, jolie, aux yeux indicibles, au corps harmonieux.

Je n'ai pas le corps harmonieux. Pas comme je le voudrais. Pas comme Flûtine l'aurait voulu, sans doute.
Elle veut systématiquement ce qu'elle n'a pas. Une éternelle insatisfaite. Et moi je suis une éternelle contemplative. J'ai vécu plus de deuils dans ma vie que de mariages et de naissances réunis. Je sais la perte. La douleur qui anéantit. L'impuissance face à la mort. Alors je crois savoir le goût des choses simples, leur valeur incroyable, et je m'émerveillais de connaître l'amour, de le sentir aussi fort... Et je croyais que l'amour pouvait suffire, qu'il pouvait tout résoudre, dépasser tous les problèmes. Comme dans les livres ou les comédies romantiques.

Je sais aussi la vie de couple, qui contient des risques d'encroûtement, certes, mais qui est un espace de liberté et de confiance pour moi. Pour Flûtine, c'est une prison et la monotonie assurée.

Ma colère et ma frustration ne s'amoindrissent pas. Je vis mes premiers jours de vacances dans les angoisses (vous savez, cette boule au niveau du plexus qui empêche parfois de respirer naturellement ?). Depuis que j'étais avec Flûtine, je n'avais pas fait de rechute dépressive, même quand j'ai loupé l'agreg. Je lutte pour ne pas en faire une, là...

14 juin 2013

Dubitative

Parfois, je ne comprends pas bien le monde qui m'entoure.

Voici deux jours que je vois sur des panneaux une publicité pour "le premier quatre quarts coupé en tranches". Les gens sont-ils si fainéants que prendre un couteau pour couper un gâteau contient un seuil de pénibilité latent qui m'aurait échappé ? Aurions-nous perdu ce plaisir de la tranche épaisse, qui en vaut bien deux, sur laquelle on fait dégouliner de la confiture -car c'est ainsi que j'aime le quatre quarts- pendant que l'on récupère les grosses miettes tombées dans le papier gras ? On uniformise donc même le bon vieux quatre quarts breton. Quelque chose m'échappe, en ce bas monde.

quatre quarts

Ce midi, j'ai eu les oreilles cassées par un animateur d'une course au profit d'action contre la faim. La sono avait vraiment un problème, ou bien était-ce ce type qui hurlait "Vous êtes foooooooooooooormiiiiiiiiiidaaaaaaaaaaaaaables !", ou bien c'était les deux cumulés. A deux mètres des barrières, un pauvre homme était assis par terre, derrière une pancarte "J'ai faim svp". Pendant ce temps, l'autre stentor beuglait que l'on atteignait les 90.000€ de récoltés. Quelque chose m'échappe, en ce bas monde.

Un peu avant, Cally et moi avons déjeuné ensemble puis erré dans le centre commercial avant qu'elle ne reprenne le travail. Les lieux étant infestés de ses milliers de collègues, nous devons nous tenir à carreau, contrôler sourires et regards, et feindre l'indifférence. "Nous devons" ? Cette obligation me révulse particulièrement aujourd'hui. Quand je vois des brutes épaisses hétéros ne pas se gêner, et que je me dis que Cally et moi devons être prudentes, surtout à cause des retournements de ces dernières semaines, j'ai des envies de vomir. Prudentes, parce que nous nous aimons.

Quelque chose m'échappe, en ce bas monde.

28 août 2013

Cap-Vert II

Je passe sur la transition à Mindelo (j'ai ajouté dans l'album n°1 des photos de contre-jour que j'aime particulièrement) et j'arrive au vol pour Fogo.

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Fogo

Nous devons passer d'abord par la capitale, Praia, pour effectuer un transfert vers Fogo. Les vols locaux sont particuliers : ils ne sont aucunement prioritaires, et on doit attendre qu'un avion atterrisse pour pouvoir le prendre. Les liaisons se font ainsi. Et pendant que les voyageurs arrivés attendent leurs bagages, on charge d'abord l'avion avec le fret et les passagers suivants; PUIS on met les bagages en attente sur le tapis... Leur rythme est totalement différent du nôtre, donc.

Nous survolons Fogo, et nous voyons aisément son attraction principale : le volcan Pico. Il est impressionnant (2890m) malgré l'altitude de l'avion.
On nous emmène à Sao Filipe, dans une ancienne résidence coloniale. La ville est petite, escarpée et fort calme : ce samedi-là était férié. Nous avons même du mal à trouver des bouteilles d'eau à acheter pour le lendemain : nous avons choisi de grimper en haut du volcan, le grand Pico (le petit est possible aussi) pour 60€ par personne et 40€ de guide. On ne plaisante pas avec un volcan : il faut absolument un professionnel.

On passe nous prendre le dimanche à 6h pour parvenir au point de départ de la grimpe à 7h. Grand luxe : nous sommes seules. L'arrivée dans la caldeira est splendide, avec un soleil rosé et déjà haut pour l'heure. On voit la dernière coulée de lave (de 1995), le grand et le petit Pico, fiers et semblant inaccessibles.
Le guide est prêt, mes bâtons de marche aussi, nous partons... Ascension prévue en trois heures, avec un dénivelé de 1700m environ. Pour être honnête, j'ai cru ne pas y parvenir : je me flagellais, pensant être lente. En digne percheron, je l'étais, mais je ne me rendais pas compte que j'avançais. Les pentes étaient souvent raides, et la terre volcanique ralentit, comme quand on marche avec des raquettes dans la neige.
Grimper au-dessus des nuages et vers le soleil, dans un paysage lunaire incroyable, où seul le bruit de mes pas m'emplissait, m'a donné plusieurs fois les larmes aux yeux.
Je maugréais, et pourtant l'expérience m'était fabuleuse. L'altitude pesait aussi sur la montée. Une fois là-haut, à presque 3000m, j'étais incrédule : la caldeira immense (20km de circonférence) s'offrait à moi, entre deux rafales de vent et une lumière écrasante. Le ciel m'appartenait. Nous sommes restées dix ou quinze minutes peut-être, puis il a fallu redescendre (ce qui prend deux heures). Sur 700m environ, il fallait courir/sauter/s'envoler/glisser sur des cailloux volcaniques. Je n'ai pas réussi à lâcher prise malgré cette aubaine et je ralentissais ma course, un peu crispée.
Une fois en bas, j'ai constaté que mes poches de pantalon étaient pleines de roches (j'en ai rapporté, du coup), et je ne vous parle même pas de l'état des chaussures ! Encore aujourd'hui, la poussière de cendre se répand sur mes chaussettes malgré des époussetages vifs.

Un brin fatiguées et incrédules, nous avons déjeuné au pied du volcan d'une cachupa (plat national), puis nous sommes revenues à l'hôtel. Le lendemain, direction un cimetière portugais abandonné, que nous étions les seules folles à visiter (pour y accéder, contournez les ronces d'acacia...). Puis limonade et jus de bissap dans un bar sénégalais : l'Afrique se fait de plus en plus sentir au fur et à mesure que nous avançons dans notre périple. Le Cap-Vert est un étrange mélange entre le Portugal, l'Afrique, l'Europe, les DOM...

 

1 novembre 2013

La vie de Virgibri

Durant ces vacances, Cally m'a emmenée trois jours au bord de la mer, à Trouville. J'y ai mangé un plateau de fruits de mer (une première pour moi, et je suis assez fière d'avoir tenté les huitres, même si je n'en raffole guère); dormi dans une chambre d'hôte délicieuse, à la thématique vénitienne; déjeuné dans un restaurant gastronomique, ancin rendez-vous des impressionnistes... Trois jours enchantés, entre deux cours à la fac, et quasi aucun travail de fourni. Cela m'angoisse, mais j'ai du mal à faire autrement. Sans doute avais-je besoin de décrocher un peu.

Vie-d-Adele_portrait

Hier, nous avons vu La Vie d'Adèle au cinéma. Jamais un film n'avait été aussi proche de la réalité, et j'ai aimé cette mise en scène de la passion entre deux êtres, de la naissance à la chute. A côté de nous, il y avait un couple de vieux schnocks, choqués par les scènes de sexe. Ils ont même failli quitter la salle.

Sinon, cette même journée, cela faisait vingt ans que mon père était mort. J'ai passé plus de temps sans lui, qu'avec lui, finalement. Cally m'a rendu l'événement plus doux.

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La semaine dernière, mon anniversaire a été très doux aussi : déjeuner dans un restaurant italien délicieux, avec ma mère et Cally. En tout, j'ai reçu un dictaphone MP3, les deux albums de Stromae, un sac Herschel, et je me suis offert un manteau. Là, je regarde d'un oeil Barton Fink des frères Cohen, en gérant de multiples tâches sur l'ordinateur.

A suivre...

 

24 mars 2014

C'est déjà un honneur que d'être nominée blablabla

Voilà, mes mois intenses s'achèvent, dans une douleur étouffée. Mon rythme de semaine sera tout aussi rapide à cause du lycée, mais je vais enfin retrouver mes samedis et mon après-midi du mercredi. Dès ce we, cela a tout changé pour Cally et moi.

Par exemple, j'ai cuisiné deux fois : une soupe aux carottes variées et au lait de coco, et une tarte aux courgettes. Cela peut paraître tout bête, mais il y avait bien longtemps que je n'avais pris le temps de rester en cuisine sans culpabiliser quant au travail à faire...

D'un certain côté, il était temps que tout cela s'achève. Sous un mois ou sous une semaine, j'attendais cette délivrance car ce que j'ai imposé à Cally était lourd et risquait de nous nuire. Nous avons bien tenu le choc, malgré tout. Je sais aussi que ma fatigue cumulée, la pression, et tutti quanti, redescendront au fil des semaines, en lenteur. Le sas de décompression est en marche.

Ce we, c'est comme si la fatigue s'était concentrée et relâchée : j'ai beaucoup dormi -mal-, comme abrutie. Et j'ai beaucoup souri, du bonheur de retrouver Cally, et de me retrouver, aussi. Déjà moins tendue. Je me suis aussi calfeutrée chez moi, par manque d'énergie pour sortir ou pour éviter d'avoir à parler trop.

J'ai sélectionné des sorties à venir : Mattlethorpe, la Comédie-Française, un week-end dans ma région natale peut-etre (à la demande de Cally !), les grandes vacances dans celle de Cally... Et notre changement de vie qui approche à grands pas, aussi. Et puis un pub en fin de semaine avec les copines pour se pochtronner gentiment.

J'applique ce que j'ai dit sans originalité : la vraie vie est ailleurs. Et les surréalistes cherchaient cette vraie vie dans le hasard, l'inconscient, les mots, les arts... Un beau programme pour remonter mon moral ces prochaines semaines.

ambition

En attendant, les copies du bac blanc sont toujours en attente - gloups.
J'ai corrigé une classe de terminale L sur deux : ce n'est pas désagréable, au contraire, mais les affirmations gratuites et le manque de nuances ("les poèmes ne veulent rien dire et n'ont aucun sens, donc c'est du surréalisme") vont devoir être modifiés. J'aime bien cette nouveauté dans mon enseignement (j'ai des TL pour la première fois). Finalement, ce type de petite ambition me va bien.

Je ne suis vraiment pas certaine de représenter l'agrégation un jour.

26 mai 2014

Frightening

Avant de reprendre la correction marathon de mes copies de TL, j'ai besoin d'expulser mes idées noires ici.
Une fois de plus, un fois de trop, le FHaine prend la tête lors d'élections légales et démocratiques. Le vote pour ce parti ne semble plus se limiter depuis belle lurette aux racistes de tout bord, mais s'étendre comme un feu de paille. Sur mon portable, hier soir, les news arrivaient les unes après les autres, effrayantes. Et les chiffres, indiscutables.

Statistiquement, certains de mes collègues ont pu voter pour ce parti. Mais lesquels ? Dois-je me rendre encore plus invisible parce que je suis gay ? Et si je me mariais avant la prochaine présidentielle, devrais-je avoir peur de l'avenir ? J'ai songé que si nous avions une présidente d'un parti extrême, cela entrainerait une chose : qu'en tant que fonctionnaire représentant l'Etat, je la représenterais... La fierté que je peux ressentir parfois virerait en honte et en colère. Et si j'étais mariée, je serais automatiquement "fichée", je n'en doute pas.

J'ai peur pour tous ceux qui ne rentrent pas dans les clous, tous ceux qui ne sont pas immaculés de peau, tous ceux qui ne veulent pas régresser, tant sur le plan économique que social.

Je n'ai guère de haute pensée politique depuis hier soir. Juste une ombre immense, que je sens s'avancer dans la lumière, sans que personne depuis des années, dans les différents gouvernements successifs, ne semble réagir sainement et efficacement.

Le président actuel est totalement invisible; et moi, juste moi, j'aimerais lutter mais je me sens impuissante.

La révolte est salutaire, mais sera-t-elle suffisante ?

Einstein citation

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