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Prof et plus si affinités
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Prof et plus si affinités
13 janvier 2014

ça sent le roussi

La reprise s'est faite en fanfare, comme prévu. Je vais bientôt avoir les terminales L, alors je cumule les documents sur le surréalisme, et je me dis que je n'aurais pas assez d'une année pour tout montrer aux élèves. Donc en un trimestre et demi... C'est à la fois rassurant car je suis comme un cake confit de cerises, et inquiétant comme un soufflé qui peut retomber à tout instant. (Non, mes comparaisons ne sont pas ridicules)

cake fruits confits

Les cours d'agreg ont repris aussi, avec la correction des concours blancs. Comment dire ? Annoncer que je ne suis pas au niveau paraîtrait fade, sans imagination. Disons que pour l'agreg, je suis le cake, mais sans les cerises.
J'ai eu une note ni désespérante ni enthousiasmante en didactique : neuf. Je maitrise la méthode, mais mes remarques n'étaient pas toujours pertinentes. Et j'ai toujours le même souci : je suis trop synthétique (malgré mes quatorze pages).
Je continue à noter des citations et à m'enregistrer. J'écoute le tout dans la voiture. Je ne vous dis pas comme ça fait narcissique et pédant d'entendre Mme de Sévigné ou Montesquieu à 7h du matin, ou pathétique après une journée de cours, dans les bouchons. Il me reste celles de Stendhal à préparer. Aujourd'hui, c'était la journée Eluard.
Il faut dire que le concours, c'est dans quinze jours, maintenant...

A part ça et parce que c'est totalement futile, nous avons changé ma vieille télé contre un écran LED 3D Samsung qui me fait croire que :

1) je suis au cinéma

2) je suis dans le film

3) des éléphants parcourent le salon quand je tombe sur un documentaire animalier

4) la championne de karaté aperçue hier va me laminer gratuitement, car elle aussi, est dans mon salon, avec les éléphants. Et ça commence à faire du monde.

Et puis nous avons poursuivi nos recherches immobilières, qui sont en bonne voie...

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20 octobre 2014

"Chacun son Marcel"

Samedi, je suis allée visiter l'exposition consacrée à Marcel Duchamp au centre Pompidou. Inutile de dire que j'étais déjà enthousiaste rien qu'à l'idée, puisque les expos sur le surréalisme ont toujours cet effet sur moi. 

Je reconnais que j'ai été assez bluffée par la scénographie, qui n'était pas prétentieuse -comme cela arrive souvent- et s'avérait intelligente : l'idée est de montrer les filiations, les inspirations de Duchamp en peinture. C'est d'autant plus judicieux que l'on connaît mal cet artiste dans ce domaine.

Ce qui m'a frappée, c'est la souplesse et l'ouverture d'esprit de Duchamp : il regarde des toiles, va à des présentations, des salons, des expositions, et fait son miel de tout cela. Du fauvisme, il passe au cubisme en y mettant sa touche personnelle. Il est capable de créer trois toiles totalement différentes sur le même thème (le jeu d'échecs, qui l'a passionné toute sa vie). Le portrait de son père était saisissant sur le plan de l'intensité et des couleurs froides (affadies sur mes photographies).

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Quant à ses oeuvres les plus célèbres, la roue de vélo, par exemple, j'ai adoré les explications de Duchamp.

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Sur à la toile la plus célébre de l'artiste, "Nu descendant un escalier", j'ai appris que l'on considérait à l'époque (en 1912) que Duchamp avait peint une toile qui tuait définitivement la peinture, et que l'on ne pourrait plus rien peindre après cela -mazette ! 
J'ai senti que tous les visiteurs n'étaient pas aussi enthousiastes que moi, et que certains venaient là car il faut avoir vu cette expo parisienne, même si l'on est vierge de tout surréalisme... C'est risqué, car quand on s'y frotte, même depuis longtemps, on peut être surpris.

En tout cas, j'ai pris tout mon temps pour voir cette exposition assez longue et fort riche. J'ai souvent souri des prises de notes de Duchamp; j'ai aimé revoir des toiles de Kupka et de Redon, ainsi qu'un Cranach magnifique qui a inspiré Duchamp pour une couleur.

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"Nu descendant un escalier"

 

Et puis, évidemment, j'ai pris des photos et des notes pour mon cours de TL puisque l'on retrouvait ça et là du Man Ray, entre autres.

Vous l'aurez compris, j'ai aimé ce moment à Pompidou. Si vous n'avez pas peur d'être contenancés, courez-y vous aussi.

1 juillet 2014

Bac & C°

J'ai achevé hier mes corrections de TL : quatre-vingts copies, allant de 3 à 18. Comme disent nos inspecteurs, j'ai utilisé toute l'échelle des notes. J'ai pris conscience seulement hier soir que je m'étais fourvoyée dans la date : j'étais persuadée que nous étions le premier du mois, et qu'il fallait absolument enregistrer les notes pour midi. Bref, j'ai accéléré le tempo sans le vouloir, et j'ai gagné un jour d'avance sur mes prévisions. Il ne faudrait pas le dire trop haut, car on nous répondrait que, finalement, nous avons largement le temps de corriger et qu'on pourrait nous donner plus de copies à corriger.

copie bac

Bilan de cette nouveauté pour moi de corriger des terminales : globalement, c'est plus rapide à lire car mieux écrit (mais j'ai un florilège de perles grossières à publier sous peu). L'épreuve durant deux heures, je n'ai pas eu plus de dix-sept pages (copie record, et pas forcément la meilleure). La vraie différence pour les notes, c'est au niveau de l'esprit de synthèse et de l'organisation, car les connaissances sont généralement là (sauf exception, évidemment, et nous verrons cela dans les perles). Deux ou trois dilemnes à régler sur le paquet, pas plus. 
Par ailleurs, je suis bien contente de n'avoir pas eu les oraux de première : je commençais à me lasser, et c'est véritablement épuisant. Quand je vois déjà à quel point j'étais vidée après douze copies par jour, je ne sais pas comment j'aurais tenu une semaine d'oraux. Enfin, me connaissant, j'aurais tenu, bien sûr, mais à quel prix ? 
Je sens encore bien la fatigue de cette année intense, entre agrégation, lycée et déménagement. Je ne sais même pas si je parviendrai à récupérer correctement.

On ne peut pas dire en effet que je suis dans une forme éblouissante en ce moment. Je vais tâcher de me refaire une santé avant le départ en vacances.

A part ça, comme nous sommes plus près de Paris, nous reprenons le rythme de nos balades et visites : nous avons enfin vu l'expo Mapplethorpe au Grand Palais. 
Ce qui m'a tout d'abord frappée, c'est la qualité technique des photos : grain extrêmement fin; blancs et noirs véritables; cadrages magnifiques; tirages exceptionnels. Le travail sur le corps comme objet esthétique est vraiment beau, voire dérangeant parfois (l'expo n'est pas recommandée aux plus jeunes, et pour cause). J'ai largement préféré la première partie de la visite, dans laquelle les associations avec l'esthétique antique sont effectuées. Au final, les corps masculins étaient les plus intéressants et les plus réussis : on sent bien que la préférence de Mapplethorpe allait en ce sens.
Sur la fin, il y avait une chronologie de la vie du photographe. J'ai vu que sans un amant-mécène, il n'aurait sans doute pas émergé aussi aisément dans le monde artistique, et il ne serait sans doute pas venu à la photo. La vie tient parfois à un cadeau de type Polaroïd ou Hasselblad.
J'ai gardé en tête quelques images, et surtout celle qui tient lieu d'affiche : cet autoportrait de 1988, je le connaissais depuis longtemps, mais le découvrir "en vrai" et l'observer avec quelques années de plus, était d'autant plus fort. 

Robert-Mapplethorpe-Self-Portrait-1988

 

Il y a aussi le très beau cadrage sur des bas résille (Legs/Melody, 1987), dont le Grand Palais se sert pour vendre des magnets ou des carnets...

Mapplethorpe legs

Finalement, quand je regarde les images proposées par Google et quand je repense à l'exposition, je me dis qu'il est surprenant d'avoir des telles oscillations entre violence et douceur dans un même oeuvre.

Et puis, nous avons vu un film asiatique, Black coal (ours d'or à Berlin). Il s'agit d'un thriller étalé sur plusieurs années, avec un flic un peu paumé, une jeune femme travaillant dans un pressing, et des morceaux de corps disséminés dans des wagons de charbon aux quatre coins de la Chine. L'intrigue tient la route mais on bascule parfois dans l'absurde, l'étrange, et je dois reconnaître que j'ai eu quelques moments d'ennui. Ce n'est ni un mauvais film ni un excellent film. 

Serait-ce là la pire critique possible pour un film ?

19 septembre 2014

Electrique

Parfois, on a un mauvais karma. Ou, du moins, on le ressent comme ça.

Hier, le joli orage de 16h qui nous a libéré d'une chaleur moite et oppressante, a grillé mon téléviseur quasi neuf ainsi que le lecteur DVD. J'ai découvert ça en rentrant, après mes huit heures de cours, une AG agitée, des propos déplacés et des complications au lycée...

Pour la télé, qui n'a pas un an, je crains que la Keufna ne m'envoie bouler, alors que la prise de ce téléviseur n'est pas équipée de terre. Si tel est le cas, il faudra ensuite passer par l'assurance habitation. En voilà un programme réjouissant !

tv samsung2

Pour le lycée, nous allons recevoir dans nos casiers les énièmes emplois du temps maladroits -euphémisme- aujourd'hui. Tout le monde est tendu, à bout de nerfs, même. Je suis étonnée que personne n'en soit venu aux mains encore. 
Par miracle, mes élèves sont calmes, prennent des notes, donc choupinoux (pour l'instant). Certains ont tenté un blocus hier matin, sans grand succès et surtout sans forcément savoir pourquoi ils le faisaient véritablement.

Vivement la fin de la journée, que j'avale la grosse pilule de mon emploi du temps, et que je passe en mode week-end avec une sortie au théâtre demain, suivie d'un petit restau entre amies.

24 mars 2009

Ulysse, reviens !

ulysse_31_1

Comme je me sens un brin désabusée et que j'ai perdu pas mal de mes illusions (tant sur le plan scolaire qu'ailleurs...), je me dis que sourire des perles de mes élèves est toujours mieux que d'en pleurer...

6ème, les contes et légendes de la mythologie

* Il est bouvier. cela consiste à garder les vaches et les beaux.
* Ulysse se fait passer pour un médiant.
* les prétendants sont ce qui voulait épousé la femme d'Ulysse et le tronne d'Ulysse
* ils ont une peur verte (trouvé environ quatre fois)
* il adopte l'attitude ennervée
* elles sont pandut avec un cable de navirent
* les dansseuces
* il à préférée dansez

6ème, grammaire, l'impératif

* il séret à donner un sanse à la phrase
* fraimirres (= frémir)
* tressaillir : c'est le verbe traillir
* assaillir : veut dire asseleï vous (= asseyez-vous...)
* t'est toi on ta pas parler !
* fais t'est devoir ! / fait-es devoir !
* assaillez-vous !
* ne s'oions pas découragés (ben ça va être dur...)

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9 septembre 2014

Pangloss, sors de ce corps !

J'aurais aimé vous dire que tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes, à l'instar de Pangloss, mais je ne le peux pas (enfin, si je le dis, vous comprendrez bien l'ironie de la chose, justement). Nous avançons cahin-caha, dans un grand flou artistique, gérant autant que possible les problèmes, les erreurs, l'incompétence, et l'assourdissant discours de déni de nos chefs.

Cette rentrée est usante alors qu'elle vient à peine de démarrer. Il va falloir tenir six semaines et je me sens comme en décembre, quand nous tenons coûte que coûte à finir le trimestre... 

Hélas, rien n'est achevé : nous espérons une refonte complète de tous les emplois du temps pour mardi, ce qui signifie encore et encore des changements, des assemblées générales, des réunions, des soucis, des inepties et tutti quanti (il fallait une rime en i).

Vrai point positif : les élèves sont peu vindicatifs voire vraiment compatissants et sympathiques.

Et il fait beau.

C'est déjà pas mal, même si ce n'est pas assez.

pangloss

17 décembre 2008

Le lycée va me tuer ?

Je ne sais pas comment je me débrouille : j'ai pourtant l'impression d'être une fille organisée, je ne parviens pas à trouver du temps pour voir Sandy, aller chez Picpic m'acheter des trucs à manger, trouver l'énergie d'aller au tir à l'arc, faire mes cours longtemps à l'avance, et tout.

Comme tous les mercedis, ce matin, j'avais la tête dans l'aspirateur et la machine à laver. J'ai essayé de bazarder mes pommes qui faisaient la gueule en préparant un jus, mais ce n'est qu'une purée désagréable au palais et pas sucrée. Flute !

Hier midi, les élèves avaient trois heures banalisées en raison d'une série de mini concerts pour le Téléthon, du repas de Noyel, tout ça. Mes STG m'avaient gentiment et subtilement dit la veille : "On n'a que vous l'après-midi. On va attendre trois heures pour une heure de français !". Ce à quoi j'ai rétorqué que, moi aussi, j'allais attendre trois heures pour n'avoir qu'eux.
Evidemment, certains avaient disparu entre le matin et l'après-midi. D'autres sont arrivés en retard. Leur excuse : "J'étais au concert". Et moi, de répondre sur un ton faussement naïf : "Ah bon ? C'est étonnant, j'y étais et je ne vous ai pas vu".

Bêtement, hier midi, je pensais qu'un(e) collègue allait me dire de venir pour une fois à la cantine, puisqu'il y avait repas de Noyel. Je ne demandais pas à ce que l'on m'offre le repas, juste qu'on me propose de me joindre à un groupe.
Mais personne ne me l'a proposé. Encore moins quand ils sont revenus avec un sachet de chocolats, en prenant un air dédaigneux, en plus. Un sachet trainait deux heures plus tard sur une table; je l'ai pris pour le chipouillot de Sandy.

Mii_Sandy

Sandy en Mii sur ma Wii

Sinon, dans les aventures pédagogiques de Super TZR, il y a eu deux cas ces derniers jours.

Le premier : j'ai corrigé un soir de la semaine dernière un contrôle de lecture sur quatre nouvelles de Zola. Rien de bien violent en soi. Entre autres, il fallait résumer les nouvelles en 5-10 lignes. J'ai deux zozos de la seconde frappée qui m'ont écrit des horreurs du type : "il la saute dans une grotte" ou "un gars se fait sa femme". Certes, il y a plus grave dans la vie, mais j'ai fait des bonds : comment deux jeunes hommes peuvent-ils écrire sur une copie ceci, sachant que leur prof est une femme, en plus ? Bref, les copies ont atterri sur le bureau de l'adjoint car je ne savais qu'en faire : si je les rendais en m'offusquant, c'était la porte ouverte aux blagues vaseuses et aux sourires en coin. D'un autre côté, il m'était impossible de laisser passer cela.
Les copies ont remonté un cran de l'échelle : sur le bureau du proviseur. Ce dernier a convoqué les deux élèves, a appelé les parents, et ils ont reçu un avertissement écrit en bonne et due forme...
J'ai donc deux amis forever, now.

Le second : Barracuda, toujours lui, le mastodonte de la bagarre en seconde frappée (encore et toujours, oui), s'illustre actuellement dans divers domaines. En effet, il manque de soulever de terre un autre élève abasourdi en entrant dans mon cours vendredi dernier. Toujours dans ce même cours, il soutient mon regard alors que je me fâche assez rouge puisqu'il jouait au morpion avec l'un des délégués de la classe. Ensuite, il y aurait des preuves qu'il traficote au sein du lycée avec quelques herbes pas vraiment douces... Enfin, il a redécoré sa table hier pendant mon cours, en signant (pas malin, ça).
Un rapport a été envoyé aujourd'hui à l'adjoint par mes soins.
Barracuda va devenir my best friend.

Graffiti

A part ça, je ne vois pas pourquoi j'attends autant les vacances.

17 mars 2009

V'la l'printemps !

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Même si le mot est grand, j'ai réaménagé mon balcounet. Il a fallu que je graisse les vis des chaises, qui s'étaient rouillées en un hiver. Les petits oiseaux chantent. Clochette a l'air ravie. Le noirot reste sur le pas de la porte fenêtre, peureux comme pas deux. Mais il y viendra, assurément.
Je crois que je vais déjeuner là, ce midi : ce sera mon premier repas dehors ! Et ensuite, si le soleil perce vraiment, comme c'était le cas hier, je corrigerai les exaltantes copies de 6ème à l'air libre. Dommage, j'aurais bien bu une Desperado avec une tranche de citron vert. Seul souci : je risque et de noter de travers, et de m'endormir lamentablement. Apffff !

17 mars 2009

Gourou officiel

Il y a des jours où je me dis que notre société n'est guère plus évoluée qu'il y a quelques siècles. Entre les évêques négationnistes et extrêmistes, l'homophobie clairement affichée du Pape, les enfants violées bannies à 9 ans pour avoir avorté, et maintenant de tels propos sur la Sida qui sont à vomir, je ne risque pas d'être très open minded avec la catholicisme "moderne".

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19 mars 2009

La journée de révolte citoyenne

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Demain soir, sur Arte, passe en avant-première La Journée de la jupe, avec Isabelle Adjani. Le film sortira en salle mercredi prochain.
Je n'en ai vu que la bande annonce, et je suis déjà à moitié retournée : c'est l'histoire d'une prof de français dans un établissement difficile, qui découvre une arme à feu dans le sac de l'un de ses élèves. Et là, tout bascule. Le mince fil qui retenait cette prof de sombrer, se coupe.
Je me suis dit, dans l'après-midi, que finalement, c'était un miracle que ce genre d'événement n'arrive pas. Combien d'entre nous sont parfois au bord du précipice ? Qui connaît les tensions que l'on génère, celles que l'on reçoit au quotidien, la violence intrinsèque au métier aujourd'hui ?

Le film sera peut-être excessif, mais dans cette courte bande-annonce, dans la simple phrase d'un élève qui paraît innocente ("C'est bon, on veut étudier, nous..."), j'ai ressenti ce que je ressens parfois et que j'assume pleinement dans mon métier. Pourtant, de l'entendre hors contexte, cette phrase, elle m'a fait mal : le système retors de retournement de la situation (sous-entendu, c'est la prof qui s'énerve, pas moi, et elle m'agresse -cela me fait penser à un certain débat d'entre deux tours...), et la menace sous-jacente que l'on n'entend pas quand on est dans l'action...
J'ai dit à ma mère de regarder ce film sans savoir ce qu'il valait, même si les critiques disent Adjani et ces ados parfaits. Je serai demain devant mon écran. C'est assez rare pour être noté. Et je dirai ce week-end ce que j'en ai pensé.

Sarkozy et ses sbires (Darcos dans le peloton de tête) ne savent rien de nos vies, qu'elles fussent de prof, d'ouvrier, de médecin, de chômeur ou d'artisan. Comme premier pas, je leur suggère d'allumer aussi leur télé demain soir. Ils verront l'école que l'on redoute tous pour nos enfants, je crois, et la souffrance des profs à la loupe.

1 avril 2009

Faites vos jeux !

roulette_casino

En allant chez Hermione, j'ai tilté : les mutations intra ont débuté ! Enfer et damnation, PERSONNE ne m'a prévenue. Ni dans mon établissement de rattachement, ni ailleurs. Voilà un bel exemple de pourritude. Et je n'ai que jusqu'à lundi midi pour me lancer dans la grande loterie nationale.

Pour tout dire, c'est l'enfer.

Plusieurs lycées non loin de chez moi et classés APV offrent un poste. Mais je ne sais rien de ces établissements. Ni si j'ai la moindre chance d'y accéder.

Je ferai les portes ouvertes de l'un d'eux samedi matin. Avec deux risques : 1) que ça me plaise beaucoup, que j'y croie, et que je n'aie pas le poste; 2) que ça me déplaise beaucoup, et que je sois encore plus désemparée pour mettre un lycée en premier choix.

Quelqu'un a une solution ? Des échos pour moi ? Parce que là, ça devient urgentissime...

Faites vos voeux, rien ne va plus !

8 avril 2009

Sauvez les sirènes !

J'ai effectivement commencé le Paul Auster, qui m'a happée dès les premières lignes. Je prépare au quotidien mon voyage (là, je ne vais pas tarder à anticiper la valise...), ce qui me prend du temps.

Je dors mal et me réveille beaucoup. Je suis en manque d'amour, je crois...

sir_ne

Mes élèves atteignent des sommets : ce matin, crise ingérable à cause d'une guêpe qui était dans la classe (impossible de savoir comment elle était entrée). Ils hurlaient, couraient dans la salle, ouvraient et fermaient les fenêtres, n'obéissaient à aucune consigne...
Autre exemple, de rédaction cette fois-ci : le sujet était inspiré de documents vus en classe sur les sirènes. "Vous rencontrez une sirène sur le lieu de vos vacances. Vous racontez cette rencontre et vous décrivez la sirène". La pièce maîtresse du paquet de la 6ème fusée disait ceci en substance, sur environ huit lignes pas plus : je rencontre une sirène - on plonge sous l'eau ensemble - elle me présente ses copines sirènes - je leur demande de me remonter à la surface toutes en même temps - les marins les tuent en sortant de l'eau - je porte plainte - je gagne - j'ai plein d'argent - je m'offre une Porsche Cayenne (écrit porche KN).
Véridique.

Porsche_Cayenne

Sinon, je poursuis mon régime et mes entraînements sur la wii fit.

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Allez, la valise m'appelle -et le repassage aussi...

10 avril 2009

Derniers préparatifs

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Je le dis sans honte :  ce matin, j'ai fui le collège à l'idée de ne pas y revenir pendant quinze jours. Les élèves ont été épuisants cette semaine, et assez insupportables.
Là, je finis de préparer mes bagages, je vais passer l'aspirateur, faire tourner un sèche-linge et repasser deux trois choses. Sinon, je crois que je suis prête pour ma virée américaine ! Seul souci : je dors tellement mal en ce moment que je n'ai qu'une envie, là, tout de suite : faire une sieste...

Et puis, comme ça, cette phrase entendue sur France Inter, dite par Richard Bohringer et que je m'attribue : je suis une désespérée joyeuse, et non une joyeuse désespérée.

25 avril 2009

NY : mix up

Voilà, la valise est prête et fort lourde, of course. Je crains de payer un supplément, mais je croise les doigts : on a normalement droit à deux valises. Mes boarding passes sont imprimés. Je n'ai plus qu'à ranger l'ordinateur dans mon sac à dos.
Il va faire terriblement chaud pendant quelques jours sur NY, à partir d'aujourd'hui : 31° puis 38° demain. Je sais que le temps est loin d'être réjouissant sur Paris. Tant pis : c'est "ma" ville.

Le retour à la "réalité" m'angoisse pourtant, je dois l'admettre. Le retour, avec toutes les questions, la valise à vider, le jet-lag à gérer, les cours à revoir en urgence... Et puis les minoux à pouponner. Même eux ont des cadeaux des States...

Je vais refaire escale au Canada. Et j'ai deux places côté hublot sur les deux vols. C'est cool. J'aime voir les villes, les pays de haut. Et puis les tapis de nuages que l'on voudrait manger à la petite cuillère ou à la paille, comme d'immenses milkshakes...

Rien à voir, mais j'ai étrangement oublié de vous dire que mercredi soir, après l'Island burger, nous sommes allés dans un bar gay avec un ami de Kim. Nom de code : le Posh. L'ambiance ressemblait pas mal au peu que  je connais des bars gays parisiens, avec peut-être un brin de décontraction en plus. Et les femmes y sont admises sans problème. Ce qui n'est pas toujours le cas en France...

C'est un brin décousu, comme entrée, je le sais bien. Mais je profite de mes derniers moments sur l'ordi. Un entrée est programmée pour ce soir. Et je posterai dans la semaine des photos de mes achats new-yorkais, je crois. Juste pour poursuivre un peu la route américaine...

On the road again.

NY_avion__10_

6 mai 2009

News pepper

poivre_sichuan

Au quotidien, je suis plutôt facile à vivre : je m'adapte aisément à diverses situations, je suis généralement d'humeur égale (bon, faut pas trop m'en demander avant le petit-déjeuner, mais voilà tout), j'ai certes mes habitudes, mais on ne me connaît pas pour ma mauvaise humeur ou mon mauvais caractère. Sauf sur un ou deux points précis...

Ayant fort peu confiance en moi, je me tire une balle dans le pied dans de nombreux domaines : l'aspect physique, mes capacités intellectuelles, ma possibilité de réussir, de gagner, mes écrits... En amitié et en amour, aussi, j'ai du mal à comprendre ce que l'on me trouve, et j'en passe et des meilleures.

Et pourtant, de façon fortement contradictoire, je me sens plutôt sûre de moi niveau orthographe. C'est le minimum syndical quand on est prof de lettres, me direz-vous, mais non : les pires fautes, je les ai vues chez des camarades de prépa ou des collègues, et non chez les élèves (qui sont en train d'apprendre et qui sont fort "étourdis"). Ceci étant établi, je peux enfin dire que je suis extrêmement susceptible dès que l'on me fait remarquer une erreur dans mes productions. J'en fais assez peu et me targue de pouvoir les compter sur les doigts d'une main sur ce blog, par exemple. Mais dès que l'on me met le nez dans mes erreurs, c'est terrible. Je suis vexée comme un pou. Parce que dans ma petite tête d'oiseau, je me dis que je suis prise en faute (je SUIS la faute), que l'on me met face à mon incompétence ou ma bêtise, et que même dans le domaine orthographique, je n'assure pas...Et je deviens vite irascible... Je peux aisément faire revenir mes vilains démons contre lesquels j'ai lutté pendant bon nombre d'années, et être désagréable, voire glaciale...

Je ne m'en vante pas et je suis gênée après, mais c'est généralement trop tard.

Hier soir, j'ai découvert par hasard que l'un de mes anciens lecteurs et commentateurs avait quitté le navire suite à une réponse un peu vive de ma part sur la conjugaison que j'avais employée... Et je me suis sentie bien bête.

Pendant des années, j'ai entendu que j'étais glaciale, froide, trop franche, trop directe, pas diplomate, trop "charismatique"... J'ai su aussi très vite que ne rien dire ne me sauvait pas : mes yeux, mon visage disaient tout à ma place, apparemment. Alors j'ai pris sur moi pour devenir moins inaccessible, moins cassante. Mes progrès furent lents, mais il me semblait pourtant être parvenue à un bon compromis. Sauf que parfois, le naturel ressurgit au galop... Ce qui a été le cas par exemple avec ce lecteur. Le pire, c'est que je ne me rends même pas compte de ce côté rebutant sur le moment... Le pire du pire, c'est que j'ai l'impression de prendre sur moi et d'atténuer mes propos...

ortho_pingouins

Je ne vous dis pas dans le monde du travail, avant d'être prof, comment c'était... Etrangement, avec les élèves, c'est tout autre chose. Mais j'accepte mal aussi les reproches de collègues ou de mes supérieurs quant à ma pédagogie. Ces remarques-là sont rares car sans doute moins évidentes à faire. Dans ces cas-là, je ne trouve pas que c'est moi que l'on remet en cause, mais mon travail : l'énergie dépensée,le temps passé à préparer des activités efficaces et intéressantes, les choix d'oeuvres à lire, etc. J'ai rarement eu d'anicroches avec des collègues. Malheureusement, à chaque fois, j'ai été cinglante...

C'est aussi une qualité que de savoir et pouvoir dire les choses, aussi. Une aisance qui n'est pas donnée à tout le monde. Pourtant hier soir, je l'ai vécue comme le revers de la médaille...

3 juin 2009

Pin des Landes

pin

6ème, contrôle sur l'accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir.

* Alors que de jours en jours le temps passe il emballe le papier cadeau.
* et juska c'est 5 ans c'étais une chipi
* je les avais pin (des Landes ?)
* les dessins je les pindres quand j'avais six ans
* il les prendré imidiatement
* pour faiter noël

Je voudrais pourvoir en rire, mais là je déprime. Après force rabâchages, exercices et explications, la meilleure note de ce contrôle sur le participe passé pour la 6ème sport est de 12,5. J'ai seulement quatre copies au-dessus de 10. J'en ai  dix entre 0,5 et 6.

J'ai des hors-sujets complets, des fautes ajoutées allègrement à partir des phrases qu'ils avaient sous les yeux, des lettres en trop, des lettres en moins...

Ils vont tous aller en cinquième, réjouissions-nous.

Et nous serons encore impuissants face à leurs difficultés.

Je vais me faire une sieste, tenez : après ma nuit de cauchemars (oui, encore) et ces corrections, je le mérite...

21 juin 2009

Wait and see

Sous la douche (oui, j'ai parfois des révélations sous la douche, allez savoir pourquoi), j'ai identifié mon stress pour les mutations. Oui, parce que d'habitude, il s'agit d'angoisses. Mais là, c'est plus subtil et je parviens moins à le gérer. Bref.
Cela paraitrait excessif à certains, pourtant, l'attente du résultat des mutations équivaut à celle que j'avais en patientant il y a quatre ans pour savoir si j'avais décroché mon Capes.
J'étais alors en Espagne, avoir accédé à l'oral avait déjà été un miracle, et je m'évertuais à faire de savants calculs en imaginant toutes les combinaisons possibles (on ne connaît pas ses notes d'écrit avant l'oral, et on apprend le tout d'un coup). Evidemment, mes combinaisons furent fausses.
Ceci étant, j'étais donc en vacances en Espagne, et les résultats devaient paraître assez tard courant juillet, dans mon souvenir. Il fallait que je me connecte à internet pour les avoir. J'allais donc quasiment tous les deux jours dans un boui boui bazar web, aux ordinateurs équipés de tours avec jet de pièces de monnaie pour les faire fonctionner (ouf, ma phrase est enfin finie). Le web ramait totalement.
J'ai dû attendre pour allumer l'ordi, attendre qu'internet explorer apparaisse, attendre que la page officielle des résultats s'affiche, attendre de pouvoir entrer mes codes, attendre que ceux-ci fonctionnent, et enfin attendre la page finale. Celle-ci est apparue d'un coup, sans prévenir, après environ une ou deux minutes de "ramage" devant un écran blanc.

sablier_012

Et puis bam ! "Vous êtes admise". J'en pleurais. J'avais du mal à y croire. Je ne voyais que les notes, finalement, et commençais à geindre sur celle du commentaire. "J'ai eu 8 sur Apollinaire !" et je chouinais. Il a fallu que S. me secoue presque en répétant à l'envi "Tu as ton Capes ! Tu as ton Capes !", alors qu'autour de nous personne ne comprenait ce que cela signifiait. "Et 16 en anglais ! Tu as ton Capes !"
Cela voulait dire beaucoup pour nous, sur pas mal de plans. Mais raconter tout cela me noue encore, c'est étrange.
Donc demain, j'aurai la même peur. C'est comme si j'avais à prouver une deuxième fois que je peux avoir mon Capes, même si les mutations n'ont rien à voir là-dedans : la "valeur" du professeur n'intervient aucunement.
Si j'ai ma mutation, j'aurai mon concours une deuxième fois. Je serai à nouveau -ou pour la première fois aux yeux de quelques autres ?- professeur.
Devant mon ordinateur ou l'écran de mon téléphone portable, je pleurerai sans doute. Seule, cette fois.
Et je sais déjà que je publierai une entrée sur mon blog, de façon assez pathétique, pour tenter de partager cette nouvelle.
Seule. C'est quand même bête, tout ça.

13 août 2009

Le riche ne sue pas, ou alors du Chanel.

Voilà, ma première journée de retour est passée de façon fulgurante. Je devais faire des courses chez Karouf pour remplir le frigidaire, mais ma maman cocotte m'a monopolisée pour aller chez mon amikea et acheter des croquettes de luxe pour ses minoux...
Je suis quand même parvenue à trier mes photos de vacances avec Micahuète et à les classer, ouf !

Cap_Ferret__12_

En fait, je ne sais guère par où commencer car nous avons vécu quelques aventures saugrenues et amusantes. Entre autres :

  • une randonnée en forêt derrière l'immeuble, au cours de laquelle nous nous sommes perdues...
  • la découverte hasardeuse d'une plage océane qui s'est avérée être un endroit privilégié pour les couples gays, les nudistes et tous ceux qui veulent rencontrer quelqu'un de façon furtive...
  • une autre randonnée de six heures aller-retour sur la plage jusqu'à la dune du Pyla, au cours de laquelle nous avons bien failli y rester (j'exagère à peine) et qui a donc occasionné un véritable coup de chaud...
  • quelques coups de soleil bien sentis, à l'effet bi-goût vanille/fraise.
  • un restaurant chinois au service démesurément lent.
  • une visite d'une ville de riches au col de polo rose relevé, armés des deux mêmes modèles de Ray-Ban à la mode.

ray_ban_aviatorray_ban_wayfarer

  • du shopping à n'en plus finir, car Micahuète comme moi-même ne nous en lassons pas !

Nourriture__1_

Alors bon, je me réserve le récit de la rando plage pour les jours à venir, en vous donnant la réponse de mon ersatz de devinette : je suis partie sur Arcachon, et la ville de riches, c'est le Cap Ferret (ça, c'est l'appellation pauvre, parce qu'on doit dire "Je vais au Ferret" quand on n'est pas du petit peuple).

27 août 2009

Rétro pédalage

Je me force à reprendre le fil de mes entrées, pour retrouver un semblant de rythme. J'ai du mal à penser "comme avant". Comme si la mort de F. m'avait replongée dans des sensations anciennes, presque occultées. La vase remonte. L'échelle des valeurs se remet d'aplomb aussi.
Mes pensées (oui, le terme est prétentieux : je ne suis ni Pascal ni Cioran, encore moins Baudelaire ou Bobin) tournent autour de la mort en général, de la mienne aussi et évidemment; de la place de la religion; de l'amour, celui qu'on renie souvent, celui qu'on accepte...
Je ne sais comment les présenter encore. Tout est mélangé.
Je dors mal, par blocs de quelques heures. Pas endormie avant une heure du matin, réveillée au moins quatre fois en sursaut, le lit étant le témoin et la preuve de mon agitation nocturne.

Et puis ce matin, j'ai reçu le courrier de rentrée du lycée. Le programme annoncé pour deux jours. Ambitieux mais salvateur : je me dois de replonger dans le quotidien.

Un beau vélo m'attend, même s'il ne tolère pas de porte-bagage, apparemment. Je ferai l'essai d'aller au lycée en me chronométrant et en constatant si, oui ou non, ce trajet est fatal à ma fraîcheur.

Felt_claire_orange

Le mien est noir, aux écritures orangées, avec la selle blanche.

En attendant, je vais déjeuner puis je ferai une sieste : arriver à la rentrée avec des cernes sous les yeux, ça ne fait guère crédible ni sérieux.

Non ?

29 août 2009

Chiffouillis (néologisme primaire)

Brise

Sans aucun ordre ni transition :

J'ai croisé Rama Yade en ville. Ça m'a fait une belle jambe. Mais j'en ai deux.
J'ai mal à la tête. Un peu. Pas encore la migraine carabinée.
J'ai déjeuné avec Emy, aux grands yeux doux.
Mes cours ne sont pas prêts.
Mais la rentrée, c'est dans trois jours.
Envie d'un sac à main violet.
Je pense quasi en continu à F. et à ses proches.
Aucun kilo de perdu et rien en pantalon à me mettre.
Presque 1500 visionnages de la vidéo pour F..
J'essayerai mon vélo demain, je pense.
Ménage prévu demain aussi.
Toujours envie de câlins.
Mes aventures sur Arcachon sont restées en stand by sur le blog.
Je bénis l'inventeur du détecteur de mouvement sur désodorisant : ça fait un pschiiiiit de muguet quand les chats passent devant la litière. Marre du kakakipu.
Ma première vraie pré-rentrée va enfin se dérouler, après sept ans d'enseignement. Je vais avoir mon propre casier à mon nom. Cela parait dérisoire, mais pas pour moi. J'y collerai sans doute une image. Reste à savoir laquelle.
J'ai fait des photos dans Paris. Je dois les basculer sur l'ordi.
Envie d'aller voir Val.
Je me suis fait draguer par un grand black en attendant Emy. Pourquoi donc ai-je toujours plu aux hommes d'Afrique noire ?

Voilà de la bonne entrée bien décousue ! Pas trop perdus ?

casier_prof

17 septembre 2009

Il n'y a pas de hasard (mais ça reste à prouver)

Qu'aurait donc dit Pascal (oui, c'est mon dada, on revient toujours à ses premières amours) sur le hasard ? J'aurais aimé pouvoir discuter avec ce type d'intellectuel, même si je n'aurais pas fait le poids. Une fois cette gêne dépassée, je lui aurais demandé, sans qu'il tombât dans un discours religieux chevronné, de répondre à mes questions, lui qui s'interrogeait sur les dés, les jeux de hasard, les probabilités...
Je n'ai jamais crû en un Dieu précis, et me suis toujours considérée agnostique. Ceci étant, j'ai une position paradoxale sur le déroulement de nos vies : j'ai toujours dit qu'il n'y avait pas de hasard. Que l'on rencontrait les gens que l'on doit rencontrer, par exemple.
Cela sous-entend donc que nous aurions une destinée, une vie plus ou moins "programmée". Je sais que le hasard est au centre de la physique quantique. Mon père en lisait beaucoup. Je sais aussi la petite phrase de Mallarmé. J'ai écouté il y a longtemps maintenant Hubert Reeves. Je suis donc bien paradoxale dans mes "croyances".

d_s

Remarquez, Pascal aussi avait ses contradictions : janséniste de formation -tout comme Racine-, il n'en disait pas moins qu'il fallait croire de son vivant car l'on n'y perdait rien, alors que dans cette doctrine religieuse, on peut être condamné dès la naissance, quelles que fussent nos actions... Racine ne donnait aucun espoir à ses héros; Pascal, sous son pessimiste effroyable, donnait à croire que nous pouvions mieux faire que de subir notre misère...

Je prends sans doute trop de chemins divergents dans ce début de note, et j'en ai conscience. Pourtant, moi l'agnostique, moi la jeune femme qui fut en colère contre un Dieu éventuel lorsque mon père est mort à l'âge de 43 ans, je m'interroge, les années passant, et je nuance mes propos, parfois.

Mon père avait une approche de la religion que j'aimais beaucoup et que je trouvais très sage. Il disait entre autres que l'on n'avait pas besoin d'aller à l'église pour prier ou pour prouver que l'on avait la foi. Il n'avait fait aucun choix particulier d'obédience. Il pensait à Dieu comme on pense à une force immense, infinie, qui nous dépasse, et qui n'a pas besoin de rituels particuliers (cierges, encens, missel, etc) ou de lieux de culte.

Oui, les productions humaines faites en son honneur sont magnifiques. Mais pourquoi ne pourrait-on pas prier en laçant ses chaussures le matin ?

Je divague... Enfin, mon esprit est désorganisé.

Hier soir, un mois jour pour jour après la mort de F., sa cousine, dont il était très proche, a mis au monde un petit garçon. Celui-ci est né à l'heure exacte du décès de F.. A la minute près.

Forcément, cela perturbe certains fondements de ma pensée. Mais croire en le Rien, c'est encore croire. Pascal, vous m'entendez ?

Lecteurs, si vous avez des textes à me conseiller sur le hasard (mon père en avait tant...), n'hésitez pas...

20 septembre 2009

Qui peut arrêter le mode pilotage automatique, s'il vous plaît ?

Je sens bien que mes entrées sont moyennement palpitantes en ce moment, étant donné que j'ai des collègues bisounours. Mais il y a aussi le rythme soutenu du lycée qui n'arrange rien. D'un autre côté, je me suis mise en fonction pilote automatique depuis un certain temps, je crois.
Pour autant, j'essaye de sortir un peu le we pour ne pas devenir zinzin et absorbée uniquement par le travail. Alors hier après-midi, Mamanafaim (ancienne collègue de math et amie du premier établissement où j'ai enseigné) est venue prendre le thé. Nous avons évidemment parlé potins, pédagogie, élèves, tout comme cela avait été le cas dimanche dernier avec Micahuète. Les profs sont incorrigibles.

sushis

Hier soir, restaurant japonais imprévu avec S. et retour très tôt : j'étais épuisée. A peine rentrée, j'ai plongé dans mon lit pour ne me réveiller qu'après plus de neuf heures d'un sommeil lourd et quelque peu agité. Aujourd'hui, du rangement, peut-être un ciné, cours et copies au rythme habituel, repassage devant la télé ce soir sans doute...

Rien de fascinant à tout ce que je vous raconte, je sais. Mais j'ai bien du mal à émerger ce matin -comme de nombreux autres matins...

27 septembre 2009

Arômates

Hier soir, dinette chez Pumpkin avec deux autres copines. Au programme, oublier un peu la déprime ambiante, boire un ou deux verres de Martini tonic, rigoler.
La seule chose qui m'a dérangée, c'est que le tenancier du bar en-dessous avait proposé à Pumpkin de l'herbe, et que les filles semblaient partantes. En fin de soirée, donc, elles se sont passé le joint (très fleuri et fort aromatisé), alors que moi je cherchais un peu d'air à la fenêtre. Je dois paraître quelque peu coincée, mais c'était la première fois que dans mon entourage proche, cela se produisait. Je n'ai jamais essayé de fumer, ni tabac, ni produit illicite. Je n'ai jamais pris de cuite non plus. En gros, je ne sais pas trop ce que c'est que "profiter" de son adolescence -plus ou moins tardive.

Elles m'ont dit qu'elle avaient "dérapé" en cité U, à la Fac. Qu'elles avaient tout découvert là. Moi, je découvre certaines choses depuis finalement peu de temps, et n'en découvrirai jamais d'autres (ce qui n'est pas forcément un mal). L'une d'elles m'a dit, pensive : "Tu as trop travaillé, toi".

Il y a sans doute de cela. J'ai vécu en apnée avec mes deux années de prépa juste après le bac. Mon année de terminale, c'était mon père qui mourait à petits feux. Le reste (la Fac en vivant soit avec ma mère, soit dans un placard à balais de 15m2), je l'ai traversé cahin-caha, en mode automatique.

Alors quoi ? Ai-je râté des choses, des expériences ? Ai-je eu une véritable adolescence ? Je me suis toujours dit que non. Et pourtant, hier soir, j'aurais pu faire un rétro pédalage.  J'en avais l'occasion. J'ai refusé. J'ai même fait ma coincée en disant aux filles de faire attention en voiture (alcool + herbe, je n'aime pas). Certaines pensent que le joint n'influe pas sur les réflexes, mais sur la concentration.

Et moi j'avais en tête des images d'accidents de la route...

accident_cannabis_auto

En reprenant mon scooter (qui, je le rappelle, a été amoché à l'arrêt jeudi soir : il me manque un rétro), fatiguée par ma semaine, l'esprit un tout petit peu embrumé, j'ai failli avoir un accident avec un autre deux roues, fort pressé de me dépasser par la droite (le côté du rétro manquant) sur un boulevard désert, à une heure du matin.

Plus loin, j'ai vu une araignée trop grosse pour moi, en train de s'activer sur mon pare-vent. Je ne conduisais plus que d'une main. Dangereux. Je me suis arrêtée, en warning, sur une bande d'arrêt de bus. J'ai combattu la bête immonde avec une bombe anti crevaison, aspergée sur le haut de mon guidon.

Qui est la plus ridicule, dans tout cela ? Mes copines, l'araignée ou moi ?

28 septembre 2009

Femmes, je vous aime (attention, cette entrée risque d'être fort longue...)

Il y a bien longtemps que je n'ai fait une entrée sur mes lectures... Celles que j'envisage, ou celles qui sont achevées. Et comme Ed a lancé une petite requête aux bloggeurs qui la lisent, je me lance ! (Même si je ne crois pas en une écriture féminine...)

Voici donc des lectures d'écrivains femmes qui m'ont marquées (NB : je déteste l'appellation nouvelle d'écrivaine ou de professeure, que vous ne verrez jamais sous ma plume). Mes choix vous paraitront souvent classiques, et je m'en excuse à l'avance...

duras_douleurDuras_mer__crite

La première qui me vienne à l'esprit, c'est Marguerite Duras. J'ai eu ma grande époque, depuis le lycée jusqu'à la fin de mes années d'études. Mes deux livres les plus marquants ont été La Douleur et L'Amant. Pour des raisons fort différentes, d'ailleurs. Le premier parce qu'il est la douleur sur papier, et que j'y ai découvert un aspect de sa vie que j'ignorais : la résistance, le lien fort avec celui qui allait devenir plus tard président de la République, son mari déporté... Le second, bien plus connu, pour sa sensualité, ce regard acéré sur l'existence, l'adolescence, la famille. Enfin, un dernier ouvrage m'a bouleversée : La Mer écrite. Il est paru juste après sa mort, que j'avais apprise alors que je passais un stage BAFA. J'étais la seule à être bouleversée, et peu connaissaient Duras. Ce petit livre est composé de photographies, commentées par Duras. C'est la quintessence de son art et de toutes ses années d'écriture, à mon sens. Un écriture sèche, humaine, désarçonnante.

Yourcenar_Anna_sororColette_pur_et_impur

Ensuite, j'hésite entre deux monuments de la littérature, qui m'ont toujours impressionnée fortement par leur intelligence -et le mot est faible. Il s'agit de Marguerite Yourcenar et de Colette.
Assez vite, vers quatorze ans, j'ai voulu lire la série des Claudine, sans trop savoir pourquoi. Enfin, si : Comtesse adorait Colette, je voulais donc à la fois comprendre pourquoi, et me rapprocher d'elle de cette façon, sans doute (la littérature a été toujours été pour moi un moyen de grande proximité intellectuelle avec ceux que j'aime). J'ignorais que j'allais tomber sur une écriture aussi magistrale, à la fois simple et ciselée comme les plus merveilleux cristaux de Bohême... J'ai vite arrêté les Claudine pour passer à d'autres oeuvres telles que La Chatte ou Le Pur et l'impur. Depuis, j'ai investi dans les volumes de la Pléiade, jamais ouverts : ils me font presque peur par leur beauté... Je dis toujours que si je pouvais avoir le dixième du vocabulaire de Colette, je serais ravie, par exemple.
Mais je crois que ce syndrome d'infériorité est encore pire avec Yourcenar. C'est l'une des intellectuelles qui me foudroie par son intelligence. Elle n'avait même pas besoin de parler : son regard brillait autant que son intellect. Son écriture me paraît souvent trop profonde; j'ai l'impression que quelque chose d'important m'échappe et que je ne suis pas capable de la comprendre... J'ai lu son autobiographie, dont la première phrase m'est restée en mémoire : "L'être que j'appelle moi vint au monde le 8 juin 1903..." Mais aussi Anna Soror et Feux. Je n'ai jamais dépassé quelques pages sur Les Mémoires d'Hadrien. J'ai en mémoire un entretien de Pivot avec Yourcenar, qui m'avait saisi et hypnotisée. J'aimerais beaucoup le revoir, d'ailleurs.

Lajja

Ensuite, même si l'écriture en soi n'est pas excellente, j'avais envie de mettre dans cette liste Taslima Nasreen, lue dans les années 90. Cet écrivain était condamné à mort dans son pays, le Bangladesh, pour avoir défendu le droit des femmes... Livrée à une fatwa systématique, elle s'est exilée dans de nombreux pays, dont la France. Son parcours m'intéressait et j'étais dans mes années de révolte. Du coup, C. m'avait offert son roman à sa sortie : Lajja.

Woolf_OrlandoBeauvoir_2_me_sexe

Pour finir, car il y a peu de femmes dans ma bibliothèque, mais c'est l'histoire de nos sociétés qui veut cela, je terminerai avec encore deux "classiques"  : Virginia Woolf et Simone de Beauvoir.
Woolf, je l'ai lue progressivement, à partir de la khâgne, je crois, ou un peu avant. Mon souvenir le plus net, c'est Orlando. Et Woolf, c'est comme Yourcenar : trop intelligent pour moi, je pense. J'aime pourtant sa perception du temps et de la solitude... Entre les actes m'avait laissée perplexe, et je crois me souvenir que Mrs Dalloway aussi.
Quant à Simone de Beauvoir, le coup de coeur est venu après celui pour Sartre (il semblerait que pour beaucoup de lecteurs ce soit le cas), alors que j'avais eu en cadeau pour mes dix-huit les Mémoires d'une jeune fille rangée, avec une superbe dédicace de mes professeurs d'espagnol et de dessin de terminale, époux à la ville et parents d'un ami. Je reviens à Beauvoir, sans doute avec l'âge et grâce à mes études. J'avais dû la lire trop jeune, sans doute. Et l'un de ses romans, L'Invitée, n'est quasiment plus lu aujourd'hui. Là, j'ai décidé de me plonger dans Le Deuxième sexe et de peut-être relire ses mémoires, avec la suite, La Force de l'âge.

Ce que je constate surtout dans cette liste réduite, c'est qu'il m'est fort difficile de scinder les oeuvres de la vie de ces auteurs. Je m'explique : je crois qu'elles me fascinent parce qu'elles ont des parcours qui me passionnent, parce que leur courage, leur foi en ce qu'elles faisaient est admirable, parce que j'aurais aimé avoir leur force, leur subtilité, aussi.

Si je reprends tous ces noms, il ne s'agit que d'intellectuelles engagées, qui ont lutté quelle que fusse leur époque, pour s'imposer dans leur art et vivre ce qu'elles avaient à vivre. Duras engagée politiquement, mais aussi pour le droit à l'avortement avec de Beauvoir (pensez au manifeste des 343 salopes); Nasreen avec l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête depuis des années; Colette qui divorce, pratique le mime, aime femmes et hommes, fume; Yourcenar, aussi discrète que possible, qui vit son histoire d'amour avec une femme (connue en 1937... jusqu'en 1979, à la mort de celle-ci) et entre la première à l'académie française; Woolf, femme torturée et touchante, investie comme son mari dans la publication des auteurs en qui ils croyaient, et qui se suicide avec des cailloux dans les poches, en s'enfonçant dans l'eau...

Oui, elles me fascinent et j'ai envie de les relire, quitte à lutter contre ma petite intelligence, parce qu'elles le méritent tant, et que je n'aurai jamais fait le tour de leurs mondes...

"Le véritable lieu de naissance est celui où l'on a porté pour la première fois un coup d'oeil intelligent sur soi-même : mes premières patries ont été les livres." Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien

4 octobre 2009

Florilège

Snapshot_20091004

J'ai parlé presque deux heures avec une collègue de lettres au téléphone ce matin, et cela m'a fait du bien. J'ai un peu dédramatisé, pour pouvoir reprendre les classes mardi. Ma collègue a été très franche avec moi, et j'ai eu droit à des compliments que je n'avais  jamais entendus jusque-là à mon égard.

Sinon, je laisse l'administration gérer le problème et l'enquête. En attendant, je reprends mes cours car je ne veux pas sanctionner les élèves sympa et bosseurs. N'oublions pas une chose : nous ne sommes que début octobre, et j'ai encore sept mois à passer avec mes élèves. Je ne veux pas que tout soit gâché à cause deux ou trois élèves en mal (mâle ?) de reconnaissance.
Par ailleurs, le proviseur m'a fait un mail à l'instant et va agir demain. Il dit la situation "intolérable et inacceptable". Sans doute aussi parce qu'il a su que j'étais soutenue par les délégués du personnel... Mais peu importe : le message aux élèves sera d'autant plus fort : je suis soutenue par tout le monde, et toc.

Du coup, j'ai décidé de faire mardi quelque chose qui va dérouter les coupables : en rire et les remercier, puisque cela m'a permis d'avoir un bouquet de fleurs, ainsi que des témoignages d'amitié touchants.

Les surprendre est encore ma meilleure arme, surtout par le rire et l'ironie. Les autres -la majorité-, ceux qui condamnent l'acte en silence, me suivront. J'ai d'ailleurs appris que certains adoraient mes cours ! Par quoi ne faut-il pas passer pour avoir des bouquets de fleurs et/ou de compliments !

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